* La fusion de CNIA et Es Saada est en phase terminale et les effets attendus en 2012 sont déjà palpables, notamment en terme dimage. * Avec la crise, le secteur a eu à gérer un renversement du cycle boursier et un ajustement baissier notable en 2008. * Les professionnels du secteur et la DAPS ont travaillé ensemble sur leur contrat-programme dans une approche équilibrée entre devoirs et obligations. * Côté service, plus de 2.500 clients sont passés par le Check Auto Express de CNIA de Casablanca. Marrakech, Rabat, Tanger et probablement Fès seront dotées de ce service. * Le point avec Ghita Lahlou, Administrateur Directeur général de CNIA Es Saada Assurance. - Finances News Hebdo : Où en est le processus de fusion entre CNIA et Es Saada ? - Ghita Lahlou : Le processus de fusion entre CNIA et Es Saada a été amorcé il y a plus dun an. Aujourdhui, nous pouvons dire quil est en phase terminale. En effet, grâce à la mobilisation de nos équipes respectives aidées par des cabinets de conseil internationaux, de nombreux chantiers fondamentaux ont été finalisés aujourdhui, dans le respect des échéances fixées. La fusion juridique des 2 compagnies en août, ainsi que le lancement de la nouvelle marque en juin dernier, sont deux événements majeurs et stratégiques. Les autres faits majeurs ayant été finalisés concernent le déploiement de lorganisation cible, le regroupement des équipes au sein dun même siège, lunification du réseau au niveau commercial, ainsi que la mise en place dune offre produits commune. Lunification des systèmes dinformation et de procès, dont la finalisation est prévue pour décembre, constitue lune des dernières étapes du processus. - F. N. H. : Leffet de synergie escompté de cette fusion commence- t-il à se manifester ? - G. L. : Même si notre business plan ne prévoit des optimisations financières conséquentes que pour 2012, nous pouvons parler aujourdhui de synergies opérationnelles, et ce en termes dimage, deffet déchelle, de complémentarité de compétences et damélioration du service rendu au client. Je pense notamment à la taille et à la couverture nationale de notre réseau exclusif, à son harmonisation et sa normalisation. - F. N. H. : Comment avez-vous géré le problème des doublons en matière de ressources humaines ? - G. L. : Nous avions clairement anticipé la fusion et ses conséquences dès le rachat, puis la restructuration de la compagnie Es Saada. Par ailleurs, nous avions bloqué les recrutements et fait appel à des consultants pour éviter des postes en doublons. Finalement, grâce à de nouveaux types de postes que nous avons ouverts, nous avons pu éviter les doublons chez les cadres et managers. Les autres postes sont plutôt proportionnels à la taille de lentreprise et au volume de ses primes qui ont quasiment doublé à travers cette fusion. - F. N. H. : Quelle est votre analyse de la réaction du secteur des assurances face à la crise économique et financière mondiale ? - G. L. : Globalement, il ny a pas eu de réaction directe mais plutôt une prise de conscience à plusieurs niveaux. Au Maroc, les compagnies dassurance ont été globalement préservées de cette crise pour une raison toute simple : le cadre réglementaire conjugué à un marché financier quasi fermé a minimisé ce type de krach. Certes, nous avons dû gérer un renversement du cycle boursier et un ajustement baissier notable en 2008. Mais cela nest pas comparable aux provisionnements colossaux quont dû essuyer certains assureurs mondiaux du fait dactifs toxiques et des subprimes. Maintenant, la crise financière pousse les dirigeants à être plus regardants quant au choix dactifs. De ce fait, les compagnies dassurance sont aujourdhui plus que jamais motivées pour le renforcement des processus de contrôle interne et par la gestion ALM qui sont aujourdhui prioritaires dans les plans dactions, aussi bien du secteur que de notre autorité de tutelle. Cette crise poussera également, je pense, les assureurs à cibler un équilibre technique de leur résultat, primordial pour la santé de notre secteur, les performances boursières étant moins évidentes et systématiques pour compenser les déficits entre primes et sinistres. - F. N. H. : Dans le même sillage, quels ont été les faits marquants de ce premier semestre 2009 ? - G. L. : Le fait le plus marquant de ce premier semestre 2009 est lélaboration dun contrat-programme pour le secteur. La FMSAR en collaboration avec la DAPS et sous la tutelle du ministre des Finances, ont construit ce contrat avec pour principal objectif la définition de la stratégie sur 5 ans et la vision du secteur à lhorizon 2015. La Fédération y participe activement parce que cest lavenir du secteur qui est en jeu. Le contrat-programme doit maintenant faire lobjet dune syndication auprès dune dizaine de ministères concernés pour affiner et valider les mesures conjointes. Il prendra totalement effet à lissue de cette étape. - F. N. H. : Quelles sont les principales attentes du secteur relatives à la Loi de Finances 2010 ? - G. L. : Avant de se lancer dans des débats sur ce que la Loi de Finances peut accorder aux assureurs, les attentes doivent se situer plus en amont. Quel rôle les assureurs veulent-ils jouer dans le paysage économique? Dans quel environnement évolue et évoluera le secteur? Quest-ce que le pays est en mesure dattendre du secteur des assurances ? Cest dans ce sens que les professionnels du secteur et la DAPS ont travaillé ensemble afin de présenter leur contrat-programme comme une approche équilibrée entre devoirs et obligations, attentes et apports. - F. N. H. : Enfin, CNIA Es Saada a lancé le premier centre dindemnisation automobile. Quel bilan en faites-vous ; un déploiement de ce service à lensemble du pays est-il envisagé ? - G. L. : : Le Check Auto Express constitue une véritable évolution dans notre secteur, son objectif étant de mettre fin à la lourdeur de la gestion des sinistres automobiles en proposant des offres qui sarticulent autour de la réactivité, de la proximité et de la qualité du servie via une technologie de pointe. Plus de 2.500 clients sont passés par le Check Auto Express depuis son ouverture, et ont été indemnisés pour les sinistres automobiles matériels en moins dune heure trente. Les clients étant très satisfaits des services assurés par le centre, il va de soi quun plan de déploiement est prévu sur lensemble du Royaume. Je peux dores et déjà vous dire que Marrakech aura son CAE dici la fin de lannée et que des ouvertures à Rabat, Tanger et, probablement Fès, se feront courant 2010.