Le ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime du développement rural et des eaux et forêts s'attend à une saison agricole «normale», « voire supérieure à la normale pour toutes les cultures ». Dans un communiqué sur les prévisions de la campagne agricole 2019-2020, le département de l'agriculture affirme que la production prévisionnelle en céréales de 30 millions de quintaux, en baisse de 42% par rapport à la campagne 2018-2019. Selon le ministère de l'Agriculture, «Au titre de la campagne 2019-2020, l'estimation prévisionnelle de la production des trois céréales principales est de 30 Millions de quintaux, soit 42% de moins par rapport à la campagne précédente. Ainsi, la production céréalière prévisionnelle de blé tendre est de 16,5 millions de quintaux, elle est de 7,5 millions de quintaux pour le blé dur et de 5,8 millions de quintaux pour l'orge. Cette production estimée est issue d'une superficie céréalière semée au titre de cette campagne de 4,3 millions Ha dont 2 millions d'Ha complètement perdus en termes de production céréalière en Bour. Une partie a été reconvertie en fourrage pour les animaux dans certaines zones. En effet, malgré cette baisse prévisionnelle de production des trois céréales, l'approvisionnement du marché en céréales demeure assuré avec un stock couvrant l'approvisionnement du pays pour plus de 4,5 mois. « Ce stock est renouvelé en permanence à travers les différentes mesures prises à ce niveau afin de maintenir une régularité dans les disponibilités de céréales sur le marché national », assure le ministère dans son communiqué. Dans ce contexte et en dépit d'une conjoncture climatique difficile limitant la production céréalière et le contexte de l'urgence sanitaire actuel, le PIB agricole ne connaîtra pas une grande rétraction, souligne le ministère qui ajoute que les estimations provisoires montrent que cette baisse restera contenue autour 5%, et ce hors agroalimentaire grâce au comportement de toutes les autres filières de production (maraîchage, arboriculture, lait et viandes). En conséquence, le PIB agricole devrait continuera à montrer une bonne résilience avec un palier supérieur à 105 milliards de dirhams. Mise à part les céréales, toutes les autres cultures affichent un état normal voire, pour certaines, supérieur à la campagne précédente, assure le communiqué du ministère de l'Agriculture. « L'arboriculture fruitière se comporte aussi bien pour les espèces qui entrent en production actuellement que pour les espèces en floraison et dont la production entrera sur les marchés à partir de septembre et les mois suivants… Les agrumes et les oliviers en particulier en stade de floraison affichent de bonnes perspectives de production si la situation climatique demeure favorable en mai-juin », pronostique le département de l'Agriculture. Pour le cheptel, les dernières pluies, et le lancement par le Ministère du programme de sauvegarde du cheptel ont contribué à l'amélioration de la situation des ressources fourragères des parcours. Avec les prévisions pluviométriques favorables des 2 prochaines semaines, il est attendu que cette situation évoluera encore. Sur le plan sanitaire, les programmes de vaccination se poursuivent tel que programmé et le suivi des services de l'ONSSA font état d'un bon état sanitaire du cheptel. Par ailleurs, d'après le communiqué du ministère de la tutelle, la campagne agricole 2019-2020, a enregistré une pluviométrie limitée à 205 mm au 22 avril 2020, en baisse de 34% par rapport à la moyenne de 30 ans (323,7 mm) et de 25% par rapport à la campagne précédente (282,1 mm) à la même date ». L'impact de cette faiblesse du volume des pluies a été exacerbé par leur mauvaise et irrégulière répartition spatiotemporelle. La campagne a ainsi connu de faibles précipitations à tous les stades de développement des céréales et a été également caractérisée par de longues périodes sèches (près de 40 jours) pendant les périodes de tallage et de montaison. Le déficit pluviométrique a touché toutes les régions céréalières à un degré plus au moins important. Dans la Chaouia et le Haouz, ce déficit a été de 50% en moyenne. Dans le Saïss, le pré-rif et le Nord, il a varié entre 30 et 45% avec un niveau de précipitation relativement favorable pour la croissance et le développement des céréales. De ce fait, la campagne agricole a été moyenne dans le Saïss et le Gharb et faible dans le reste des régions.