* Management du risque, facteur de développement du secteur des assurances. * Recapitalisations et fusions sont devenues très probables à lavenir. Les récents déboires de la Bourse de Casablanca pourraient coûter cher aux assureurs marocains. Les résultats 2008 seraient sensiblement affectés par des pertes «réelles» ou «latentes» engendrées par les portefeuilles de placements des compagnies, reconnues comme magnats de linvestissement. Daprès les analystes de BMCE Capital Bourse, «cet impact devrait s'accentuer en 2009, consécutivement à la propagation de l'incertitude sur les marchés boursiers». Dans ce sens, la vigilance est de mise et laccent est porté de plus en plus vers la gestion des risques, pour éviter toute panne chez les entreprises opérant dans le secteur des assurances. La nouvelle réglementation devrait instaurer un nouveau cadre pour la gestion des risques de toutes natures. Lactualité en Europe sarticule autour de la nouvelle réglementation de Solvency II qui connaît ses ultimes étapes avant une généralisation aux pays de lUnion. Le calendrier prévoit que 2009 sera lannée de lentrée en vigueur de la Directive européenne et sa transposition dans les différents droits nationaux des pays de lUnion, afin que la publication des comptes, selon Solvency II, intervienne entre 2011 et 2012. Au Maroc, la Réforme est à son point de départ. Il a fallu attendre le 26 août dernier pour voir la Direction des Assurances et de la Prévoyance sociale (DAPS) diffuser une circulaire où elle prescrit lavènement de Solvency II. Si aucun calendrier na encore été rendu public, les professionnels prévoient que le projet devrait durer plusieurs années au vu du nombre détapes par lesquelles il faut passer avant dintégrer la réglementation. Toutefois, ce retard permettrait au Maroc de tirer profit des avancées enregistrées ailleurs pour mieux adapter la nouvelle réglementation à la législation nationale. Lon sattend donc, cette année, à ce que les compagnies dassurance opèrent dans un premier lieu à létablissement dune cartographie des risques, en définissant ceux auxquels il faudrait donner le plus dimportance. Ceci entre dans le cadre de la phase dobservation avant la mise en uvre de moyens consistants en matière de maîtrise des risques et dévaluation des résultats. En outre, lon devrait assister à un revirement dintérêt vers les métiers du contrôle interne, considéré comme locomotive du management du risque. Quant à l'harmonisation des provisions et l'instauration de minima de fonds propres Capital de solvabilité (SCR) limitant la probabilité de ruine et le Minimum de capital requis (MCR), règles affectées au premier pilier de Solvency II, ils sont censés amener le secteur vers une restructuration afin de renforcer la solidité financière des compagnies. Et les cas de recapitalisation, ou encore de fusions pourraient être à lordre du jour très prochainement. Mais au-delà de la circulaire de la DAPS, lassureur se doit de faire évoluer ses outils de mesure des risques, comme les modèles de tarification, de provisionnement ou de gestion actif-passif, dans un souci de performance dans le marché local ou de développement éventuel vers des marchés externes. Elle gagnera ainsi en compétitivité face à ses concurrents. Dans ce sens, certaines compagnies sétaient préparées à lavance pour cet événement et ont entamé la mutation depuis quelques années, en sintéressant plutôt au management des risques. Pour cela, lavènement de Solvency II en Europe en a été le modèle. «Les assureurs qui prendront une longueur davance seront ceux qui auront tourné les nouvelles exigences réglementaires en avantage concurrentiel de long terme, grâce à une maîtrise de leurs risques supérieure à celle de leurs pairs», (extrait dune déclaration de Michel de La Belliere, expert à Deloitte France accordée à un confrère). Enfin, la nécessité de disposer dun superviseur du secteur a engendré la mise en place dun projet de transformation de la DAPS en une autorité de régulation indépendante, afin de hisser lassurance vers les standards internationaux.