* Lincitation de la Banque centrale à la vigilance face à la montée en puissance des impayés font de la rentrée scolaire 2009-2010 une « basse saison » pour les sociétés de financement. Ce nest un secret pour personne que le secteur du crédit connaît un exercice assez spécial cette année. Pour cause, trois dates réputées être à fortes dépenses pour les ménages se succèdent ces dernières semaines. Après les vacances dété et le mois sacré de Ramadan, le ménage marocain se retrouve en face dun nouveau pic des dépenses, en loccurrence la rentrée scolaire. Théoriquement, il sagirait là, pour les sociétés de financement, dune aubaine afin de renflouer les caisses et accroître la production de crédit, surtout que après cette période, il ne restera plus que lAïd Al Adha comme haute saison pour le secteur. Cependant, en sintéressant de plus près à ce qui se passe réellement sur le marché, lon constate que la donne est tout autre. En effet, si la demande des ménages sinscrit en nette hausse, à linstar des rentrées scolaires précédentes (si ce nest à un niveau plus important), les sociétés de financement font grise mine depuis que le taux des impayés sest inscrit en hausse. En tout cas, cest ce quaffirment les représentants de lAPSF. Du coup, les sociétés de crédit deviennent plus frileuses et nhésitent pas à rejeter en masse des dossiers de crédit, dautant plus que le gouverneur de la Banque centrale les a incités lors de plusieurs sorties « à être plus que jamais vigilants quant à la qualité des engagements ». Cette tendance se confirme aussi au niveau des campagnes publicitaires, qui ne sont plus aussi agressives quauparavant. Seules deux institutions se sont lancées dans la furia de la rentrée scolaire 2009-2010 avec des offres promotionnelles et de la publicité pour accrocher la clientèle. A commencer par Wafasalaf qui a choisi de focaliser la campagne Spécial Rentrée sur une réduction des coûts, et ce en offrant aux ménages la possibilité de souscrire à lune des trois formules prédéfinies : le client a le choix entre un prêt de 10.000 DH remboursable en traites de 220 DH au lieu de 242 DH hors promotion. Il en est de même pour les prêts de 20.000 DH et 30.000 DH qui sont mis à la disposition des ménages moyennant un remboursement de 440 DH et 660 DH par mois respectivement, au lieu de 484 DH et 726 DH. En gros, cest un financement à 7,5% sur une durée de 48 mois que propose la filiale du groupe Attijariwafa bank à loccasion de la rentrée scolaire, en plus de la possibilité de retarder la première échéance jusquà janvier prochain. De son côté, «Salafin serre les taux» peut-on remarquer dans sa campagne publicitaire. La société de financement affiliée à BMCE Bank met à la disposition des fonctionnaires et retraités du secteur public deux formules de prêts allant de 40.000 DH à 50.000 DH. Pour la première, il faut compter sur une traite mensuelle de 1.033 DH sétalant sur 48 mois, tandis que pour le second montant, il est possible de souscrire à un contrat avec un remboursement mensuel de 885 DH sur 84 mois. Cest donc une rentrée sur fond dattentisme et de vigilance que vit la majorité des sociétés de financement en ce mois de septembre.