* Face à la flambée des prix des aliments de bétail, les éleveurs optent pour les produits densilage moins chers. * Le maïs densilage donne un meilleur rendement à lhectare et il a un coût de production compétitif par apport à dautres cultures. Les éleveurs sont fortement impactés par la hausse des prix. Avec un prix de vente quasi stagnant et un coût de production de plus en plus élevé avec la hausse des intrants, les exploitants commencent à opter pour lensilage pour avoir un aliment de bétail bon marché. Cette technique qui consiste à conserver les fourrages par fermentation permet davoir un stock daliments considérable surtout aux périodes où les pâturages sont épuisés. La méthode utilisée permet également lindustrialisation de lélevage et le contrôle des unités fourragères, surtout le coût de production. Le maïs densilage reste laliment préféré. Car il donne des rendements à lhectare élevés et parfaitement adaptés aux conditions climatiques et du sol du pays. Limpact sur le bétail est lui aussi notoire. Car il est riche en protéines et produits énergétiques. Une bonne partie des cultures se fait en irrigué. Plusieurs exploitants dans les périmètres irrigués du Tadla et des Doukkala commencent à délaisser certaines cultures comme les céréales au profit de lensilage. Cette culture, qui a un cycle relativement court par rapport à dautres plantes est moins capricieuse en matière de traitement phytosanitaire et dintrant. Pour le stockage, la plupart des exploitants optent pour les silos semi-enterrés. Une technique simple permettant dutiliser rationnellement les stocks au cours du cycle de prodution. Copag, coopérative de produits laitiers et dérivés, dirige une bonne partie de ses fermes dont lamont agricole a déjà opté il y a des années pour cette technique. «Elle permet un meilleur rendement et une bonne qualité de lait, dautant plus quelle assure une autoproduction de laliment de bétail évitant en cela son achat et les coûts supplémentaires de transport», souligne-t-on à Copag. Copag, la plus grande concurrente de Centrale laitière, est un exemple de réussite et dintégration dans lamont agricole. Le taux de rendement dans cette coopérative de Taroudant dépasse les 4.000 litres par an et par vache. Outre les grandes exploitations, les petites et moyennes fermes commencent à sintéresser davantage à cette forme dalimentation. La structure du cheptel bovin au Maroc a montré quil est composé en grande majorité de moins de 5 vaches et une assise foncière de près de 4 hectares. Lélevage ovin est aussi concerné par lensilage. «Avec la flambée des prix des produits alimentaires, lensilage savère une bonne alternative. Avec un prix au kilo qui est en moyenne de 1 DH, il est très compétitif par rapport aux autres aliments», a indiqué Ben Barek Fenniri, Président de lAssociation ovine et caprine (ANOC). Mais Fenniri a averti que «les produits densilage mal préparés ou mal fermentés peuvent avoir des effets néfastes sur le cheptel». Le facteur alimentation représente une bonne partie du coût de production. Avec la fluctuation des récoltes suivant les aléas climatiques, les éleveurs voient les prix flamber selon les campagnes. Les prix de lorge qui ne dépassaient pas 120 DH le quintal à la fin de la saison 2006 ont dépassé 300 DH lors de lactuelle campagne. Les autres produits comme le son, la pulpe de betterave ont vu leurs prix doublé en deux ans. La botte de paille est passée à plus de 15 DH et elle va fort probablement atteindre les 20 Dh en automne et hiver prochains. Même laliment composé est touché par cette tendance haussière. Il y a eu des augmentations entre 0,30 DH et 0,50 DH par kilo. Pour les provendiers, la situation est très difficile : les prix de revient nont cessé daugmenter ces derniers temps. «Nous importons une bonne partie de nos intrants de létranger. Les prix du maïs, du colza, du tournesol ont beaucoup flambé sur le marché mondial. Ceux du transport ont également suivi», a expliqué Mohamed, Mohmal, administrateur chez Alf Sahel. Le ministère de lAgriculture a encouragé lutilisation de lensilage mais encore faudrait-il développer les variétés les plus adpatées aux zones bour.