* Chaque année, les sociétés de financement rivalisent en formules en vue daccompagner la rentrée scolaire. Les habitudes, quand elles perdurent, deviennent des servitudes. Cet adage sapplique dune manière, on ne peut plus éloquente, aux effets pervers qui caractérisent chaque année la période post-vacances. Sauf que depuis deux ou trois années, la rentrée scolaire coïncide avec le mois du Ramadan. Du coup, les mêmes et sempiternelles questions reviennent dans les bouches : comment ferons-nous pour financer et les frais de scolarité et les charges du mois sacré ? Dannée en année, à chaque rentrée scolaire, les parents, principales «victimes», constatent des abus intolérables concernant les fournitures scolaire exigées. Les prix de certains livres nont pas varié, mais pour les nouveaux ouvrages il faut dire que leurs prix sont élevés. A cela, sajoute une très longue liste. Cest dans le même sillage que sinscrit la prolifération des formules de financement. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. En vue daider nombre de ménages à dépasser cette période un peu critique, les sociétés de financement innovent en la matière. Des formules alléchantes sont mises à la disposition des chefs de famille. Au cours de la dernière quinzaine du mois daoût, les rayons des fournitures scolaires sont pris dassaut. Malgré la liste des fournitures scolaires distribuée par les enseignants à la veille des vacances, les retardataires et adeptes des achats de dernière minute sont très nombreux. Les dernières statistiques du ministère de lEducation nationale indiquent que linscription dans le secteur privé continue son ascension atteignant plus de 850.000, soit 6% de lenseignement. Selon un responsable au sein du ministère de lEducation, «lobjectif du ministère de lEducation nationale est daugmenter davantage la part de lenseignement privé dans lenseignement total». Il estime par ailleurs que «le recours de plus en plus massif à lenseignement privé sexplique davantage par sa qualité et par les différents avantages quil offre par rapport à lenseignement public». Dans le privé, les frais varient dune école à une autre, mais il faut dire que lécole la moins chère coûte 500 DH par mois. Pour H.A, cadre bancaire : «jai deux petites filles inscrites dans une école privée ; pour cette rentrée jai déboursé 8.000 DH entre frais dinscription et manuels scolaires». Comment H. A sest-il procuré cette somme un peu rondelette sachant que son salaire oscille entre 9.000 et 10.000 DH ? Il a préféré puiser dans les facilités offertes par la banque. En ce qui concerne les préparatifs pour le mois du Ramadan, il prétend quil ny pense pas pour linstant. Cest lavis que partage A. T., cadre dans une société qui se soucie pour le moment surtout du financement des frais de scolarité de ses enfants. Il pense à emprunter auprès de son frère. Emprunter auprès des proches est un recours utilisé par les pères de famille. Mais pour ceux qui ne peuvent recourir à ce moyen, les sociétés de financement sont dun grand secours. Depuis deux ans, les sociétés de financement ont mis en place des formules de financement 2 en 1 qui leur permettent de financer et les fournitures scolaires et les charges du mois de Ramadan. Une formule qui savère intéressante dans un premier temps; mais il faudra par la suite rembourser lancien crédit pour pouvoir en bénéficier sachant que ces crédits sétalent sur une période dau moins 3 à 5 ans. Daucuns estiment ne plus pouvoir bénéficier dun crédit parce quils ont des antécédents et sont facilement détectés par la Centrale des Contentieux. Ceci pour dire que les sociétés de financement restent sur leurs gardes dans un contexte marqué par la nécessité dune meilleure maîtrise des créances en souffrance et dune meilleure conformité aux règles de Bâle II.