* Les résultats de lannée 2008 seront nettement inférieurs à ceux avancés dans le business plan communiqué en décembre 2007. * Le management du groupe parle dun décalage de 4 à 6 mois par rapport aux projections, dû principalement à des éléments exogènes. * Chose que navalent pas facilement les analystes de la place, qui évoquent plutôt un décalage de deux ans sur les prévisions. Le groupe Addoha ne va pas tenir ses promesses cette année. Les réalisations au titre de lannée 2008 ne seront pas au rendez-vous et seront nettement inférieures à celles avancées dans le dernier business plan communiqué en décembre dernier. Ceci nest pas un bruit de couloir. Cest bel et bien une information officielle. Lors dune récente rencontre avec la presse, le management du groupe avait déclaré quil y aurait «un décalage technique de 4 à 6 mois par rapport aux prévisions». Un retard dû, selon le patron de la société, Anas Sefrioui, à «des facteurs exogènes, se rapportant notamment à lindisponibilité de la main duvre et des matériaux de construction sur le marché». Voilà donc qui coupe court à toutes les rumeurs qui circulaient et qui faisaient état dun gap dau minimum deux années par rapport aux projections. Des rumeurs qui ont trouvé un terrain fertile surtout après la publication des résultats semestriels du groupe. Des résultats qui ont déçu plus dun, faut-il le dire. Les chiffres des six premiers mois de lannée, quoiquen nette appréciation par rapport à une année auparavant, sont en effet loin du compte. Tablant sur un chiffre daffaires annuel de 6,2 milliards de dirhams, Addoha nen a réalisé, au bout des six premiers mois de lannée, que quelque 1,3 milliard, soit un taux de réalisation dà peine 20%. Idem pour le bénéfice net semestriel qui nest ressorti quà 320 MDH, alors que lon tablait sur 2,2 milliards vers fin 2008, soit un taux de réalisation de seulement 14,5% ! Le gap est, faut-il le dire, manifeste. Et lon a toutes les raisons de sinquiéter. Surtout que la cherté excessive du titre, qui traite à un Per dépassant 40 fois les résultats attendus, était tout le temps justifiée, du côté dAddoha, par les belles promesses de croissance future. Des promesses qui semblent, aujourdhui, de lavis de bon nombre danalystes de la place, difficilement tenables, quoique lon tienne toujours, du côté de limmobilière, à rassurer. Les analystes de BMCE Capital Bourse, pour ne citer que ceux là, sont par exemple dun autre avis. Et ils ont dores et déjà révisé à la baisse les prévisions de croissance du groupe Addoha. Dans une récente note de recherche, publiée lundi dernier, nos analystes ont ramené les prévisions du chiffre daffaires à seulement 4,5 milliards en 2008 et 7,5 milliards en 2009, soit des écarts respectifs de 1,7 et de 0,9 milliard comparativement au Business plan communiqué par Addoha en décembre 2007. On table également, du côté de BMCE Capital Bourse, sur un résultat net part du groupe de 1,1 et 1,9 milliard en 2008 et en 2009 respectivement. Les 2,2 milliards de bénéfice net prévus initialement pour fin 2008 ne seraient donc atteints quen 2010, soit un retard de deux ans Alors que le management du groupe navance que 4 à 6 mois de retard sur les prévisions! «Historiquement, jamais le chiffre daffaires ou le bénéfice net du premier semestre na représenté 50% des réalisations annuelles», se défend Hassan Belbachir, conseiller du président Sefrioui. «Les 6,2 milliards de chiffres daffaires seront réalisés en 2009», tient-il à préciser. «Nous disposons aujourdhui dun stock de 24.000 compromis de vente, ce qui va générer, dans les 18 mois à venir, un volume daffaires excédant les 8,2 milliards de dirhams. Et il sagit là dun chiffre daffaires sécurisé qui ne tient pas compte des projets non encore lancés», ajoute-t-il. Et pour justifier encore le décalage des réalisations par rapport aux prévisions, le conseiller du président est allé encore plus loin, en évoquant quelques contraintes dordre comptable. «On ne peut comptabiliser les ventes quune fois le titre foncier de lappartement ou de la villa transféré au client final. Ce qui représente un réel problème pour nous et qui explique en partie ce décalage», avant de rappeler que «le gap qui va être enregistré cette année nest pas un chiffre daffaires perdu. Il va juste être décalé dans le temps». Et cest pour cette même raison, dit-on, quil a été décidé tout récemment de basculer définitivement, en 2009 plus précisément, vers les normes comptables IFRS qui, de lavis du staff du groupe, devront mieux renseigner les investisseurs et les analystes sur la situation économique du groupe.