* Dans un contexte international marqué par la persistance des tensions financières, énergétiques et alimentaires, le Maroc maintient ses objectifs de croissance pour lannée 2008, soit 6,8% grâce au dynamisme de son économie tirée aussi bien par les projets dinfrastructures que par le rétablissement de la production agricole. Asix mois passés de lannée 2008, on sinterroge sur les prémices de lexercice en cours. De lavis des analystes de la DEPF, cette année se présente comme une année de consolidation des acquis. Si on analyse les indicateurs disponibles, on remarque que lannée 2008 sinscrit dans une tendance positive. Elle bénéficie dune campagne agricole globalement satisfaisante ainsi que du dynamisme des activités non agricoles. Lactivité économique devrait bénéficier de la poursuite des réformes sectorielles et structurelles censées lui assurer une meilleure intégration à léconomie mondiale. En cas de statu quo, le PIB en volume devrait saccroître en 2008 de 6,8% après 2,7% en 2007. Cet optimisme semble être conforté par la progression simultanée du PIB hors agriculture de 6,1% et de la VA agricole de 12,8%. Selon les premières estimations du ministère de lAgriculture, du Développement Rural et de la Pêche Maritime, la production céréalière au titre de lannée 2007-2008 a avoisiné 50 MQx, soit une hausse de 113% par rapport à la campagne précédente. BTP : une locomotive de croissance Les prévisions semblent par ailleurs être confortées par la reprise de lactivité pêche. A fin mai 2008, le volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale sest élevé à 245.841 tonnes, en hausse de 26,7% après un repli de 6,7% une année auparavant. En effet, pour contrecarrer les difficultés liées au secteur de la pêche, un accord relatif à la mise en uvre du programme Ibhar a été signé le 11 juin 2008. Le but étant une modernisation de la flotte côtière à travers le remplacement de 800 navires en service depuis plus de 15 ans par des unités de nouvelle génération. Concernant le BTP, ce secteur continue de profiter pleinement du lancement de programmes dinfrastructures de grande envergure initiés par les pouvoirs publics mais également de la construction de logements en faveur des couches sociales les plus démunies. Dans ces conditions, les ventes de ciment qui constituent un indicateur-clé de lactivité du secteur se sont renforcées à fin avril 2008 de 21% par rapport à fin avril 2007. Le financement a suivi la même tendance sachant que les crédits alloués par le système bancaire au secteur immobilier ont totalisé près de 114,5 Mds DH, soit une progression de 42,7% par rapport à la même période de lannée précédente. Au terme du premier trimestre de lannée 2008, les industries de transformation ont maintenu un rythme ascendant et ce malgré la flambée des prix des matières premières. Selon les analystes de la DEPF, cette évolution est attribuable à la progression de la production des industries de raffinage (22,5%), des produits en plastique (24,4%), de lindustrie automobile (16,5%) et des industries alimentaires (6,3%). Des évolutions qui ont largement compensé le repli affiché par la production de lindustrie du cuir, des chaussures, du carton et des produits de lédition. Le secteur du tourisme a affiché une évolution contrastée. Elle sest traduite par un recul de 4,5% dans les hôtels classés. Cette évolution sexplique par la baisse des nuitées réalisées par les touristes français ( -11,3%), britanniques (-21,9%) . En conséquence, le taux doccupation sest replié de 6 points pour sétablir à 42% à fin mars 2008. Les recettes générées par lactivité touristique se sont chiffrées à 16,1 milliards de DH à fin avril 2008, en baisse de 2,3%. Un autre secteur et au rendez-vous, il sagit de celui des télécoms qui a connu un rythme de progression assez élevé profitant de lessor de lInternet, de la téléphonie et de larrivée du troisième opérateur. Creusement du déficit commercial Lévolution des importations et des exportations sest traduite par une balance commerciale des biens déficitaire de 50,8 Mds DH à fin avril 2008. Par produit, la balance commerciale des produits énergétiques a contribué à hauteur de 48,6% à la détérioration du déficit, suivie de celle des produits alimentaires (36,2%), de celle des produits finis de consommation (16,9%) et de celle des biens déquipement (12,9%). Par pays, les échanges commerciaux entre le Maroc et lEurope se sont soldés par un déficit commercial chiffré à 24,8 Mds DH, soit 48,9% du solde global. LAsie saccapare 37,2% du solde total, ce qui correspond à un déficit de 19,2 Mds DH attribuable à limportance des achats de pétrole. La part de lAmérique dans le déficit global sest établie à 11,1%. En matière de finances publiques, lévolution des recettes et des dépenses a permis de dégager une épargne publique de 14,1 Mds DH contre 7,3 Mds DH à fin avril 2007. En matière de financement de léconomie, force est de constater que la masse monétaire a augmenté à fin avril 2008 de 1,7%. Cette hausse est attribuable à laugmentation de la monnaie scripturale (1,5%), des placements à vue (3,4%) et des dépôts à terme (5,3%). La circulation fiduciaire sest par contre repliée de 2,6%.Le rythme de croissance de la masse monétaire est passé à 18,8% à fin avril 2007. Les contreparties de la masse monétaire ont affiché une hausse de 5,4% suite à la hausse des différentes catégories de crédit dont notamment ceux destinés à léquipement (10,1%), à la consommation (9,5%), à limmobilier (9,1%) et aux facilités de trésorerie ( 5%). Dune manière globale, la conjoncture économique sest bien comportée au cours des quatre premiers mois de lannée en cours et ce en dépit dune hostilité du contexte sur le plan international. Aussi et pour une réalisation dun taux de croissance du PIB de 7%, les pouvoirs publics sont-ils appelés à mener à bon port les réformes à même de tirer la croissance vers le haut.