* Les banquiers expliquent la réticence des clients par leur cherté par rapport aux produits classiques. * Louverture vers ces produits sinscrit dans le cadre des efforts de développement de la bancarisation à travers la diversification de loffre. Autorisée depuis octobre 2007, la commercialisation des produits alternatifs a enregistré un retard significatif, résultant, en grande partie, de la lenteur en terme dharmonisation des procédures et du manque de formation correspondante. Constituant un nouveau cadre de financement, les banques offrent actuellement trois formules de produits alternatifs : Ijara, Moucharaka et Mourabaha. Si la formule Ijara correspond en grand partie au leasing, les autres produits, notamment la Mourabaha, représentent une nouvelle formule de financement. Cette dernière permet à l'entrepreneur de ne pas contracter de crédit en payant un intérêt à la banque. En effet, cest létablissement de crédit qui achète les produits quil vend aux clients en incluant des marges bénéficiaires. Malgré le lancement de ces services depuis plus dun an, les clients ont manifesté un faible engouement. Les banquiers expliquent cette réticence des clients par leur cherté par rapport aux produits classiques. À titre indicatif ,dans le cadre de la Mourabaha, la banque achète, le produit et le vend en répercutant le coût des taxes sur le client. À titre de comparaison, entre le financement classique et le financement alternatif, on constate que lachat dun bien immobilier dune valeur de 1 million de DH, financé totalement par la banque, coûtera plus de 8.400 DH par mois pendant 25 ans dans le cadre du financement via la formule Ijara. Alors que pour un financement classique avec un taux dintérêt à 5,07%, la mensualité serait de seulement 6.200 DH. Si la commercialisation de ces produits demeure très faible au Maroc, la demande de ces moyens de financement connaît une croissance soutenue au Moyen-Orient et même dans certains pays dEurope, favorisant ainsi la croissance du chiffre daffaires des banques. Le dernier rapport de BAM concernant le contrôle des établissements de crédit précise, dans le même sillage, que «louverture vers ces produits sinscrit dans le cadre des efforts de développement de la bancarisation à travers la diversification de loffre de services financiers adaptés aux besoins de la population». En conclusion, le système bancaire national est appelé à contourner limpasse qui bloque ces produits afin de saisir de nouvelles opportunités de croissance.