* Le Maroc et lUE ont établi le bilan du Programme dAppui à la Résorption de lHabitat Insalubre. Le ministère de lHabitat et de lUrbanisme et la Délégation de lUnion européenne viennent de tirer le bilan du Programme dAppui à la Résorption de lHabitat Insalubre (PASRHI) financé à hauteur de 90 millions deuros par lUE. Ce programme, qui est lun des premiers programmes dappui budgétaire à une politique sectorielle, a été conclu en décembre 2005 et a pris fin il y a six mois. Le programme a réussi à mettre en oeuvre les activités contenues dans la Convention de financement et a déboursé 100% de laide budgétaire avec une prolongation de seulement 6 mois, alors que la matrice des mesures et indicateurs fixait des objectifs ambitieux. Rappelons à juste titre que lobjectif spécifique du programme était daméliorer lopérationnalité du Programme Villes sans Bidonvilles (PVSB) engagé sous légide du ministère de lHabitat et de lUrbanisme en 2004 et conçu initialement avec lappui de la Banque mondiale. Il sinscrit dans une politique sectorielle plus large qui vise les différents facteurs qui acculaient une part croissante des ménages urbains dans une forme ou une autre dhabitat insalubre ou non réglementaire. La Convention de financement du PASRHI conditionnait 65% des 85 millions deuros daide budgétaire à une matrice de mesures et dindicateurs de performance. Un montant de 5 millions deuros avait été alloué en appui à lassistance technique du MHUAE et du suivi-monitoring du PASRHI. Lun des constats tirés est que le PASRHI a mis en uvre les activités contenues dans la Convention de financement et a déboursé 100% de laide budgétaire avec une prolongation de seulement 6 mois. De même que les conditions de vie des ménages pauvres concernés par la politique de résorption de lhabitat insalubre, ainsi que leur sécurité foncière et leur accès aux services de première nécessité, ont été améliorées. Toutefois, certaines améliorations des opérations du PVSB attendues du PASRHI ont été ponctuelles et non pérennes. Cest ainsi quen présence de la presse et des représentants de départements ministériels, Taoufik Hjira, le ministre de tutelle, a soulevé quelques interrogations qui, à ce stade se posent avec acuité. Dabord la mesure de limpact de la maîtrise douvrages sociaux face aux faiblesses financières et institutionnelles. La deuxième question que se pose le ministre est comment contrecarrer le renouvellement, par la force de lexclusion et de la pauvreté, du phénomène. Ainsi, malgré les efforts des autorités, des bidonvilles continuent de pousser un peu partout au Maroc. Le troisième point soulevé par Taoufik Hjira et de savoir dans quelle mesure il est possible de créer une synergie entre les différents programmes dhabitat initiés par le ministère. Mais lun des points noirs qui semble tarauder lesprit de Hjira est celui qui exige une approche appropriée pour résorber lhabitat insalubre dans le triangle qui regroupe le plus de bidonvilles, à savoir Casablanca-Khémisset-Kénitra. Du côté dEneko Landaburu, ambassadeur et chef de la Délégation de lUE à Rabat, le PASRHI est jugé satisfaisant. « Mais, tout nest pas rose », souligne Landaburu. Lun des points soulevés par lambassadeur est lintégration des services sociaux dans ce programme. De même que laide de l'UE na pas donné une impulsion significative aux priorités transversales liées à la gouvernance, au genre et aux aspects environnementaux, entre autres. Les conclusions et les évolutions du contexte suggèrent trois pistes de réflexion dans léventualité dune poursuite du partenariat UE Maroc dans le secteur du logement social. Dabord une montée en puissance du PVSB, ensuite lappui à la régionalisation de la politique de la ville et, enfin, lappui à la régionalisation de la régulation de loffre de logements.