* Certains conseillers de la ville estiment que le tracé du tramway a privilégié la dimension économique au détriment de la dimension démographique. * Des zones à forte concentration comme Derb Soltane-El Fida ne sont pas desservies et ne seront touchées que vers 2030. * Alstom, la société adjudicatrice du tramway de Rabat et du TGV Rabat-Tanger, a une forte chance de décrocher le marché. Si les conseillers de la ville de Casablanca ont voté le principe de linstallation dun réseau de tramway à Casablanca, ils doivent par ailleurs procéder au vote de son tracé. Le schéma actuel proposé risque de subir quelques changements si lon en croit les déclarations de certains conseillers de lopposition. «Le tracé actuel na pas pris en considération la dimension géographique, il a plutôt privilégié la dimension économique. Les zones et les quartiers à forte densité ne seront pas desservis. Cest plutôt les quartiers industriels, les zones administratives ou commerciales qui sont visées», souligne un conseiller de la ville. Pour le bureau dirigeant de Casablanca et à sa tête le président, « le tracé a été effectué sur la base dune étude. Il sagit de faire profiter le maximum de Casablancais de ce nouveau transport en commun». En effet, le tramway qui va entrer en service en 2012 et dont les travaux vont commencer lannée prochaine, vise à transporter près de 300.000 personnes par jour. Des dessertes toutes les cinq minutes seront programmées. Prévu initialement sur une longueur de 21 kilomètres, le tracé a été étendu dans un deuxième temps à 28 kilomètres puis finalement à 35 kilomètres pour desservir les facultés de Aïn Chock ou plus de 60.000 étudiants se rendent fréquemment. Il comprendra 60 stations. Contrairement à la ville de Rabat où le tracé est plus ou moins rectiligne permettant de toucher les zones à forte concentration à partir de Salé en les reliant aux quartiers administratifs, le centre-ville et les autres zones dactivité, à Casablanca les choses sont un peu éparpillées. «Il faut plusieurs lignes pour pouvoir couvrir lensemble de la ville et relier les différents axes. Cest dans ce sens que dautres tracés sont programmés concomitamment avec le lancement des lignes de RER et de métro», a affirmé dernièrement Sajid. La deuxième ligne prévue à lhorizon 2030 va relier la nouvelle zone urbaine de Lahraouine en passant par Sbata et surtout Derb Soltane où il y a la plus grande concentration démographique du pays pour aboutir au centre-ville. Quant au RER qui va être confié à lOffice national des chemins de fer (ONCF), il ne sera quune version améliorée du réseau El Bidaoui. Un TNR qui relie Mohammedia à laéroport Mohammed V en passant par Aïn Sebaâ , Casa-Voyageurs et Bouskoura. Le seul changement est la création de nouvelles stations comme Zenata ou Bernoussi qui sont appelées à devenir des pôles urbanistiques de taille avec des rames de nouvelle génération. Il est à souligner que la nouvelle ville de Zenata devrait abriter à terme plus de 400 mille habitants. «Casablanca na pas un réseau de transport en commun digne dune grande métropole. Le nombre dautobus publics ou privés est insuffisant pour faire face à la croissance démographique sans compter les problèmes causés à lenvironnement et ceux de lencombrement de la circulation», a souligné Fouad Adil, conseiller à la ville de Casablanca. Malgré son coût élevé (près de 6 milliards de DH), le projet de tramway savère un investissement juteux. Entre le RER, le métro et le tramway, loption pour le tramway sest avérée la plus correcte. Le métro nécessitera des investissements qui peuvent atteindre les 30 milliards de DH sans oublier les difficultés techniques et pratiques liées à sa réalisation. La ville avait besoin dune solution dans lurgence. Sa croissance a dépassé toutes les prévisions. Le projet de métro na pas été abandonné mais il sera programmé entre 2020 et 2030. La ligne de métro envisagée comprendra 20 stations et un trajet de 21 kilomètres desservant les quartiers les plus denses de la ville. Linvestissement nécessitera près de 13 milliards de DH. Cest «Casablanca Transport», société nouvellement créée, qui supervisera les travaux de réalisation du tramway. Dans son conseil dadministration siègent les représentants de la commune urbaine de Casablanca, de la région, de la préfecture et également des ministères des Finances, du Transport et de lIntérieur. La société française Alstom, adjudicataire du tramway de Rabat et du projet TGV Rabat-Tanger, est le candidat le plus probable pour décrocher le projet de Casablanca vu ses capacités et son expérience au Maroc et à linternational.