* Une proposition dans le cadre de la Loi de Finances 2009 a trait à lintroduction de mesures fiscales intéressantes pour accompagner les opérations de restructuration des entreprises. * Le patronat propose lexonération des plus-values éventuelles pouvant résulter dopérations de fusion, de scission ou transformation dentreprises individuelles en sociétés. Dans un contexte de libéralisation, les opérations stratégiques savèrent la solution idoine pour pouvoir relever les défis. Ces dernières années, plusieurs opérations de fusions ont marqué le microcosme essentiellement financier. Ces fusions ont été couronnées de succès au Maroc dans la mesure où si lon prend lexemple du secteur financier, ce dernier jouit dune forte notoriété. Les institutions internationales le qualifient de sain et solide. Toutefois, il est à signaler que le processus de fusions demeure semé dembûches surtout sur le plan fiscal. En effet, si le problème ne se pose pas outre mesure pour les structures financières qui disposent dune financière, il est davantage omniprésent pour les PME en quête de restructuration. Aussi, le patronat na-t-il cessé dexprimer son souhait quant à une révision de la fiscalité des fusions. Cette doléance a marqué la Loi de Finances 2008 et marquera le projet de Loi de Finances 2009. «Une autre proposition dans le cadre de la Loi de Finances 2009, toujours dans le chapitre de lIS, a trait à lintroduction de mesures fiscales intéressantes pour accompagner les opérations de restructuration des entreprises et des groupes, notamment en exonérant les plus-values éventuelles pouvant résulter dopérations de fusion, de scission ou de transformation dentreprises individuelles en sociétés», annonce M. Hdid, président de la Commission juridique et fiscale de la CGEM. Cette mesure a pour leitmotiv dencourager les entreprises à se regrouper ou à se transformer pour devenir plus compétitives et à même daffronter la mondialisation. Parmi les mesures fiscales intéressantes à même daccompagner les opérations de restructuration des entreprises et des groupes, le président de la Commission fiscale cite lexonération des plus-values éventuelles pouvant résulter dopérations de fusion, de scission ou transformation dentreprises individuelles en sociétés. Dans le même ordre didées, la CGEM compte proposer aux pouvoirs publics des mesures pour encourager les entreprises à se développer à linternational, «notamment à travers lexonération des plus-values de cession dactions étrangères et des dividendes provenant de participations à létranger». Ces mesures sont qualifiées de mesures fiscales qualitatives parce quelles nimpactent pas le budget de lEtat. Il sagit de mesures non budgétivores. Laspect juridique dune fusion Au Maroc, la fiscalité des fusions nest pas simple. Il y a tout dabord le droit commun qui sapplique, et il y a un régime particulier. Toutes les plus-values, cest à dire la différence entre la valeur globale et les capitaux propres ou la valeur comptable sont immédiatement imposées au niveau de la société absorbée au moment de la fusion. Celle-ci sacquitte de limpôt sur les sociétés au taux normal avec un abattement qui est fonction de lancienneté de lentreprise : de 50% pour une société jouissant dune ancienneté de quatre à huit ans et des deux tiers pour celle dont la durée de vie est supérieure à huit ans. Aussi, la loi prévoit-elle un régime particulier instauré par la loi portant création de lIS en 1986, lequel limite leffet négatif de la fusion sur le plan fiscal. Il permet à la société absorbée de ne pas être imposée immédiatement sur les plus values réalisées, à condition de les transférer à la société absorbante. Toutefois, avant de choisir tel ou tel régime, il y a lieu de procéder à des simulations pour déterminer quelle est loption la plus favorable car, dans certaines conditions, le régime particulier peut savérer plus lourd parce que les plus-values transférées sont imposables sans abattement. En conséquence, pour ces raisons, et dans lobjectif de réaliser une fusion en minimisant le coût fiscal, rien ninterdit que «la fille absorbe la mère». Cest une question qui relève du choix stratégique et de loptimisation de son coût. Des solutions certes intéressantes mais qui demeurent somme toute dissuasives.