* Depuis 1999, la zone UEMOA a entamé un projet de standardisation des systèmes de paiement dans les huit pays de la région. * Sur 100 banques, 74 ont pris part à ce projet pour passer dun marché monétique embryonnaire à un marché structuré. Énergétique, cest le moins quon puisse dire de Papa Mbaye Dieye, le Directeur général du Centre de Traitement Monétique Interbancaire de lUEMOA (CTMI-UEMOA). La zone intégrée constituée de huit pays, (Bénin, Burkina Faso, Côte dIvoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), a amorcé un projet denvergure régionale initié en 1999 visant les systèmes de paiement dans les huit pays. Sans mâcher ses mots, Papa Mbaye a fait un diagnostic très précis de la situation précédant la mise en place de ce projet et les actions en cours pour passer dun marché monétique embryonnaire à un marché structuré et en phase avec les normes internationales en la matière. «Sur les 100 banques que compte la région UEMOA, 74 ont pris part à ce projet. Nous comptons actuellement un réseau de 500 systèmes financiers décentralisés. La situation est marquée par un faible taux déquipement des commerces en TPE, une prédominance des systèmes monétiques privatifs à piste, très peu de banques conformes aux normes, un réseau de GAB faible avec risque de fraude», souligne Papa Mbaye. Autant de raisons qui ont poussé à lélaboration de ce projet régional. «Nous avons dabord pris la décision, nous cest-à-dire la communauté bancaire, de développer la carte bancaire pour en faire le premier instrument de paiement. Mais un obstacle se posait à nous : cest labsence dinterbancarité et dinteropérabilité entre les différents systèmes, et surtout que certaines banques au départ, ne voulaient pas forcément partager leurs réseaux de GAB avec dautres. Autre difficulté : la taille des banques, certaines trop petites narrivaient pas à suivre le rythme», poursuit le Directeur général du CTMI-UEMOA. De ce fait, une importante réforme des systèmes et moyens de paiement pilotée par la Banque Centrale des Etats de lAfrique de lOuest (BCEAO) et amorcée depuis 1999, a vu le jour avec notamment pour objectif la mise en place dun système de paiement et de retrait par carte au sein des huit pays. En 2005, deux structures interbancaires distinctes aux vocations complémentaires ont vu le jour : le GIM-UEMOA qui est lorgane réglementaire et le CTMI-UEMOA, lorgane technique qui porte ce projet. Autant dire que des deux côtés, ça carbure ! En moins de trois ans, la situation sest nettement améliorée avec un très haut niveau de sécurité, une compensation dans la monnaie régionale et la promotion de lémission de cartes certifiées EMV avec un passage progressif de la carte à piste à la carte à puce. Cette réorganisation sest soldée par une meilleure capacité de traitement et une baisse considérable des commissions de retrait. «Toutes ces avancées, nous les avons obtenues par la négociation, en constituant une grande force de proposition», conclut Papa Mbaye qui a émis le vu dune meilleure collaboration entre les centres monétiques africains. Il reste néanmoins du pain sur la planche du CTMI, notamment convaincre les banques restantes à rejoindre le projet mais à également achever la certification EMV des GAB avant juillet 2008 pour être aux normes internationales.