Il est lun des patrons les plus accessibles de la place. Son secret: un sourire à toute épreuve. Il sagit de Joël Sibrac, qui vient tout juste de passer le flambeau de la présidence du Directoire de BMCI. Son tempérament chaleureux, il la certainement forgé depuis lenfance. Une enfance passée à la campagne française, dans le Bordelais plus exactement et ponctuée, au fil des ans, de vacances en Espagne. «Le fait quune partie de ma famille travaillait en Amérique Latine et mes vacances passées en Espagne sont deux éléments ayant nourri mon appétit pour faire carrière à linternational». Diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce et d'Administration des Entreprises de Bordeaux en 1971, titulaire d'une Licence ès-Lettres en Espagnol et d'une Licence en Techniques de l'Information et de la Communication, Joël Sibrac passe un stage à BNP Paribas. À lépoque, il était loin de penser faire carrière dans le secteur bancaire. Il envisageait même de devenir médecin, tellement il trouvait en cette fonction une très belle vocation. Pensant pertinemment que le hasard est lignorance des causes et tout en étant pragmatique, il y croit. Ce hasard lamènera à épouser une carrière bancaire. Ce choix va simposer de plus en plus quand Joël Sibrac préfère passer ses deux ans de service civil en Guyane en tant que volontaire de laide technique. Cest ainsi quil rejoindra la même banque une fois sur place. «Cest ainsi quen ont voulu les circonstances !». Et cest ainsi que démarre une longue et remarquable carrière internationale qui va mener Joël Sibrac en 1974 au Panama, en tant que sous-Directeur BNP, puis Directeur général de la BNP à Jersey en 1983. Deux ans après, il senvole pour le Portugal. En 1990, il est nommé Directeur général du Groupe BNP en Italie. À Milan plus précisément, une ville dont il garde de très beaux souvenirs, notamment les opéras à la Sqala dont il est devenu un aficionado. En 1995, il change littéralement de continent et part pour les USA où il est promu sous-Directeur à la Direction Amériques, en charge de l'Amérique du Nord. Et il ne chômera pas ! En une année, il est nommé Administrateur et Senior Executive vice-President de Bank of the West à San Francisco, puis Administrateur et vice-Chairman de la Holding BancWest. «Demain, se prépare aujourdhui, cest là ma stratégie de travail». Laventure avec le Maroc démarrera en 2002 quand Joël Sibrac rejoint la BMCI en qualité de Directeur général adjoint. Il sera promu Directeur général et membre du Directoire et enfin Président du Directoire en décembre 2003. Eh oui, il va vite intégrer le décor marocain et devenir rapidement un visage familier. Il est pratiquement dans toutes les initiatives de développement économique à travers la BMCI, dans les grands événements, venant toujours spontanément vers lautre. Son action ne se limitait pas au domaine de la banque puisquil est également conseiller du Commerce Extérieur de la France, et premier vice-président de la Chambre Française de Commerce et d'Industrie du Maroc. Il faut comprendre que sa devise est que la vie est un peu comme la bicyclette : si vous arrêtez de pédaler, vous tombez. Moralité : «Dans la vie, il faut être actif !». Sa contribution au développement du groupe est largement reconnue. Mais également son implication dans le développement économique des pays par lesquels il est passé. Ainsi, est-il décoré Officier de l'ordre «Al Mérito della Republica Italiana» et, en 2006, il reçoit les insignes de Chevalier de lOrdre National du Mérite des mains de lambassadeur de France au Maroc. Sur le plan personnel, Joël Sibrac est le même que dans le monde des affaires : impliqué, entreprenant et très jovial. Ses passe-temps favoris oscillent entre le sport et la lecture. Cest un dévoreur de livres non seulement de la littérature française, mais aussi espagnole et américaine. Cervantès, Montaigne, Proust, Miller et jen passe, figurent parmi ses auteurs préférés. Côté sport, Joël a abandonné le hockey sur gazon et la voile pour dautres activités comme le vélo et le jogging. «Je suis meilleur à la voile que joueur de hockey». La musique aussi est un art qui le passionne. Certes, il aurait aimé apprendre à jouer du piano, mais il se console toujours avec un bon morceau de musique classique ou en assistant à un opéra. Il apprécie également le jazz et le rock. Cinéphile, il lest, mais beaucoup plus en lisant les critiques cinéma quen se rendant dans les salles obscures, faute de temps. Nempêche que pour les films, il napprécie que ceux qui le surprennent, comme ce fut le cas récemment avec le film marocain Number One. «Cest un film qui ma beaucoup plu par son humour très fin !». Il est également amateur du raffinement. Dailleurs, les marques quil préfère sont Hermès, Brook Brothers quil a découvertes en Amérique ou encore Ralph Lauren. «Cela dit, je suis adepte du shopping utile !». Grand voyageur, Joël Sibrac narrête pas de bouger entre le Maroc et Paris, lEspagne ou encore le pays basque. À Paris, il retrouve ses deux filles, en Espagne ses amis denfance et au Maroc il se sent chez lui Après une retraite amplement méritée, Joël Sibrac est plus que jamais actif. Il est en train de mettre sur pied une société de conseil. Mais son principal souci aujourdhui est de trouver un juste milieu entre sa vie professionnelle, celle associative et sa vie personnelle. «La vie est une constante recherche déquilibre».