* Certains organismes publics ont mené à bien lopération de transfert de leur CIR, garantissant à leurs retraités les mêmes avantages et acquis de lancien système. * Les réformes tant attendues devraient être connues au cours du premier trimestre 2010. Le Maroc a connu de profondes mutations ces dernières années, marquées par un changement au niveau socio-économique et, bien entendu, démographique. Le phénomène du vieillissement de la population qui touche les pays développés est inévitable à terme au Maroc. Plusieurs spécialistes et experts ont tiré la sonnette dalarme sur le système des retraites. Pour assurer la pérennité des cotisations et lallocation des pensions, plusieurs organismes publics comme lONCF, la Régie des Tabacs, Lydec ou lOCP, ont choisi dexternaliser leurs caisses internes de retraites (CIR). Mais lexternalisation ne sest pas faite de la même manière et les retraités nont pas eu droit au même traitement. Le cas de lOCP est typique, car loffice a payé le prix fort. Il a déboursé 27,8 Mds de DH pour 82% environ de la CIR, partie qui convenait au statut du RCAR, lautre partie spécifique du groupe devant être transférée par la suite. Le groupe a veillé à ce que les acquis de ses retraités et les avantages de la CIR soient préservés. Le montage réalisé entre le RCAR/CNRA et lOCP permettra aux retraités de lOCP de recevoir leur bulletin de paie comme avant, davoir un guichet spécial sur le site web du RCAR en plus des antennes de la CIR toujours présentes sur les sites industriels du groupe. Pour les autres organismes, les prestations laissent parfois à désirer. Les retraités mal documentés nétaient pas bien informés de leurs droits. « Pour lOCP, lidée dune externalisation sest imposée depuis 2006. Il était question de transférer la CIR pour la sécuriser et assurer sa pérennité en la confiant à des professionnels comme la CDG et ses deux filiales RCAR et CNRA. La volonté politique était là, mais largent nétait pas disponible, a confié Mohamed Kadiri, Secrétaire général de lOffice. En effet, les calculs actuariels avaient montré à cette époque que plus les années passaient, plus la dette sociale inscrite dans le passif de lOffice devenait lourde. «Ce passif était de 15 Mds de DH, pour atteindre les 30 Mds en 2008, soit une dette de 6 MDH par jour », a indiqué Kadiri. Louverture du capital de lOffice a été salutaire. Lentrée de la CDG a permis au groupe de mener à bien lopération, aidé en cela par les résultats exceptionnels enregistrés en 2007 et 2008. Une première tranche a été concrétisée. La deuxième tranche devrait intervenir au cours de cette année. La dette sociale inscrite dans son bilan est de 36 Mds de DH pour la CIR et de 4 Mds de DH pour la Caisse interne de maladie ou CIM. Les différentes opérations dexternalisation des CIR ne sont quune étape pour une refonte globale du système des retraites. Le regroupement des CIR permettra de donner plus de visibilité et de pérenniser les projections. Les réformes tant attendues restent intimement liées aux résultats de létude stratégique ordonnée par le ministère des Finances et devraient être connues au cours du premier trimestre 2010. Les premières opérations de réformes seront également menées en 2010. Le régime RCAR est le plus concerné car sa viabilité est très critiquée. Parmi les propositions les plus fiables, figurent le relèvement de lâge de la retraite étant donné lamélioration de lespérance de vie et des conditions socio-économiques, ainsi que la hausse des taux de cotisations. Lidée dune uniformisation des régimes adoptée par certains pays comme la Suède, lEgypte ou lItalie et qui a montré sa pertinence, est aussi défendue par plusieurs experts.