* Chantier denvergure, la régionalisation continue de mobiliser les différentes forces vives. * A travers ses analyses, la Direction des Etudes et Précisions Financières (DEPF) sessaie à contribuer à ce chantier fondateur du développement régional, préalable pour la construction dun développement durable. * Lélaboration dindicateurs régionaux est indispensable pour réussir le challenge de la régionalisation tel quinspiré par le Souverain. Les hautes directives de SM le Roi, contenues dans le discours du 3 janvier 2010, ont marqué une nouvelle étape dans la dynamique des réformes institutionnelles à la faveur dune vision plus avancée de la régionalisation. Cette nouvelle dynamique se veut un gage pour promouvoir le développement économique dans toutes les régions du monde. La crise économique qui a frappé de plein fouet le monde entier est un signal fort que «le chacun pour soi et Dieu pour tous» est la principale caractéristique de toute crise de ce genre. «Aujourdhui, dans un environnement international difficile et fortement perturbé, le modèle de croissance marocain nécessite, plus quavant, une gestion alternative prenant appui sur la région en tant que cadre approprié au développement et sur la régionalisation en tant que modèle adapté de gestion et daction», note un économiste. Certes, la régionalisation ne date pas daujourdhui, mais force est de constater que sa réussite reste dépendante dun certain nombre de défis à relever. On peut citer à cet effet labsence dun découpage régional qui réunit les conditions propices à la construction dentités régionales, le déficit en matière de ressources humaines qualifiées et la faiblesse de ressources financières, laggravation des déficits entre les régions Le paradigme du développement régional consiste à créer un équilibre territorial afin que les citoyens puissent bénéficier de conditions daccès aux services publics et davoir les mêmes chances de promotion sociale. Bien quil puisse paraître simple a priori, le concept de régionalisation est complexe par nature et sa démystification se veut un travail de longue haleine. Toutefois, à travers ses analyses, la DEPF sessaie à contribuer à ce chantier fondateur du développement régional, préalable pour la construction dun développement durable. Dans ce sillage, la DEPF a procédé à une analyse du dispositif institutionnel mis au service du développement régional, à travers les outils de gouvernance territoriale pour en déduire que les chantiers de modernisation engagés par le pays imposent une forme de gouvernance qui concilie entre deux approches. Une première qui polarise le pouvoir et qui traite ensuite, uniformément, les différents types de territoire et les différents niveaux de lorganisation de lespace. Une seconde qui se structure à plusieurs niveaux afin de sadapter aux différentes échelles territoriales. La DEPF a par la suite entamé une série danalyses dun ensemble dindicateurs socio-démographiques et économiques ayant pour objectif de dresser une typologie de régions. Il a été question de tracer une carte chronologique repérant les différentes régions pour mettre en exergue les avancées réalisées en terme de développement durable et dévoiler les disparités et les déséquilibres persistants. Parce que, comme la signalé le Souverain dans son discours du 3 janvier : «La régionalisation ne sera équilibrée et naura une portée nationale que si lexploitation optimale par chaque région de ses atouts et potentialités propres, sopère en corrélation et en concomitance avec la mise en place de mécanismes efficients de solidarité » Les données régionalisées : un défi à relever La mise en uvre du processus de régionalisation a révélé les insuffisances du système statistique national en termes de données régionalisées. Or, celles-ci demeurent indispensables pour létude des potentialités territoriales, les comparaisons interrégionales ainsi que lélaboration des programmes de développement. Lélaboration dagrégats régionaux rencontre des obstacles liés à leur définition, leurs spécificités et leur mode de calcul. Daprès les analystes de la DEPF, cette difficulté réside dans lharmonisation entre agrégats nationaux et régionaux qui implique la prise en compte des interdépendances entre les différentes branches au niveau des agrégats nationaux et les interdépendances entre les régions. Cependant, les moyens statistiques dont on dispose actuellement sont incapables de restituer ces flux interrégionaux. Compte tenu du manque dinformation, la méthode mixte à dominante descendante a été privilégiée dans la présente étude pour lestimation des valeurs ajoutées sectorielles des seize régions du Maroc. Dans la première partie, il a été question destimer la valeur ajoutée régionalisée du secteur primaire (pêche et agriculture). Lanalyse a montré que la région Souss-Massa-Draâ a réalisé la part moyenne la plus importante de la valeur ajoutée durant la période 1998-2007 en contribuant à hauteur de 32% à la valeur ajoutée agricole nationale. La région du Gharb vient en seconde position avec une contribution moyenne de 20,3%, suivie de la région de lOriental avec 15%. En ce qui concerne lévolution différenciée entre les régions, il ressort que celles de Guelmim- Es-Semara et de Tanger-Tétouan ont réalisé les taux de croissance les plus importants avec respectivement 8% et 7%, alors que les régions du Grand-Casablanca et de Chaouia-Ouardigha ont affiché des baisses respectives importantes de 12% et 11%. Ce recul est imputable à la baisse de la production céréalière dans ces régions. En se limitant au secteur primaire, on note quaprès avoir régionalisé les valeurs ajoutées de lagriculture et de la pêche, la valeur ajoutée dudit secteur est consolidée. La région de Souss-Massa-Draâ a réalisé la part moyenne la plus importante de la valeur ajoutée primaire durant la période 1998-2007, en contribuant à hauteur de 32% à la valeur ajoutée primaire nationale. A linstar du secteur primaire, la méthode mixte est préconisée pour estimer la valeur ajoutée régionalisée du secteur secondaire. Les valeurs ajoutées régionales seront estimées pour les secteurs de lindustrie dextraction, des industries manufacturière, du raffinage de pétrole et autres produits dénergie, de lélectricité et de leau ainsi que du bâtiment et travaux publics. Ensuite, la valeur ajoutée du secteur secondaire sera consolidée. Les résultats font ressortir que la région de Chaouia-Ouardigha a réalisé la part la plus importante de la valeur ajoutée de lindustrie extractive durant la période 1998-2007. Les régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz saccaparent la majeure partie du reste avec respectivement 16,1%, 11,5% et 8,3%. Sans vouloir entrer dans les détails, cette typologie détudes savère cruciale pour mener à bon escient ce chantier denvergure quest la régionalisation. Elle permet de dégager le PIB régionalisé, voire la pression démographique que subit chaque région, laubaine quelle constitue en matière demploi et même leffort à fournir pour atteindre une homogénéité relative de la création de richesses au niveau national.