* Dédoublement du nombre de programmes de rachat entre 2007 et 2008. * Plus de 18 millions de titres sont détenus par leurs propres émetteurs. A en croire les chiffres, lémission de programmes de rachat dactions serait en passe dêtre à la mode à la Bourse de Casablanca. Dans un marché qui peine à redécoller, pas moins de 12 sociétés, dont Label Vie, BMCE, Atlanta et Maroc Telecom ont initié ou renouvelé en 2008 des programmes pour soutenir le cours de leurs actions, contre seulement 6 une année auparavant. En ce début dannée, la tendance se confirme. Auto Hall, Salafin, Alliances Développement Immobilier et autres se sont inscrits dans le même sillage. Dautant plus que la dérogation sur les prix minimum accordée par le ministre des Finances en décembre 2008 pour dynamiser le marché tient toujours, et ce jusquau terme du premier trimestre. Dans un contexte de conjoncture boursière difficile, ces sociétés ont ainsi opté pour la réalisation de ces programmes de rachat dans loptique dune augmentation de la liquidité de leur titre, ainsi que lanimation du cours de leurs actions sur le marché, mais également pour diminuer la volatilité de celui-ci. Autrement dit, le rachat dactions est désormais considéré comme un outil à la disposition de ces sociétés pour corriger les variations excessives du cours, mais démontre aussi au marché la confiance de ces compagnies en leurs réalisations. Mais la question se pose quant à la réalisation des objectifs attendus. En sintéressant au niveau des cours avant et après lémission desdits programmes, lon se rend compte que les actions sujettes aux opérations se sont inscrites dans la même valorisation quauparavant, et certaines affichent même des niveaux encore plus bas, alors que la vocation première était de redonner à la valorisation des actions en Bourse un minimum de cohérence avec la santé économique des entreprises. En terme de liquidité aussi, le résultat reste très modeste. Mis à part linfluence de la cession du programme de rachat de la CGI qui a sérieusement influencé les réalisations du marché, rappelant ainsi les beaux jours de la place où les volumes se chiffraient en milliards de DH, les volumes restent toujours aussi modestes et lattente des investisseurs persiste. A noter que selon le CDVM, la concrétisation des programmes de rachat dactions à fin 2008 affiche une récupération de plus de 18 millions de titres, dont la part du lion revient à BMCE avec 12,858 millions dactions détenues à fin décembre. Un seul programme est resté inactif durant lannée écoulée, il sagit de celui de BMCI initié depuis mai 2008. Distrisoft et BMCE flirtent avec le seuil maximum dactions détenues, affichant respectivement 4,42% et 8,10% à fin 2008 pour un nombre maximum de 5% et 9,45 %. Dans ce sens, une liquidation prochaine serait éventuelle, sauf si lobjectif de ces rachats est détourné vers des objectifs stratégiques.