* Les branches des pâtes alimentaires et du sucre devraient maintenir le cap de la croissance en 2010. * A contrario, lactivité des brasseries freinerait son régime en raison de lavènement de Ramadan en plein été et suite aux dispositions de la Loi de Finances 2010. Lagroalimentaire a été considéré comme refuge par les investisseurs en période de crise. Cependant, avec une reprise des cours des matières premières sur les marchés internationaux, le secteur nest plus autant attractif. Néanmoins, les entreprises du secteur, notamment les filiales de lONA, semblent ajuster leur stratégie pour maintenir le niveau de leurs marges. A commencer par la filière sucrière. Les analystes de la place estiment que la mise à niveau de la raffinerie de Cosumar, intervenue en 2009, donnera ses fruits à partir de lannée en cours. Aussi, plusieurs experts internationaux prévoient-ils un revirement de tendance au niveau des prix du sucre à linternational, confortés dans leur analyse par la bonne campagne agricole dans la plupart des pays exportateurs de sucre. La filière laitière serait également en phase de profiter de lextension de sa capacité de production qui devrait lui permettre dexplorer de nouvelles niches à lexport (sous réserve de lapprobation de son actionnaire Danone), compensant ainsi lacharnement de la concurrence sur le territoire national. En revanche, la filière des huiles et corps gras continuerait à subir leffet de la tendance haussière des cours des matières premières observée depuis 2009. Dans ce contexte, les analystes nexcluent pas un réajustement à la hausse des prix de vente en 2010 afin de préserver les marges. Par ailleurs, représentée en Bourse par Dari Couspate, la branche des pâtes alimentaires présente lune des meilleures perspectives de la place, en dépit de la concurrence quelle subit des produits de contrebande. En effet, étant donné que le Maroc affiche un faible niveau de consommation comparativement à lAlgérie et à la Tunisie, et vu que les habitudes de consommation du couscous sont ancrées dans la culture marocaine, Dari Couspate est promise à une forte croissance en 2010 et durant les années à venir. Il faut dire aussi que le cours du blé, qui évolue dans une tendance baissière depuis le début de lannée 2009, pourrait poursuivre sur le même rythme en 2010 dans la perspective de bonnes récoltes céréalières au niveau mondial, ce qui devrait se traduire par lamélioration des niveaux de marge de Dari Couspate. Enfin, 2010 ne sannonce pas sous de bons auspices pour le segment des boissons gazeuses et alcoolisées. Brasseries du Maroc et sa filiale Branoma pourraient assister à une contraction de leurs revenus, principalement durant la saison estivale en raison de lavènement des mois sacrés de Ramadan et de Chaâbane, combiné aux incertitudes touchant lactivité touristique. Dautant plus que le produit Fayrouz a du mal à pénétrer le marché local, doù la nécessité de multiplier leffort commercial sur ce segment. Et la Loi de Finances 2010 narrange pas les choses, en apportant de nouveaux amendements relatifs au rehaussement de la Taxe Intérieure de Consommation (TIC) sur les boissons gazeuses, les boissons non alcoolisées dites énergisantes, et les boissons alcoolisées. «Ces hausses seraient probablement répercutées sur les prix de vente, ce qui pourrait induire une baisse de la demande qui pourrait être davantage orientée vers les produits de la contrebande», préviennent les analystes de BKB. * Automobile : Redressement de lactivité en vue Après une année 2009 particulièrement difficile, les concessionnaires des marques automobiles devraient renouer avec la croissance en 2010, consécutivement aux multiples packages promotionnels attendus et au succès escompté de lAuto Expo 2010. Cependant, la structure des ventes de voitures particulières connaîtrait dès cette année une grande mutation. En effet, le démantèlement douanier progressif devrait contribuer au renforcement de la part de marché des marques européennes, au détriment des marques asiatiques du fait de la mise en uvre progressive du démantèlement douanier à horizon 2012. Dautant plus que le gouvernement a, à maintes reprises, refusé les doléances des importateurs de véhicules asiatiques réclamant la diminution des droits de douane à 10%. «Enfin, les écoulements des engins agricoles devraient continuer à afficher de bonnes perspectives dévolution en 2010, bénéficiant de la subvention étatique accordée aux agriculteurs pour lacquisition de tracteurs neufs», estiment-on au sein de BKB, avant de rappeler quà plus long terme, les concessionnaires marocains se verront forcés dentreprendre des regroupements pour donner naissance à des représentants multimarques de grande taille, et ce dans un souci de contrecarrer le développement des ventes de voitures doccasion par les garages spécialisés. * NTIC : Le secteur qui ne connaît pas de crise Les opérateurs du secteur des nouvelles technologies de linformation ont été, incontestablement, les stars du marché boursier en 2009. Et il paraît que ce nest que partie remise. Car lavenir sannonce encore plus rose pour ce secteur, pourtant assez jeune au Maroc. Cest en partie grâce au Plan Maroc Numéric, doté dune enveloppe dinvestissement de 5,2 Mds de DH, que les analystes restent optimistes quant au potentiel de croissance affiché par le secteur. En effet, les valeurs NTIC devraient profiter du soutien annoncé par le gouvernement à la création et à la croissance des opérateurs locaux. Il est également prévu de créer un cluster TIC autour des quatre niches dexcellence, à savoir les services mobile, la monétique, le web design et les progiciels locaux. Par ailleurs, les distributeurs informatiques cotés à Casablanca devraient continuer à tirer leur épingle du jeu grâce au faible taux déquipement en matériel informatique affiché par le Maroc. Dans ce sillage, il est à rappeler que le gouvernement sest engagé dans de vastes programmes dinformatisation des établissements publics, de banalisation de lInternet et de la mise en uvre progressive du programme Nafida visant à informatiser le système déducation national. Cest dire tout le potentiel de croissance que recèlent des opérateurs tels que Matel Pc Market, Microdata et autres. «Cette situation devrait profiter également aux éditeurs de logiciels informatiques et aux intégrateurs darchitecture réseaux», ajoute-t-on au sein de BMCE Capital.