* Agroalimentaire, «utilities», industrie pharmaceutique sont les secteurs les plus recommandés par les analystes. * Leur point fort : leur caractère défensif. Car ils sont rattachés à des secteurs pour lesquels la consommation ne faiblit pas, quel que soit létat de la santé économique. * Les sociétés dont le revenu est drainé essentiellement par des marchés étatiques sont elles aussi vivement recommandées. LÉtat vient en effet de relever son budget dinvestissement de plus de 25%. Le marché boursier pique du nez. Après une année 2008 pour le moins horrible, avec une perte moyenne de plus de 13%, le marché continue sur sa lancée baissière et accusait, à lheure où nous mettions sous presse, une contre-performance dépassant les 9%. Et la reprise nest pas, semble-t-il, pour demain. Analystes et professionnels du marché sont aujourdhui unanimes à dire que le marché ne décollera pas avant lannée 2010. 2009 sera donc une année aussi déplorable que lannée précédente, sinon pire ! Que faire alors ? Déserter la place en attendant de meilleurs jours serait une bonne approche Mais, hélas, trop simpliste. Car il est possible, voire sûr, quon puisse également se faire du fric en période de crise. La méthode : se positionner sur des valeurs dites défensives. Des valeurs qui résistent à la baisse. Et qui, mieux encore, ne prennent leur élan que dans un pareil contexte. Misez sur lagroalimentaire ! Ces valeurs sont nombreuses. Leur force réside dans leur activité. Car elles sont rattachées à des secteurs pour lesquels la consommation ne faiblit pas, quel que soit létat de la santé économique. Cest le cas notamment des valeurs agroalimentaires. Les Cosumar, Lesieur Cristal et Centrale Laitière lont bel et bien prouvé en 2008. Cosumar et Lesieur ont été classés en haut du tableau des meilleures performances avec des gains respectifs de 48 et 35%. Centrale Laitière nest pas en reste puisquelle a engrangé quelque 9% au moment où toute la place, représentée par son indice-phare le Masi, en perdait quelque 13%. Et ces trois valeurs sont aujourdhui vivement recommandées par tous les analystes et professionnels du marché. Outre leur activité qui ne risque pas de ralentir, leur fondamentaux sont plus que jamais solides. Leurs performances industrielles également. Mais autre chose, ces valeurs seront cette année des plus généreuses en terme de dividendes. Appartenance au groupe ONA oblige. ONA a plus que jamais besoin de cash. Tout le monde vous le dira. Preuve en est : ses sorties régulières sur le marché de la dette, servant essentiellement au soutien de sa filiale Télecom, Wana, et au financement de laventure africaine de son groupe financier Attijariwafa bank. «ONA fera remonter beaucoup de dividendes cette année. Ses filiales vont servir un joli taux de rendement (Dividend Yield)», nous dit cet analyste. Toujours rattachée au secteur agroalimentaire, une valeur comme Label Vie serait un bon placement. Lenseigne de grande distribution a fait preuve dune forte résistance aux soubresauts du marché en 2008. Et sa valeur sest hissée de 9% depuis son IPO. Son secret : son caractère défensif. Puisque plus de 80% de son chiffre daffaires sont drainés par des produits agroalimentaires de base à forte consommation. Mais ce nest pas tout. Lenseigne sest dotée dun plan de développement pour le moins ambitieux. Vivement «utilities» ! Dans le même ordre didées, cest le secteur des «utilities» qui tire son épingle du jeu, dans un contexte boursier en berne. Cet état de fait devrait profiter surtout à Afriquia Gaz (également soutenue par une bonne situation financière) ainsi quà Maroc Telecom (IAM). Lopérateur historique, fort dun faible taux dexposition à la demande externe (15 à 20%), continue de profiter dune forte demande interne (voire valeur de la semaine). Il faut dire quIAM tire aussi profit de sa double cotation à Casablanca et à Paris. Cela fait delle «une valeur difficilement manipulable», estime cet analyste. Autre secteur sur lequel il faut se positionner : lindustrie pharmaceutique. En plus de son caractère hautement défensif, ce compartiment a encore de beaux jours devant lui, faut-il le dire. «Limpulsion étatique donnée à ce secteur, notamment pour remédier au faible niveau de la consommation nationale, devrait se matérialiser par une accélération de son rythme de croissance dans les années à venir», estiment en effet les analystes de BMCE Capital Bourse dans leur dernier rapport annuel. Mais ce nest pas tout. «La mise en place de lassurance maladie obligatoire et le lancement du Ramed sont les catalyseurs dune dynamique nouvelle qui soffre au secteur à un moment où le ministère de la Santé uvre pour augmenter la part des génériques à 75% dans la consommation des médicaments, contre 25% actuellement», ajoutent nos analystes. Ajoutez à cela les niveaux de valorisation des sociétés qui le composent (Sothema et Promopharm), qui traitent à des PER de moins de 9 fois les résultats attendus, et vous comprendrez quil sagit là de réelles opportunités dinvestissement. Autre panel fortement recommandé par les analystes de la place : toute société travaillant directement avec lÉtat. À leur tête, le groupe de Haj Fahim, Delta Holding. Ce holding de services devrait en effet profiter amplement de la prépondérance des marchés publics dans la composition de ses revenus. Des marchés qui ne sont pas près de tarir puisque le gouvernement vient de relever, dans le cadre de la Loi de Finances 2009, le budget dinvestissement de plus de 25%... Du pain béni quoi !