À peine lancé e-floussy a suscité lintérêt des diplômés, puisque plus de 4.000 demandes sont parvenues à Quick Money. La convention signée avec lANAPEC porte sur la création de 2.000 points de vente et 6.000 emplois. Les banques ont manifesté leur intérêt à financer à 100 % le projet qui profite de la garantie de lEtat à hauteur de 85 %. Le réseau en entier sera installé et opérationnel courant 2009. w Finances News Hebdo : Vous avez signé, le 22 juillet, une convention avec lANAPEC portant sur la création de 2.000 points de vente «e-floussy» et la création de 6.000 emplois. Comment vous est venue cette idée ? w Abdelkarim Rahal Essoulami : Cela fait deux ans que nous travaillons sur ce projet pour bien le ficeler du point de vue technologique ; la seconde phase est justement la mise en réseau de e-floussy. Cest par la suite quest venue lidée den faire un projet citoyen à connotation sociale. Une fois la convention signée, lANAPEC avait lancé un appel doffres national pour fixer le prix de lagence e-floussy. De notre côté, nous avons investi en matière de technologie de pointe à utiliser et nous avons, dans ce sens, effectué des achats en gros pour une réduction du coût de léquipement. w F.N.H. : Justement, à combien les bénéficiaires doivent-ils sattendre pour financer une agence standard ? w A. R. E. : Il est pertinent de rappeler ici que le fait que ce projet soit lancé en partenariat avec lANAPEC, permet aux bénéficiaires daccéder à un financement à 100 % et à la garantie de lEtat à hauteur de 85 %. Dans lélaboration de ce projet, nous avons fait en sorte que les bénéficiaires ne payent pas de droits dentrée. Ainsi, si pour une agence standard il faut compter 180.000 DH TTC (140.000 DH pour laménagement et léquipement et 40.000 DH de fonds de roulement), le bénéficiaire, lui, na dautre obligation que davoir un local ou promesse de bail pour accueillir lagence. Nous voulons par là être en parfaite adéquation avec une démarche citoyenne et sociale à la fois. Cest ainsi que le bénéficiaire naura pas à payer un ticket dentrée. w F.N.H. : Dès lors, comment pensez-vous rentabiliser les investissements déjà engagés durant les deux années qua pris létude du projet ? w A. R. E. : Au jour daujourdhui, nous avons investi entre 25 et 30 millions de DH dans les différentes études engagées mais également pour lacquisition déquipements informatiques à la pointe de la technologie. Tandis que lANAPEC se charge de la formation et du suivi des bénéficiaires jusquà un an après la mise en place de leurs entreprises. Il faut savoir que dans ce domaine de transfert, la rentabilité émane des commissions prélevées sur les services fournis. Ces commissions seront partagées entre le franchisé et le franchiseur. Sachant quen plus du paiement pour tiers, une panoplie de services va être proposée à la clientèle de-floussy. Mais il faut rappeler que le projet a reçu toutes autorisations nécessaires de Bank Al-Maghrib et quil est en toute conformité avec ce qui se fait dans le domaine du transfert national. w F.N.H. : Comment se déploiera le réseau sur le plan national ? w A. R. E. : La philosophie de-floussy est de désenclaver les zones périphériques et dassurer un service de paiment pour tiers de proximité. Cest également un service qui cible la population non bancarisée qui trouve en e-floussy la possibilité de bénéficier de services jusque-là réservés à la population bancarisée. Pour définir notre cible, nous avons élaboré une étude géomarketing pour déterminer la où le besoin se fait le plus sentir. Et cest bien évidemment lun des critères de sélection à côté des diplômes. Et je suis heureux de constater que, sur plus de 4.000 dossiers reçus à ce jour, la plupart émane de Bac +5, +6 et même +7. Et cest tant mieux puisque e-floussy leur permettra de créer leur propre entreprise et dexercer un métier noble et valorisant. Sans oublier que les 2.000 points e-floussy permettront la création de 6.000 emplois. w F.N.H. : Nest-ce pas là un objectif ambitieux ? w A. R. E. : Je ne partage pas cet avis puisque, comme je lai dit précédemment, nous avons reçu plus de 4.000 demandes de jeunes Marocains. Et le projet suscite un grand intérêt de la part des banques qui veulent le financer à 100 %. À ce stade, les discussions sont en cours pour déterminer quelle banque va prendre en charge la totalité du projet et mettre en place une cellule dexamen des dossiers. Actuellement, trois banques ont manifesté leur volonté de nous accompagner à savoir la BP, Attijariwafa bank et le Crédit Agricole. Mais pour des raisons defficacité et pour éviter que les dossiers soient éparpillés, il est préférable quune seule banque sen occupe pour centraliser lexamen des dossiers de demande. w F.N.H. : Quel est le délai que vous vous êtes fixé pour la mise en place du réseau e-floussy ? w A. R. E. : Les 2.000 points du réseau e-floussy seront installés et opérationnels courant 2009, offrant ainsi à 2.000 diplômes lopportunité de créer leur propre entreprise et demployer 6.000 personnes. w F.N.H. : Ce projet pourrait-il, par la suite, être étendu à plus de personnes ? w A. R. E. : En principe non, puisque nous avons dans le pipe dautres projets similaires dans dautres secteurs à forte valeur ajoutée et qui pourront également profiter aux diplômés de notre pays. e-floussy est justement un maillon de cette chaîne qui va être mise en place progressivement. w F.N.H. : Il est certain que la mise en place dun important réseau de 2.000 points de-floussy va renforcer la part de marché de Money Gram dans le domaine du transfert dargent national. Avez-vous quantifié limpact de ce projet ? w A. R. E. : Il y a forcément un autre impact. Ce que je peux dire dans ce sens cest quune information non confirmée certifie que, malgré la jeunesse de lactivité, le volume du transfert dargent au niveau national, cest-à-dire de ville en ville, équivaut au transfert dargent international vers le Maroc. Donc, une activité à fort potentiel. Vu la configuration du projet e-floussy, nous voulons assurer un service de proximité et disponible, doù le libre choix au franchisé détablir ses horaires lesquels peuvent dépasser les horaires bancaires. Actuellement, le transfert dargent au niveau national est partagé entre trois opérateurs : la BP, la Poste et Wafacash. Mais quant à comment ce service est structuré, je ne puis vous le dire.