Près de 51.000 enfants de moins de cinq ans sont menacés dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord en raison de l'interruption des soins de santé primaires par la Covid-19, selon l'ONU. Si la perturbation des services de santé et de nutrition de base se poursuit, "plus de 51.000 enfants de moins de cinq ans pourraient mourir dans la région d'ici la fin de 2020", se sont inquiétés le Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué conjoint en date du 16 juin. Selon les deux agences onusiennes, les systèmes de santé dans la région subissent "des pressions sans précédent en raison de la pandémie de Covid-19, et bien qu'il n'y ait pas beaucoup de cas de nouveau coronavirus chez les enfants dans la région, il est clair que le virus affecte directement leur santé". A cet égard, elles ont regretté la diminution des services de soins de santé primaires ou leur interruption dans plusieurs pays. "Bien que nous n'ayons pas beaucoup de cas de Covid-19 chez les enfants dans la région, il est évident que la pandémie affecte la santé des enfants de première main", ont prévenu Ted Chaiban, Directeur régional de l'UNICEF au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et le Dr Ahmed Al-Mandhari, Directeur régional de l'OMS pour la région de la Méditerranée orientale. Et si ce scénario de 51.000 décès se produit, ça serait une augmentation de près de 40 % par rapport aux chiffres d'avant Covid-19. Ce qui inverserait les progrès réalisés en matière de survie des enfants dans la région de près de deux décennies, relève le communiqué. Cette "sombre projection" est due à une combinaison de facteurs notamment une surcharge de travail du personnel sanitaire, mais aussi le fait que "de nombreux agents de santé de première ligne ont détourné leurs efforts pour répondre à l'épidémie" du Covid-19. En outre, "les restrictions de mouvement et les obstacles économiques empêchent davantage l'accès des populations aux soins de santé", ajoute-t-on. L'UNICEF et l'OMS ont appelé à une «reprise complète et en toute sécurité des campagnes de vaccination et des services de nutrition, avec des mesures de prévention strictes face au virus". Il s'agit aussi de "donner la priorité et faciliter l'accès aux services de soins de santé primaires pour chaque enfant, en particulier les plus vulnérables, grâce à la disponibilité du personnel et des fournitures de santé".