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Q&R : «Le taux directeur n’est pas un instrument de politique conjoncturelle»
Publié dans Finances news le 26 - 03 - 2009

* Une baisse de 0,50 point est appliquée lorsque la situation est difficile, ce qui n’est pas le cas du Maroc.
* Les avoirs extérieurs ont, certes, baissé, mais le dénominateur, à savoir les importations, ont, elles aussi, chuté.
* Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, explique
* Finances News Hebdo : Pourquoi une baisse de 0,25 point du taux directeur et pas 0,50, comme sollicité par les opérateurs économiques et le marché ?
* Abdellatif Jouahri : Notre travail ne doit pas répondre à ce que souhaite le marché. Notre mission est de défendre la stabilité des prix à moyen terme. Notre politique monétaire n’est pas éminemment conjoncturelle. Les banques centrales, quand elles baissent le taux d’un demi point, ça veut dire que la conjoncture est très difficile. Ce qui n’est pas le cas du Maroc. Nous avons une croissance à la fois globale et aussi des secteurs non agricoles. Nous avons une croissance des crédits à deux chiffres. Nous avons une situation du marché bancaire et financier qui est tout à fait normale. Nous avons également des taux relativement bas. Une baisse de 0,25 point me paraît tout à fait honnête. Nos fondamentaux se portent bien, que ce soit au niveau budgétaire, économique ou monétaire. Je ne veux pas utiliser le terme exception, pour ne pas tomber dans l’euphorie.
* F. N. H. : Les avoirs extérieurs du pays commencent à régresser sous l’impact des baisses des exportations, des transferts des MRE, du marasme qui frappe le tourisme, et plus ou moins, de la baisse des IDE ; y a-t-il des mesures qui ont été prises dans ce
sens ?
* A. J. : Qui dit avoirs extérieurs, dit demande extérieure qui a été touchée vis-à-vis du Maroc. Les baisses enregistrées durant les premiers mois de l’année confirment cette tendance. L’OCP a enregistré l’année dernière 50 Mds de DH d’exportations. Cette année, s’il réalise 30 Mds de DH, c’est déjà pas mal. Les MRE sont à leur tour impactés par la crise qui sévit partout dans le monde, surtout en Europe où il y a le plus grand nombre de nos concitoyens. Le Comité de suivi stratégique a tenu à ce qu’il y ait un suivi des statistiques. Il est question de les accompagner. Nous, au niveau bancaire, avons demandé à toutes les banques de mener une politique de proximité vis-à-vis des MRE.
* F. N. H. : Peut-on s’attendre à une nouvelle baisse du taux directeur ?
* A. J. : A travers tous les rapports qui concernent plusieurs niveaux, nous suivons la situation de très près et, sur la base des conclusions, nous décidons. Notre taux directeur n’est pas un instrument de politique conjoncturelle. De par nos statuts, c’est une mission de stabilité des prix que nous menons. Nous avons commencé avec un horizon de quatre trimestres, nous l’avons porté à six trimestres et puis à huit trimestres. Nous essayons d’anticiper les choses pour donner les réponses appropriées.


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