* Il est à la tête de la Banque centrale depuis mars 2003. * Fin financier, il mène avec poigne la conduite de la politique monétaire. Lhomme se résume en seul mot : un financier aguerri, rompu aux rouages du métier. Il la prouvé depuis quil est à la tête de Bank Al-Maghrib, non sans avoir auparavant fait ses preuves à la CIMR, mais aussi en tant que ministre des Finances au milieu des années 80. Jouahri est un homme de consensus. Et de poigne. De cette poigne qui a le pouvoir dirriter certains banquiers «rebelles» et ne tolère guère lanarchie dans le rang de ses «ouailles». Il force surtout le respect à cause de son franc-parler. Et assume pleinement ce quil dit, au risque de heurter certaines sensibilités. Cette franchise et la transparence quil cultive depuis quil est arrivé à la tête de létablissement, il les décline à travers la conduite de la politique monétaire. Avec un seul leitmotiv : la stabilité des prix et la lutte contre linflation. En cela, il a su se distinguer «courageusement» en relevant dun quart de point son taux directeur à 3,5%. Une première dans les annales de léconomie marocaine, puisque jamais gouverneur de Bank Al-Maghrib na eu le courage de prendre une telle décision. Et ce depuis lindépendance du Royaume ! Bien entendu, on na pas tardé à entendre les cris dorfraie. Daucuns laissant entendre que le relèvement du taux directeur de 25 points de base va faire beaucoup plus de mal à léconomie que de bien et quil sinscrit en porte-à-faux avec les intérêts du gouvernement qui table sur des taux de croissance assez ambitieux pour les années à venir. Mais Jouahri reste impassible. Et ne sémeut guère de ces appréciations, continuant à plaider pour une cohérence et une convergence entre la politique monétaire, la politique budgétaire et le régime des changes. Par ailleurs, sous sa houlette, lInstitut démission peut, aujourdhui, se prévaloir dêtre indépendant. Une indépendance qui se ressent dores et déjà au niveau du Conseil de la banque au sein duquel ne siègent plus de représentants publics, hormis le directeur du Trésor. Et sa présence se justifie uniquement par le souci de maintenir le dialogue et la concertation, dautant plus quil ne dispose pas dun droit de vote en ce qui concerne notamment la conduite de la politique monétaire. Aujourdhui, après un peu plus de cinq ans à la tête de la Banque Centrale, El gobernador fait manifestement lunanimité. Digne épigone de Mhamed Seqat, il a entrepris de poursuivre le processus dassainissement et de modernisation du système bancaire, sur les traces des réformes financières initiées dès 1993. Son successeur aura, vraisemblablement, du pain sur la planche.