A cinq ans de l'échéance fixée pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le Maroc se positionne résolument parmi les pays en mesure de parvenir à leur concrétisation dans les délais impartis. Les progrès obtenus ces dernières années en termes de développement humain et de résorption des déficits sociaux, sont à la base d'une dynamique sociétale singulière qui prédispose le Royaume à réaliser les principaux OMD, tels qu'arrêtés en 2000 par la communauté internationale. L'ambition et l'esprit solidaire sous-tendant ce chantier international n'ont d'égal que le volontarisme qui préside aux vastes projets et programmes d'action menés sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, et dont l'une des articulations majeures est l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Au moment où il souscrivait à l'engagement de réaliser les OMD, le Maroc sortait à peine, après la crise de l'endettement, de la période difficile de l'ajustement structurel avec son cortège d'inégalités et de passifs sociaux. L'immensité du défi exigeait un effort de recentrage des politiques publiques sur les secteurs sociaux de sorte que l'élément humain puisse être placé au premier rang des priorités. C'est justement dans ce sillage que le Maroc s'est doté, sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, d'un projet de société fondé autour de trois grandes préoccupations : une répartition sociale et géographique plus équitable des richesses, une croissance économique plus forte et une participation démocratique plus active, dans le cadre d'une citoyenneté reconnue et assumée. Soutenue par un processus de réformes sociétales et institutionnelles, l'économie nationale s'est résolument inscrite dans une démarche d'insertion active dans les chaînes de valeurs internationales. Le Royaume s'est, du coup, attaché à mettre à profit les opportunités de son partenariat avec l'Union européenne, et les bénéfices potentiels des accords de libre échange avec les Etats-Unis d'Amérique ou encore avec un nombre croissant de pays du Moyen Orient et d'Afrique. C'est ainsi qu'ont été créés et se développent encore, à des échelles sectorielles et régionales, des pôles d'excellence économiques valorisant les avantages comparatifs du pays et les potentialités naturelles et humaines de ses régions. La diversité régionale de ces investissements a contribué à la redistribution territoriale de l'emploi et des revenus et offert à de larges franges de la population des opportunités nouvelles d'accès aux services sociaux de base. Le contenu de la croissance économique a, par voie de conséquence, gagné en capacité de réduction des inégalités sociales et des disparités territoriales. L'INDH a constitué, à cet égard, l'expression forte de la volonté Royale de faire du développement humain, à la fois une finalité et un facteur dynamisant du nouveau profil de la croissance. Revêtant la dimension d'un véritable chantier de règne, elle a été, de par ses modalités participatives de mise en oeuvre et ses méthodes plurielles d'évaluation, conçue comme un cadre spécifique de promotion du progrès social et de réalisation des objectifs du millénaire. En conformité avec sa finalité, les actions programmées visent l'amélioration des conditions de vie de la population par le développement des infrastructures sociales et l'incitation à la création de petits projets générateurs de revenus au profit notamment des jeunes et des femmes et la lutte contre toutes les formes de pauvreté et d'exclusion sociale. Au rythme de ces performances, une évaluation par la méthode des projections préconisée par le PNUD prévoit que le Maroc sera en mesure de réaliser les OMD à l'horizon 2015. C'est une réalité confirmée aussi bien par les analyses du Haut Commissariat au Plan (HCP) que par l'appréciation de plusieurs personnalités des Nations Unies. Les données statistiques en établissent la crédibilité: le rapport national du HCP sur les OMD pour l'année 2009 fait ressortir que le taux de l'extrême pauvreté (population disposant d'un revenu de moins de 1 dollar US par jour) a diminué de 3,5 pc en 1990 à 0,6 pc en 2008, contre une valeur cible de 1,8 pc à l'horizon 2015 des OMD (objectif 1). Le taux net de scolarisation des enfants de 6 à 11 ans s'est établi, au niveau national, à 90,5 pc en 2009 contre 52,4 pc en 1990 (objectif 2), alors que l'indice de parité entre les sexes au primaire a atteint 89 pc en 2009 contre 66 pc en 1990 (objectif 3). De même, le taux de mortalité des moins de 5 ans est passé de 76 pour mille vers la fin des années 80 à 37,9 pour mille en 2008 (objectif 4). S'agissant du taux de mortalité maternelle, il se situe à 132 décès pour 100.000 naissances vivantes entre 2004 et 2009, la valeur cible étant de 83 décès. Le pourcentage des accouchements assistés est passé à 63 pc en 1999-2003, pour une valeur cible de 80 pc en 2015 (objectif 5). Sur le registre de la santé, le Maroc a enregistré des avancées notables en matière de prévention et de dépistage du VIH-Sida et de prise en charge des patients. Il a été le premier pays d'Afrique du Nord et du Moyen Orient à bénéficier de l'appui du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme en 2003, appui qui a été renouvelé pour la période 2007-2011 en signe de reconnaissance des efforts déployés dans ce domaine. Autre performance, la maladie du paludisme a été déjà définitivement éradiquée en 2006 (objectif 6). En matière de préservation des ressources naturelles, des efforts significatifs ont été déployés en faveur de la biodiversité, des forêts, des sols et des oasis et pour doter le pays d'outils adéquats de gestion et de protection de l'environnement. Il en est de même en ce qui concerne la lutte contre l'habitat insalubre, l'accès à l'eau potable et à l'assainissement (objectif 7). Les OMD sont huit objectifs que les Etats membres de l'ONU ont convenu d'atteindre d'ici à 2015 dans le cadre d'une déclaration signée en septembre 2000. Il s'agit de réduire l'extrême pauvreté et la faim, d'assurer l'éducation primaire pour tous, de promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes, de réduire la mortalité infantile, d'améliorer la santé maternelle, de combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies, d'assurer un environnement humain durable et d'instaurer un partenariat mondial pour le développement. Au-delà des objectifs du millénaire pour le développement, le Maroc s'est engagé, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, dans une nouvelle génération de réformes et de projets pour inscrire le développement du pays dans les perspectives d'évolution prévisible des économies développées. Après être parvenu à résorber ses déficits sociaux, le Royaume donne de lui l'image d'un pays déterminé à édifier le modèle futur de son développement économique et social.