Samir et Afriquia Gaz. Voilà deux grandes entreprises marocaines, cotées en Bourse, et dont lactivité est fortement corrélée au contexte international. La crise, nos deux entreprises doivent la ressentir coûte que coûte. Mais ses effets seront, faut-il le dire, différenciés sur les deux entités. Samir ressent déjà le coup. Ses marges de raffinage ne cessent de sétioler depuis que le prix du baril plonge. Et cest le grand risque qui la guette aujourdhui. Tous les analystes sont unanimes à dire que le prix du pétrole ne devrait pas connaître de hausses surprenantes cette année. Les marges du raffineur ne risquent donc pas de saméliorer. Et comme un malheur narrive jamais seul, lÉtat vient de revoir à la baisse la marge du raffineur Samir. Une révision à la baisse qui a été décidée par le gouvernement en vue de doter le secteur dune nouvelle grille des prix on ne peut plus flexible. Une grille qui était censée entrer en vigueur dès le début de lannée. Lannée 2009 sannonce donc difficile pour le raffineur national. Mais Samir devrait tout de même, selon les analystes de BMCE Capital Bourse, capitaliser sur la mise en marche de ses nouvelles installations hydrocracking pour introduire, dès 2009, des produits à forte valeur ajoutée (le super 50 ppm et le gasoil 50 ppm) et conforter sa position en améliorant ses performances durant les prochaines années. Chose qui ne manquera pas de compenser, quoique légèrement, les pertes en points de marges occasionnées par la chute du prix du baril. Afriquia Gaz, opérant dans un secteur socialement stratégique, ne devrait être, quant à elle, que faiblement impactée par une éventuelle propagation des effets de la crise internationale au Maroc. «Le secteur du gaz est réputé pour être défensif en cas de crise», nous dit cet analyste. Autrement dit, les ménages continueront à consommer du gaz butane quelle que soit la conjoncture économique. La demande sur ce segment ne fléchira point, surtout que le gaz butane est fortement subventionné par lÉtat. Mais quid du segment industriel ? La demande ne risque-t-elle pas de sestomper ? «Cest là en effet où le bât blesse», nous dit cet analyste. «La baisse de lactivité industrielle et touristique, grands consommateurs de gaz propane, aura un effet direct sur le volume daffaires dAfriquia Gaz», explique-t-il. Mais cela ne devra guère grever les indicateurs dactivité et de rentabilité du groupe gazier. Les analystes de BMCE Capital Bourse estiment que la société devra maintenir son trend de croissance. Son chiffre daffaires pour lannée 2009 devrait, selon eux, évoluer de 3% pour dépasser les 3 Mds de DH, pour un bénéfice net de 256 MDH, en appréciation de 2,2%. Elle est même vivement recommandée à lachat, par tous les départements de recherche et analyse de la place, au vu de son caractère défensif. «Il ny a quà voir ses performances boursières durant lannée écoulée pour sen apercevoir», martèle notre analyste !