* Le bilan des réalisations nationales, au regard des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), laisse dégager une évolution différenciée des 8 indicateurs analysés par le HCP. * La diminution progressive de la pauvreté a été confirmée, que ce soit par rapport aux seuils des Nations-Unis ou par rapport à ceux nationaux. * Plusieurs défis sont encore à surmonter et concernent particulièrement la rigidité, encore marquée, de la baisse des inégalités sociales. La lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité est toujours inscrite au sommet de la hiérarchie des priorités des objectifs du Millénaire. Le rapport 2009 émanant du HCP laisse entendre qu'au rythme des performances actuelles, «le Maroc sera en mesure de réaliser les OMD à l'horizon 2015», constate sur un ton serein Ahmed Lahlimi Alami, le Haut-Commissaire au Plan. Les ressources déjà affectées aux secteurs sociaux paraissent justifier cet optimisme. En effet, l'accès des populations aux services sociaux de base a connu un rythme plus accéléré. Les exemples les plus éloquents montrent que l'accès à l'électricité a atteint 83,9% en milieu rural, tandis que le pouvoir d'achat enregistre une progression annuelle de 2,4% par an. A mi-parcours, les cartographies de la pauvreté, de la vulnérabilité et de l'inégalité indiquent que la concrétisation des objectifs tracés fait partie du possible. Ainsi, «mesurée à 1 $ US PPA par jour et par personne, souligne le HCP, la pauvreté mesurée aux seuils des Nations Unies à diminué jusqu'à 0,6% en 2008, contre une valeur cible de 1,8% à l'horizon 2015». Le même constat satisfaisant est fait pour l'indicateur retraçant l'évolution de l'état nutritionnel et sanitaire des enfants de moins de 5 ans dont l'objectif en 2015 est d'atteindre 4,5%. D'autres indicateurs, non moins intéressants, révèlent que la pauvreté mesurée aux seuils nationaux a, elle aussi, baissé à des niveaux satisfaisants. La pauvreté absolue est passée à 1,3% en milieu urbain et à 6,7% en milieu rural. «Cependant, souligne le HCP, 2,8 millions d'individus vivent encore en dessous de la pauvreté relative», un autre indicateur retenu par le HCP pour tester l'effet des stratégies appliquées. D'un autre point de vue, le taux d'accroissement annuel moyen de la dépense de consommation s'est situé au seuil de 4,3% par an. «Cette progression des niveaux de vie a bénéficié beaucoup plus aux classes aisées et modestes qu'aux classes moyennes», souligne A. Lahlimi. Cette tendance a permis, de l'avis du Haut Commissaire au Plan, de stabiliser les inégalités sociales. Les conclusions qui s'imposent aux yeux du HCP demeurent relatives à la pérennisation des acquis puisque, sur ce volet de «la lutte contre la pauvreté et la faim, le Maroc a déjà pu atteindre en 2007, et à 8 ans de l'horizon 2015, les valeurs cibles de l'objectif 1» et jusqu'à 2008, toutes les formes de pauvreté ont été réduites de plus de moitié. Néanmoins, c'est «la rigidité de la baisse des inégalités sociales», comme le constate le HCP, qui se dresse comme défi majeur pour les années à venir. Les inégalités «ont été juste stabilisées, au cours des années 2000», note A. Lahlimi. Au Maroc, la pauvreté est deux fois plus sensible à l'équité et à la répartition des revenus qu'à la croissance économique.