* Malgré les inondations qui ont affecté le Gharb, lissue de lactuelle campagne agricole peut se solder par un nouveau record sous certaines conditions. * Outre la production, les records ont touché également le taux de remplissage des barrages qui est de plus de 92%, permettant une bonne visibilité au moins pour les deux prochaines saisons dans les périmètres irrigués. Les prémices dune bonne campagne agricole se précisent de jour en jour surtout avec le cumul pluviométrique dépassant largement la moyenne nationale. Il faut dire que lapport en eau a été bien réparti dans le temps et dans lespace. Malgré les pertes causées par des crues torrentielles, surtout dans le Gharb, létat végétatif des cultures est dans lensemble très favorable. Certains spécialistes prédisent déjà un record dépassant celui de lannée dernière qui était de 102 millions de quintaux. Du jamais vu ! Déjà, la campagne céréalière de la saison écoulée a été une exception. «Une autre récolte record de 105 ou 110 millions de quintaux est possible. Il faut que les conditions climatiques durant les mois de mars et avril soient favorables. Cest-à-dire pas trop de pluies ni de manque et encore moins le chergui avec ses effets dévastateurs sur les cultures», explique Abderrahim Chmaâou, ingénieur agronome dans la région de Benslimane. Il a cependant souligné que dans «létat actuel des plantations une année moyenne est presque assurée. Mais lissue dune campagne agricole se joue toujours dans les dernières semaines, sinon les derniers jours». Mais ce qui est sûr cest que le cumul pluviométrique exceptionnel devrait avoir un effet sur plusieurs niveaux. Tout dabord, les réserves en eau des barrages qui ont atteint au 16 février courant près de 14,6 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 92,4%. Même les régions du Souss et du Tafilalet qui souffraient dun déficit hydrique chronique présentent un taux de remplissage de plus de 80%. A lépoque, à Sebt El Guerdane, dans la région dAgadir, les exploitants avaient été contraints de forer encore plus profond, sur plus de 200 m, sous leffet de lamenuisement de la nappe phréatique et la montée de son degré de salinité. Mais les choses commencent à se rétablir de plus en plus. «Il faut dire quavec leurs réserves en eau, les périmètres irrigués seront bien servis au moins pour les deux prochaines saisons. Cela permettra également une bonne visibilité de programmation pour les Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA)», souligne-t-on auprès du ministère de lAgriculture. Ces conditions végétatives favorables ont eu également un impact encourageant sur le secteur de lélevage, laliment de bétail étant de bonne qualité et à un prix abordable. Lorge se négocie actuellement à moins de 160 DH le quintal et la botte de paille à 7 DH. Il y a deux ans, les prix de ces produits étaient respectivement de 280 DH et 20 DH. Le comportement positif du secteur agricole a eu également comme effet direct la baisse de la facture alimentaire qui a régressé de plus de 50%.