* Les exportations marocaines ont reculé de 34 % pour sétablir à 83,6 milliards de DH à septembre 2009. * Longtemps masqué par les rentrées touristiques et la manne des investissements extérieurs, le déficit commercial atteint des seuils intolérables. Voici un beau coup de point au nez de la crise. La cérémonie en grandes pompes de la remise des Trophées de lexportation célèbre en effet les entreprises leaders en terme dexportation en 2008, année de déclaration de la crise économique mondiale. Il ne sagissait pas non plus de crier victoire car le déficit commercial du Royaume ne cesse de se creuser. En effet, selon l'Office des changes, les transactions commerciales du Maroc avec l'étranger ont enregistré, à fin septembre 2009, une baisse de 26,9% pour atteindre quelque 277 milliards de DH. Le déficit de la balance commerciale a atteint, au terme de la même période, quelque 109,8 milliards de DH, affichant ainsi un allègement de 12,8% par rapport au niveau enregistré une année auparavant, selon l'Office des changes. Les exportations de marchandises ont totalisé, à fin septembre 2009, quelque 83,6 milliards au lieu de 126,6 milliards de DH une année auparavant, accusant ainsi un recul de 34%, alors que les importations se sont élevées à 193,5 milliards de DH, en baisse de 23,4%. Mais, quoi de mieux que des trophées pour remonter le moral des troupes en ces temps incertains ! Surtout que cette cérémonie a connu la présence de plusieurs ministres et hauts responsables venus féliciter les entreprises exportatrices pour leur effort à se défendre dans un environnement rude et terriblement marqué par la crise. La cérémonie a été loccasion aussi pour Noureddine Omary, le président du Conseil National du Commerce Extérieur, dévoquer deux éléments majeurs. «Le premier largement partagé et qui touche à limpératif vital pour léconomie marocaine dêtre plus agressive, car nous atteignons aujourdhui des seuils intolérables du déficit commercial, pendant quelque temps masqué par les rentrées touristiques et la manne des investissements extérieurs », explique le Président du CNCE. Noureddine Omary a évoqué dans ce sens le discours royal de SM prononcé à loccasion de la fête du Trône. Un discours qui souligne que la crise ne devrait pas servir de prétexte à la frilosité et au repli. « Bien au contraire, elle devrait pousser à un effort imaginatif accru Aussi faudrait-il uvrer pour susciter une interaction féconde entre les différents plans, si lon veut que le produit marocain gagne en qualité et en compétitivité, de manière à redynamiser les exportations et à préserver les équilibres financiers extérieurs », lit-on dans le discours royal. Il est important dans ce sens de souligner que suite aux orientations royales, et pour la première fois, une enveloppe budgétaire a été réservée au commerce extérieur avec notamment 250 millions de DH en 2009 pour soutenir les secteurs exportateurs à faire face à la crise. De même quà travers les budgets du ministère du Commerce extérieur, une enveloppe de 400 millions de DH a été consacrée à la promotion des produits marocains. Autre fait marquant : la mobilisation renforcée du CNCE pour repositionner le commerce extérieur au sein des priorités nationales et agir davantage pour lamélioration de loffre marocaine, «seule option pour réduire notre dépendance vis-à-vis de lextérieur, développer nos exportations et donc de réduire notre déficit commercial», conclut Noureddine Omary. Depuis sa nomination à la tête du CNCE, Noureddine Omary travaille selon un plan qui consiste, dabord, à finaliser les chantiers en cours, notamment celui concernant la simplification des procédures du commerce extérieur et linstallation dun guichet unique, celui sur lévaluation des accords de libre-échange, ou encore, notre contribution aux négociations sur les services avec lUnion européenne Cette finalisation se déroule, aujourdhui, avec les différents partenaires et instances concernés. Un autre élément du plan daction concerne limplication dans la stratégie de suivi et de réaction à la crise financière et économique mondiale ; à ce titre, notre Conseil siège au sein du Comité de veille stratégique institué auprès du ministre de lEconomie et des Finances. Avec ce Comité, nous nous enrichissons dabord du constat et de lappréciation des évolutions de la crise, de son impact sur léconomie marocaine et nous essayons dapporter notre modeste contribution. Le troisième aspect est dagir fortement pour repositionner le commerce extérieur comme élément fondamental de la politique économique nationale.