* Lélevage des ovins est une activité pionnière dans le monde rural. LAïd Al Adha assure un transfert de 7 Mds de DH des villes vers le monde rural. * La production daliments de bétail, le transport, le tourisme, lélectroménager, fortement dopés en cette période. * Le BTP et la restauration seront à larrêt ou tourneront au ralenti. LAïd Al Adha nest pas seulement une fête religieuse ou un événement traditionnel à célébrer, mais une période à connotation économique de taille. Cest loccasion pour les éleveurs découler leur production (voir page 34). Leffet est énorme : 7 milliards de DH transitent des villes vers le monde rural. Sans compter leffet dentraînement sur les autres activités comme le commerce des épices, lélectroménager, le transport, le crédit à la consommation ou le tourisme. Cest une bouffée doxygène pour les agriculteurs qui, pour la plupart, sont des éleveurs et cette activité assure lessentiel de leur trésorerie. LAïd Al Adha a coïncidé cette année avec une saison très humide où le cumul pluviométrique a dépassé tous les records. Leffet des pluies aura-t-il un impact sur le prix des moutons ou sur leur qualité ? Pour Benbarek Finniri, président de lAssociation nationale ovine et caprine (ANOC), «la pluie na aucun effet sur la qualité des produits présentés ni sur les prix. Car la quasi-totalité des moutons sont engraissés dans des ateliers et non sur des parcours naturels. Dautant plus que la période dengraissement coïncide cette année avec fin juin et début décembre où le pâturage fait défaut. Mais leffet des pluies aura un impact favorable sur loffre de la prochaine saison». Fenniri a par ailleurs souligné que «les éleveurs ont beaucoup souffert ces dernières années du renchérissement des coûts des intrants même si les prix des moutons ne vont pas beaucoup varier par apport à lannée dernière, se situant généralement entre une fourchette de 36 et 45 DH le kilo». Les préparatifs pour lAïd cest aussi laffaire des provendiers. A côté de lalimentation avicole, lalimentation ovine est aussi une activité phare du secteur. «Lélimination des droits de douane sur limportation de certains produits constituant lessentiel de laliment de bétail comme le maïs, lorge ou la pulpe de soja, a donné un coup de pouce au secteur et a aidé les éleveurs à supporter les charges dexploitation et dexercer dans de bonnes conditions», a affirmé Mohamed, Mohmal directeur de Alf Sahel. Mais le spectre de la spéculation pèse toujours en cette période de fête. Les intermédiaires et les autres chennaka sont en partie responsables du renchérissement des prix. Cest ce qui explique les ventes de moutons dans les grandes aires. Un commerce qui commence à se développer. Dans ces marchés, les choses sont claires, les ventes se font à vif et généralement au kilo. Il y a une certaine traçabilité concernant la production. Comme la expliqué Mohamed Rebaa, responsable commercial sur une grande aire à Casablanca, les produits vendus sont développés dans des conditions dhygiène et de salubrité garanties. Lalimentation du bétail répond également aux normes ce qui assure une certaine qualité aux bêtes. Le transport est aussi un secteur fortement sollicité en cette période de fête. Faute de réservation, certains voyageurs sont contraints dacheter leurs tickets au marché noir. Tous les transporteurs sorganisent pour multiplier les navettes. Pour ceux qui ne sintéressent pas au sacrifice et dont le nombre augmente dannée en année, des packages sont proposés par les hôteliers et les voyagistes à lintérieur du pays comme à létranger. 8 nuitées à Istanbul sont proposées à partir de 6.000 DH. Trois jours à Marrakech ou Agadir entre 1.200 et 2.000 DH. Comme lAïd coïncide avec la basse saison, les opérateurs touristiques cherchent la meilleure offre. Par contre, certaines activités sont à larrêt ou tournent au ralenti depuis près dun mois. Le BTP et la restauration sont les principaux secteurs concernés.