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Régionalisation : La DEPF se penche sur les agrégats régionaux
Publié dans Finances news le 11 - 02 - 2010

* Chantier d’envergure, la régionalisation continue de mobiliser les différentes forces vives.
* A travers ses analyses, la Direction des Etudes et Précisions Financières (DEPF) s’essaie à contribuer à ce chantier fondateur du développement régional, préalable pour la construction d’un développement durable.
* L’élaboration d’indicateurs régionaux est indispensable pour réussir le challenge de la régionalisation tel qu’inspiré par le Souverain.
Les hautes directives de SM le Roi, contenues dans le discours du 3 janvier 2010, ont marqué une nouvelle étape dans la dynamique des réformes institutionnelles à la faveur d’une vision plus avancée de la régionalisation. Cette nouvelle dynamique se veut un gage pour promouvoir le développement économique dans toutes les régions du monde. La crise économique qui a frappé de plein fouet le monde entier est un signal fort que «le chacun pour soi et Dieu pour tous» est la principale caractéristique de toute crise de ce genre. «Aujourd’hui, dans un environnement international difficile et fortement perturbé, le modèle de croissance marocain nécessite, plus qu’avant, une gestion alternative prenant appui sur la région en tant que cadre approprié au développement et sur la régionalisation en tant que modèle adapté de gestion et d’action», note un économiste.
Certes, la régionalisation ne date pas d’aujourd’hui, mais force est de constater que sa réussite reste dépendante d’un certain nombre de défis à relever. On peut citer à cet effet l’absence d’un découpage régional qui réunit les conditions propices à la construction d’entités régionales, le déficit en matière de ressources humaines qualifiées et la faiblesse de ressources financières, l’aggravation des déficits entre les régions…
Le paradigme du développement régional consiste à créer un équilibre territorial afin que les citoyens puissent bénéficier de conditions d’accès aux services publics et d’avoir les mêmes chances de promotion sociale.
Bien qu’il puisse paraître simple a priori, le concept de régionalisation est complexe par nature et sa démystification se veut un travail de longue haleine. Toutefois, à travers ses analyses, la DEPF s’essaie à contribuer à ce chantier fondateur du développement régional, préalable pour la construction d’un développement durable.
Dans ce sillage, la DEPF a procédé à une analyse du dispositif institutionnel mis au service du développement régional, à travers les outils de gouvernance territoriale pour en déduire que les chantiers de modernisation engagés par le pays imposent une forme de gouvernance qui concilie entre deux approches. Une première qui polarise le pouvoir et qui traite ensuite, uniformément, les différents types de territoire et les différents niveaux de l’organisation de l’espace. Une seconde qui se structure à plusieurs niveaux afin de s’adapter aux différentes échelles territoriales.
La DEPF a par la suite entamé une série d’analyses d’un ensemble d’indicateurs socio-démographiques et économiques ayant pour objectif de dresser une typologie de régions. Il a été question de tracer une carte chronologique repérant les différentes régions pour mettre en exergue les avancées réalisées en terme de développement durable et dévoiler les disparités et les déséquilibres persistants.
Parce que, comme l’a signalé le Souverain dans son discours du 3 janvier : «La régionalisation ne sera équilibrée et n’aura une portée nationale que si l’exploitation optimale par chaque région de ses atouts et potentialités propres, s’opère en corrélation et en concomitance avec la mise en place de mécanismes efficients de solidarit酻
Les données régionalisées : un défi à relever
La mise en œuvre du processus de régionalisation a révélé les insuffisances du système statistique national en termes de données régionalisées. Or, celles-ci demeurent indispensables pour l’étude des potentialités territoriales, les comparaisons interrégionales ainsi que l’élaboration des programmes de développement.
L’élaboration d’agrégats régionaux rencontre des obstacles liés à leur définition, leurs spécificités et leur mode de calcul. D’après les analystes de la DEPF, cette difficulté réside dans l’harmonisation entre agrégats nationaux et régionaux qui implique la prise en compte des interdépendances entre les différentes branches au niveau des agrégats nationaux et les interdépendances entre les régions. Cependant, les moyens statistiques dont on dispose actuellement sont incapables de restituer ces flux interrégionaux.
Compte tenu du manque d’information, la méthode mixte à dominante descendante a été privilégiée dans la présente étude pour l’estimation des valeurs ajoutées sectorielles des seize régions du Maroc.
Dans la première partie, il a été question d’estimer la valeur ajoutée régionalisée du secteur primaire (pêche et agriculture). L’analyse a montré que la région Souss-Massa-Draâ a réalisé la part moyenne la plus importante de la valeur ajoutée durant la période 1998-2007 en contribuant à hauteur de 32% à la valeur ajoutée agricole nationale. La région du Gharb vient en seconde position avec une contribution moyenne de 20,3%, suivie de la région de l’Oriental avec 15%.
En ce qui concerne l’évolution différenciée entre les régions, il ressort que celles de Guelmim- Es-Semara et de Tanger-Tétouan ont réalisé les taux de croissance les plus importants avec respectivement 8% et 7%, alors que les régions du Grand-Casablanca et de Chaouia-Ouardigha ont affiché des baisses respectives importantes de 12% et 11%. Ce recul est imputable à la baisse de la production céréalière dans ces régions.
En se limitant au secteur primaire, on note qu’après avoir régionalisé les valeurs ajoutées de l’agriculture et de la pêche, la valeur ajoutée dudit secteur est consolidée. La région de Souss-Massa-Draâ a réalisé la part moyenne la plus importante de la valeur ajoutée primaire durant la période 1998-2007, en contribuant à hauteur de 32% à la valeur ajoutée primaire nationale.
A l’instar du secteur primaire, la méthode mixte est préconisée pour estimer la valeur ajoutée régionalisée du secteur secondaire. Les valeurs ajoutées régionales seront estimées pour les secteurs de l’industrie d’extraction, des industries manufacturière, du raffinage de pétrole et autres produits d’énergie, de l’électricité et de l’eau ainsi que du bâtiment et travaux publics. Ensuite, la valeur ajoutée du secteur secondaire sera consolidée. Les résultats font ressortir que la région de Chaouia-Ouardigha a réalisé la part la plus importante de la valeur ajoutée de l’industrie extractive durant la période 1998-2007. Les régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz s’accaparent la majeure partie du reste avec respectivement 16,1%, 11,5% et 8,3%.
Sans vouloir entrer dans les détails, cette typologie d’études s’avère cruciale pour mener à bon escient ce chantier d’envergure qu’est la régionalisation. Elle permet de dégager le PIB régionalisé, voire la pression démographique que subit chaque région, l’aubaine qu’elle constitue en matière d’emploi et même l’effort à fournir pour atteindre une homogénéité relative de la création de richesses au niveau national.


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