* Les pouvoirs publics entendent poursuivre résolument les réformes engagées afin que la politique budgétaire puisse relancer la croissance. * La réforme de la loi organique devra consacrer la performance dans la gestion des deniers publics et le développement de laudit des politiques publiques. Le colloque international sur les finances publiques, organisé récemment à Rabat, a été un moment fort pour débattre de la problématique des finances publiques dans ce contexte de crise. Les intervenants sont unanimes à dire quil sagit dune crise dune ampleur et dune profondeur sans précédent. Elle a suscité des réactions exceptionnelles, à savoir des plans de relance dune dimension inégalée. Dans son discours introductif, largentier du Royaume, S. Mezouar, a rappelé dune manière succincte la manière avec laquelle les pouvoirs publics ont pu gérer les retombées de la crise sur notre économie. Tout en veillant au maintien des équilibres macroéconomiques, le budget 2009 a été inscrit dans une logique de croissance à travers la promotion de la demande intérieure, lencouragement des exportations et laccompagnement des PME. Le gouvernement a par ailleurs tenu à associer le secteur privé aux travaux du Comité de veille stratégique, institué pour loccasion, et ce dans le but de définir les indicateurs pertinents permettant dassurer le suivi de la conjoncture. Cest dans ce cadre que de nombreuses mesures ont été prises. Elles ont pour objet de préserver les conditions de financement favorables à lentreprise, encourager les entreprises à prospecter de nouveaux marchés, préserver lemploi dans les secteurs affectés par la crise, promouvoir loffre touristique Toutefois, ces mesures ne permettent de répondre que partiellement aux enjeux et aux poids des contraintes que la crise a révélés. Ces mesures conjoncturelles doivent nécessairement être complétées par des réformes structurelles à même de préparer notre économie à laprès-crise. Ce défi est le souci de lensemble des Etats. Sur le plan des finances publiques, lenjeu pour eux est de savoir comment, après cette phase de politique budgétaire expansionniste qui a créé des situations dendettement, les différents Etats réussiront-ils à revenir à des situations de déficit soutenables. Au Maroc, et en matière de finances publiques, les pouvoirs publics entendent poursuivre résolument les réformes engagées afin que la politique budgétaire puisse relancer la croissance. Au niveau des dépenses, le contexte actuel impose une rationalisation accrue. Dimportants efforts seront déployés pour réduire le train de vie de lAdministration. De nouvelles mesures seront également introduites pour rationaliser les procédures de recrutement dans la fonction publique. «Outre les efforts fournis ces dernières années pour entamer la réforme portant sur la gestion axée des résultats, la décentralisation de la gestion des crédits et la contractualisation avec les gestionnaires locaux, jai la ferme intention de faire de lannée 2010 lannée de la réforme de la loi organique de finances», annonce S. Mezouar. Cette loi organique devra consacrer la performance dans la gestion des deniers publics et la programmation des dépenses ainsi que le développement de laudit des politiques publiques. Au niveau de la politique fiscale, le projet de Loi de Finances en cours délaboration comportera de nouvelles propositions concernant la réforme de limpôt sur le revenu à travers lélargissement du champ dexonération et lallègement de la pression fiscale sur les couches moyennes. Le but est dengager de nouvelles réformes pour préparer notre pays à laprès-crise.