* Les résultats des banques et des sociétés de financement risquent dêtre encore affaiblis par la détérioration de la qualité des portefeuilles clients. * Le relèvement du ratio de solvabilité à 12% pourrait profiter au marché obligataire. Comme à chaque exercice, et au vu de sa forte capitalisation boursière, le secteur bancaire retient particulièrement lattention. Et pour cause, lévolution de lindice sectoriel ne se fait pas sans affecter lindice de lensemble de la place boursière. Et il faut dire quau titre de lexercice 2010, la donne ne sannonce pas différente de celle de lannée écoulée. «En 2010, lactivité bancaire devrait évoluer à linstar du rythme observé en 2009, sauf en cas de baisse du taux directeur qui pourrait dynamiser davantage léconomie locale», prévoient les analystes de BMCE Capital, sachant que plusieurs opérateurs du marché monétaire pensent savoir quaucun changement ninterviendrait sur le taux directeur, au moins durant le premier semestre de lannée. Dans ce contexte, la conjoncture continuerait à peser, en 2010, sur les établissements bancaires cotés à la tour de verre du boulevard des FAR, induisant la poursuite du renforcement des provisions. Car, les résultats de 2009 seront certainement impactés par laggravation du coût du risque. Les dernières publications financières lont dailleurs clairement démontré. «Ce renflouement des provisions a dores et déjà été constaté au niveau des résultats semestriels des établissements de la place, anticipant une possible dégradation au niveau des engagements dans le contexte économique actuel», ajoute la même source. Ce sera donc une année où les gestionnaires des banques de la place accorderont une attention particulière à lévolution des créances en souffrance. A ce niveau, il serait utile de signaler que les banques ne sont pas les seules à subir les méfaits de la conjoncture. Les entreprises opérant dans le secteur du crédit à la consommation y sont autant exposées. Les analystes de la place prévoient un net repli de la production dans le secteur en 2010, consécutivement à la stratégie prudentielle dont font preuve les opérateurs depuis 2009, et qui ne manquera certainement pas de se refléter sur leur rentabilité. Côté refinancement, et en raison des tensions à la hausse sur les taux interbancaires, le marché prévoit une réorientation des sociétés de crédit vers le marché financier, à travers lémission de bons de sociétés de financement dans le but doptimiser leur coût de refinancement. Par ailleurs, 2010 sera lannée de la consolidation de la mise en place de Bâle II dans le secteur. Le ratio de solvabilité que les banques et les sociétés de financement devraient assurer atteindra 12%, après avoir été relevé à 10% en 2009. Pour rappel, plusieurs établissements bancaires de la place ont eu recours, lexercice écoulé, à des émissions obligataires subordonnées qui leur ont permis dassurer le minimum de fonds propres requis par la réglementation. Au final, ce ne sont pas moins de 4,5 Mds de DH qui ont été levés sur le marché de la dette pour compenser les 2% de hausse qua connue le ratio de solvabilité en 2009. Ceci étant, le renforcement des fonds propres sera aussi dactualité durant lexercice en cours faisant, fort probablement, du secteur le principal fournisseur du marché en titres frais. Dans le même sillage, les analystes de BKB craignent que ce changement réglementaire induise la disparition de certaines sociétés de financement, faute de possibilités de recapitalisation. * M-Sociétés de financement : Lannée des approchements ? Le mouvement de concentration que connaît le secteur des sociétés de financement depuis 2006, devrait se poursuivre en 2010, notamment avec la fusion juridique effective entre Taslif et Salaf, ainsi que la concrétisation de lopération de recapitalisation de Diac Salaf par le Groupe CMKD. A terme, «cette tendance au regroupement devrait saccentuer en raison du durcissement des conditions concurrentielles et de la dégradation générale de la qualité des clients dans un secteur contenant un nombre élevé dopérateurs», mentionne-t-on au sein de BKB. En effet, à fin 2009, on a noté lexistence dune vingtaine denseignes dans le secteur, un chiffre jugé trop important par les spécialistes. * Assurances : Sous de bons auspices Dans le secteur financier, les compagnies dassurance se distinguent particulièrement par les perspectives optimistes quelles présentent. En effet, si 2009 a confirmé que leur activité a été particulièrement épargnée par la crise économique internationale, 2010 devrait être marquée par la poursuite du renforcement des réseaux de distribution, ainsi que par loptimisation des synergies avec les partenaires financiers. Aussi, il ne faut pas omettre que les différents plans gouvernementaux destinés à dynamiser léconomie locale, en loccurrence Maroc Vert, Emergence 2 et autres, contribueront significativement à lessor de lactivité des assureurs de la place. Dailleurs, le contrat-programme qui a été initié par le gouvernement, de concert avec la Fédération Marocaine des Sociétés dAssurance et de Réassurance, devrait permettre au secteur davoir une stratégie claire de développement sur les cinq prochaines années. Enfin, longtemps considérée comme un moyen délargir leur activité de base par les banquiers et un outil pour accroître leur clientèle par les assureurs, la bancassurance semble atteindre son rythme de croisière après lenregistrement de fortes croissances ces dernières années.