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Entretien avec Jawad Kerdoudi, président de l’IMRI
Publié dans Finances news le 09 - 02 - 2006

* Toute manipulation du taux de change doit se baser sur une étude d’impact sur l’économie nationale, minutieuse et approfondie.
* La meilleure politique économique est l’amélioration de la compétitivité.
Finances News Hebdo : En tant que Président de l’Institut Marocain des Relations Internationales, quelle appréciation faites-vous de la politique de change au Maroc, en comparaison avec les fondamentaux économiques ?
Jawad Kerdoudi : Rappelons tout d’abord que les 3 critères fondamentaux qui caractérisent une économie nationale, et qu’on appelle communément « critères de Maastricht », sont :
- Le déficit budgétaire qui ne doit pas dépasser 3% du PIB;
- L’endettement public (externe et interne) qui ne doit pas dépasser 60% du PIB;
- L’inflation qui ne doit pas dépasser 2,5%.
La politique de change a une influence directe sur l’inflation, et indirecte sur le déficit budgétaire et l’endettement public. Il est reconnu qu’une politique de change laxiste, à savoir un taux de change bas de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères, renchérit les importations et augmente l’inflation. Il faut reconnaître que depuis l’avènement du gouvernement d’alternance en 1998, le ministère des Finances a mené une politique prudente en matière de change, et qu’il a tenté et réussi à maintenir, autant que possible, des fondamentaux corrects. L’inflation durant toute cette période a été maîtrisée à des taux de 2 à 3%.
F .N. H. : Dans sa dernière rencontre avec la presse, l’argentier du Royaume a laissé entendre que le déficit actuel est lié essentiellement aux importations plus qu’aux exportations, d’où la maîtrise du taux de change actuel. Quelles en seront, selon vous, les conséquences ?
J. K. : Notre balance commerciale souffre d’un déficit chronique qui s’est accentué ces dernières années : la couverture des importations par les exportations a chuté à 52%. Cela est dû en premier lieu au renchérissement des produits pétroliers dont notre pays est importateur à 100%, aux importations massives de demi-produits et de biens d’équipement qui alimentent notre industrialisation, et enfin aux importations de produits agricoles liées à la sécheresse. Malheureusement, nos exportations sont restées stagnantes tant au niveau des produits exportés que des marchés d’exportation. Il est certain qu’une dévaluation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères pourrait stimuler les exportations. Elle aurait cependant l’inconvénient de renchérir les importations et donc d’augmenter l’inflation et d’aggraver le remboursement de la dette extérieure, libellée en devises étrangères. Par conséquent, toute manipulation du taux de change doit se baser sur une étude d’impact sur l’économie nationale, minutieuse et approfondie.
F. N. H. : Jusqu’à quel degré une politique de change favorable pourrait-elle améliorer l’investissement ?
J. K. : L’investissement, qu’il soit national ou international, se base sur de nombreux critères (stabilité politique, vision à moyen et long termes, coût des facteurs, incitations) qui déterminent la rentabilité globale du projet et la décision d’investir. La politique de change peut avoir une influence positive ou négative selon que le projet d’investissement est orienté vers le marché intérieur ou l’exportation. Si le projet est orienté vers le marché intérieur, l’investisseur a intérêt à disposer d’un dirham fort pour importer à moindre coût les équipements dont il a besoin. Si par contre le projet est orienté à l’export, l’investisseur a intérêt à disposer d’un dirham faible pour exporter dans de meilleures conditions.
F. N. H. : Quelles sont, d’après vous, les retombées de la dernière dévaluation de 5% du dirham qui a eu lieu en 2001, surtout que depuis 2005 cette mesure occupe le devant de la scène ?
J. K. : Une dévaluation de 5% n’a qu’un effet très limité aussi bien sur les exportations que sur les importations. Au départ, ça peut stimuler les exportations et renchérir les importations. Mais au bout d’un certain temps, son effet est quasi nul. Aussi, au lieu de manipuler le taux de change, la meilleure politique économique est l’amélioration de la compétitivité. Cela passe par une baisse des coûts des facteurs, la maîtrise de la gestion, l’augmentation de la compétitivité du travail, le dynamisme commercial et le marketing.
F.N.H. : Quelle est à votre avis la politique de change adéquate ?
J.K. : Comme vous le savez, la politique de change actuelle est basée sur un panier de devises étrangères, donnant la priorité à l’Euro, étant donné l’orientation de notre commerce extérieur. La composition exacte de ce panier n’est pas divulguée officiellement. La politique de change est basée également sur une convertibilité sélective : totale pour les opérations commerciales de biens et de services, sous contrôle pour les opérations de capital. Elle traduit la période de transition où se situe actuellement l’économie marocaine. A mon avis, la politique la plus adéquate à suivre concernant la politique de change est une libéralisation progressive, devant amener le Dirham à une convertibilité totale à moyen terme.


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