* Onze organismes figurent dans le rapport dont lOffice national des aéroports. * Le contrôle de la gestion de lONDA, axé notamment sur la période 2003-2007, a révélé lexistence de dysfonctionnements, notamment la construction du terminal II à laéroport Mohammed V de Casablanca. * Des irrégularités lourdes ont été révélées. Le rapport de la Cour des comptes pour lannée 2008 est désormais publié après avoir été soumis au Roi. Très volumineux, plus de 1.000 pages, le rapport fait la synthèse des observations à lissue de plus de 130 missions de contrôle de la gestion effectuées durant lannée 2008. Décliné en deux parties, le rapport traite dans la première des principales observations relevées par la Cour, tandis que la deuxième fait état de celles constatées par les Cours régionales des comptes. Dans la première partie, 11 organismes ont été ciblés, notamment lOffice national des aéroports, ONDA, qui arrive en tête daffiche ! Le contrôle de la gestion de lONDA, axé notamment sur la période 2003-2007, a révélé lexistence de dysfonctionnements, notamment la construction du terminal II à laéroport Mohammed V de Casablanca. Les études du projet ont duré plus de cinq ans (soit plus de quatre fois le délai contractuel). La construction du nouveau terminal passagers à laéroport Mohammed V a fait lobjet de plusieurs marchés attribués à la même entreprise. Celleci a bénéficié, en plus du marché de base n°92/04 passé par appel doffres international avec présélection, de quatre autres marchés dun montant global de 128,4 MDH, soit +23% du marché initial. En plus, lévaluation des offres financière et technique a été faite par une sous-commission qui ne comprend que les représentants de lONDA en tant que maître-douvrage en labsence du représentant du groupement détudes en tant que maître-duvre. Or, parmi les prestations de groupement détudes figure lassistance aux marchés des travaux, rémunérée pour 1,14% du montant des travaux hors taxes. En plus de plusieurs autres dysfonctionnements, le rapport souligne que le nouveau terminal a été mis en exploitation avant même dêtre réceptionné provisoirement. Après moins dun an dexploitation, dimportantes infiltrations ont été constatées au niveau de laérogare. Plusieurs irrégularités ont été soulevées concernant plusieurs marchés émis par lONDA mais lun deux, celui concernant la construction dune 2ème piste en 2002, toujours à laéroport Mohammed V, mérite quon sy attarde. En effet, pour anticiper laugmentation du trafic au niveau de laéroport Mohammed V, lONDA a commencé la construction dune 2ème piste en 2002. Toutefois, il sest avéré que limplantation de la nouvelle piste, parallèle à lancienne et distante delle de 350 m uniquement, ne permet pas son utilisation en tant que piste indépendante. Par conséquent, cet investissement qui a coûté plus de 150 millions de DH et qui devait satisfaire les besoins de développement de laéroport durant les prochaines années, est considéré comme un simple équipement de secours. De surprise en surprise Côté déontologie, les investigations menées ont révélé que ces responsables étaient fondateurs, gérants ou associés, directement ou à travers des membres de leurs familles, dans plusieurs sociétés dont certaines ont eu des transactions, directes ou indirectes, avec lOffice. De surprise en surprise, une facture dhôtel à Marrakech fait référence à un « séjour dinvités de lONDA » pour la période allant du 27/12/2003 au 03/01/2004. Après investigation, il sest avéré que les bénéficiaires étaient le Directeur général de lONDA et sa famille, qui ont réservé deux chambres au prix de 2.800 DH HT/ nuit chacune, en plus des services de restauration, fitness, téléphone pendant sept nuits coïncidant avec le nouvel an pour un total de 62.670 DH. En guise de réponse, la direction de lONDA a souligné que ce séjour correspond bien à une mission de lONDA qui exigeait la présence continue à Marrakech du Directeur général pendant toute cette période pour préparer et suivre laccueil dimportantes personnalités nationales et étrangères dans le cadre de visites officielles. Cette prise en charge par lONDA est justifiée par la non-prise en charge des frais de déplacement de lintéressé. Mais ce nest pas là la seule observation pour laquelle le DG sera tenu de répondre. En effet, le rapport 2008 de la Cour des comptes souligne que plusieurs achats effectués par le Directeur général auprès dune boutique Duty Free au niveau de laéroport Mohammed V à Casablanca, ont porté sur des articles de luxe (sacs de diverses marques, cigares, parfums). Les paiements de ces achats ont été faits en dirhams, hors TVA et hors droits de douane, pour un montant de 607.039,30 DH, ce qui constitue une violation de la réglementation douanière. Ces commandes ont été réceptionnées au niveau de la Direction générale, ce qui constitue une manifestation du dysfonctionnement du système de contrôle interne. Des cadeaux à gogo La Direction générale de lONDA a procédé, entre décembre 2003 et décembre 2004, à lachat dune quantité exagérée de cadeaux de luxe (cartables de marque, sacs de golf, articles en argent, en porcelaine et en cristal ) dont la matérialité et laffectation nont pas pu être déterminées. Le montant global payé pour ces articles de cadeaux sélève à 2.388.860 DH. La destination de ces articles demeure inconnue et ils ne figurent pas sur linventaire de lONDA. De plus, toutes ces commandes ont été réglées par chèque. Autre point soulevé par le rapport : en septembre 2007, le Directeur général a procédé à la vente de 10 lots de villas, propriété de lONDA à Ifrane, au profit de lui-même ainsi quaux directeurs et responsables de lOffice. Ce dernier les avait acquis en 2002 auprès de lERAC Centre-Sud pour un montant de 1.103.575 DH dans le cadre dun projet social.