Le comité exécutif de l'Union Africaine des Associations des Entrepreneurs de Construction (AFCCA) a tenu samedi 22 février à Marrakech, une réunion consacrée à la présentation des meilleurs outils à mettre en oeuvre en vue de développer le secteur de la construction au niveau africain et d'élargir le champ des partenariats entre les pays membres de l'organisation panafricaine. Ce conclave organisé à l'initiative de la Fédération Nationale du Bâtiment et des Travaux Publics (FNBTP), a été l'occasion pour des entrepreneurs issus de la Tunisie, de la Zambie, de la Tanzanie, du Bénin, outre une délégation de l'Irak, de prendre connaissance de l'expérience marocaine dans la réalisation des projets liés aux infrastructures et à l'immobilier dans les pays africains, avec un focus également sur le bilan d'action du comité exécutif de l'AFCCA depuis la tenue de sa dernière session. Dans une allocution de circonstance, le président du comité exécutif de l'AFCCA, M. Hassan Abdelaziz, a fait savoir que les entreprises africaines opérant dans le secteur du BTP se trouvent actuellement appelées à faire face à une rude concurrence internationale, déplorant le peu de chance qui leur a été accordée pour se développer et mieux se positionner sur les marchés. Et de faire observer que les matières premières au niveau du Continent Africain connaissent un fort engouement et un intérêt particulier de la part des pays européens, ce qui requiert des pays africains de mettre en place des stratégies à même de leur permettre de se doter des nouvelles technologies et de mieux accéder au développement industriel. Les entreprises opérant dans le secteur du bâtiment jouent un rôle grandissant dans la dynamique économique que connait l'Afrique notamment, avec la conclusion d'une série d'accords de libre échange à l'échelle continentale, a ajouté M. Abdelaziz, louant au passage le "partenariat exemplaire" unissant les entreprises marocaines opérant dans le secteur de la construction et leurs consoeurs égyptiennes. Et de faire remarquer que cette nouvelle étape exige de développer les structures organisationnelles des sociétés africaines afin qu'elles soient en mesure de faire face à la concurrence des entreprises étrangères, préconisant dans ce sens la formation continue des ingénieurs. Par la même occasion, il a mis en avant la volonté collective d'oeuvrer en vue de transcender toutes les difficultés sur la voie de parvenir à un développement sûr de l'industrie des entreprises en Afrique. M. Abdelhaq Laraichi, premier vice-président du comité exécutif de l'AFCCA et président de la FNBTP, a quant à lui, indiqué que le Maroc accorde un intérêt tout particulier à la coopération sud- sud tout en plaçant le Continent africain au coeur des priorités de sa politique étrangère de développement. Et de poursuivre que l'AFCCA ne pourrait accompagner les évolutions rapides liées aux taux d'urbanisation sans un appui des institutions africaines, soulignant dans ce sens l'impératif de la concrétisation d'un contrat-programme entre les pays membres à même de définir de manière claire les missions ainsi que le budget mobilisé dans ce cadre. Dans la foulée, M. Laraïchi a plaidé en faveur de l'encadrement des entreprises, la garantie de la formation des cadres tout en incitant les autres pays africains à adhérer à l'AFCCA, à mettre sur pied de nouveaux partenariats publics et privés, passant en revue les différentes initiatives entreprises par la FNBTP en vue d'atteindre les objectifs du développement socioéconomique au Maroc. "Les enjeux futurs de l'AFCCA résideront dans la définition de nouveaux leviers de développement en Afrique et ce, au prisme de l'émergence de nouveaux défis tels que les changements climatiques, l'accroissement des taux d'urbanisation, les changements survenus dans les zones rurales, ou encore le défi sécuritaire et celui lié à la gouvernance", a-t-il dit. Au terme de cette réunion, les entrepreneurs africains ont convenu de la mise en place d'un plan d'action en vue de tenir des réunions périodiques et régulières, de conclure des partenariats entre les entreprises africaines en vue d'accompagner les grands projets au niveau du Continent, et d'organiser des ateliers et des séminaires à même de traiter des différentes questions d'intérêt commun pour l'ensemble des pays membres. Ils se sont mis d'accord également en vue de généraliser le régime des accords "FIDIC" de la Fédération Internationale des Ingénieurs-Conseils, compte tenu de leur efficacité et leur importance en termes de définition, de manière claire et précise, des responsabilités des parties contractuelles. Par la même occasion, il a été procédé à la signature d'un protocole d'accord entre la FNBTP et l'Union des Entrepreneurs d'Irak portant sur la présentation du conseil et de l'expertise en vue d'accompagner ce pays dans ses efforts de reconstruction.