* Sacré début de semaine à la BVC. Le Masi a accusé une perte sèche de 8% en seulement deux séances (lundi et mardi). 45,3 milliards de dirhams sont partis en fumée. * Ce mini krach a coïncindé avec lannonce de la faillite de la banque américaine Lehmann Brothers. Les professionnels du marché estiment que cela est un pur hasard. * La séance du mercredi a cassé avec le trend baissier des deux premiers jours de la semaine. La baisse semble se calmer. La Bourse de Casablanca seffondre. Après avoir perdu quelque 4,53% entre lundi et vendredi dernier, le marché accélère sa descente en ce début de semaine. Lindice de toutes les valeurs cotées a lâché près de 8% en seulement deux séances de cotation (lundi et mardi), ramenant ses gains annuels à -3,09%. Et ce sont plus de 45,3 milliards de dirhams de capitalisation qui sont partis en fumée en seulement deux jours ! «Le marché est entré dans la phase de consolidation depuis bien longtemps (depuis mars 2008, ndlr). Mais lon ne sattendait pas vraiment à une chute aussi brutale que celle du lundi et du mardi», commente un trader de la place. Est-ce en relation avec les annonces faites lundi matin aux États-Unis ? La déroute de la banque américaine Lehmann Brothers, le rachat de la prestigieuse Merryl Lynch par Bank Of America, ou les difficultés annoncées chez lassureur AIG y sont-ils pour quelque chose ? «Ce nest quun pur hasard», estime Adnane Cherkaoui, responsable analyse technique chez TPS FIN. «Le marché a amorcé cette phase de consolidation depuis déjà des mois pour des raisons qui nont rien à voir avec ce qui se passe aux États-Unis». De plus, «nous navons pas encore un système de base communicante avec les États-Unis», argue-t-il. Le marché marocain est en effet assez étanche et nest que faiblement impacté par les nouvelles de loncle Sam. Preuve en est leuphorie de la place casablancaise durant lété 2007. Un été qui avait pourtant coïncidé avec le déclenchement de la fameuse crise des subprimes dont les dégâts ne finissent pas de surprendre. Adnane Cherkaoui reconnaît quand même, «quil se pourrait que lannonce de ces mauvaises nouvelles ait eu un effet psychologique sur les investisseurs». Car comme le dit si bien François Conradie, responsable du Desk International au sein dIntegra Bourse, «se lever le matin et lire dans les journaux de tels évènements ne peut vous laisser indifférent. Ça a eu sûrement un effet psychologique sur les investisseurs». Mais cela ne peut être le seul élément qui explique la baisse de ces deux derniers jours, selon François Conradie. «Les difficultés auxquelles les banques américaines devront faire face les ont poussées à liquider leur position sur le marché marocain, sans trop regarder sur les prix», présume-t-il. Ceci est donc un impact direct de la crise financière américaine sur la place casablancaise. Et cest ce qui fait dire à ce trader de la place «que les choses vont revenir à lordre dès que ces investisseurs (étrangers) auront réalisé leurs objectifs de vente sur le marché». Quid des prochains jours Daucuns sattendent dailleurs à un redressement de la situation sur le marché dès les prochains jours. «Le marché ne peut continuer de baisser de la sorte. Cette tendance va sestomper dès cette semaine», estime en effet François Conradie. La séance du mercredi donne un signe avant-coureur dune éventuelle reprise technique. Après avoir ouvert dans le rouge (à 10 h du matin), le Masi sest légèrement accru durant la séance et se fixait à lheure où mettions sous presse (mercredi vers 13h00) à 12.306 points, soit une gain de 0,03% par rapport à la séance du mardi. Serait-ce la fin de la correction ? Pas si sûr. «Bien quil ait cassé ce trend baissier mercredi, le marché ne nous donne pas, pour autant, une visibilité sur lavenir», estime ce patron dune société de Bourse de la place qui sest cantonné dans lanonymat, histoire de rester dans le politiquement correct. Ce qui est sûr, en revanche, cest que la baisse va se calmer. «On sattend effectivement à une reprise technique mais elle ne sera pas si importante. Le marché continuera à baigner dans lincertitude», martèle-t-il avant daffirmer que celui-ci «va terminer lannée sur une note négative ou, au mieux, sur une année blanche». Plus optimiste, François Conradie, estime pour sa part que le marché finira lannée sur une performance allant de 5 à 10%. Cest en tout cas tout le mal que lon espère !