* Inflation maintenue à 2% à fin 2007 contre 3,3% à fin 2006. * Les dérogations accordées aux banques publiques ont été levées en juin 2007. Toutes les banques étatiques respectent désormais les règles prudentielles de BAM. * Le gros des règles de Bâle II a été mis en place. Abdellatif Jouahri vient de dresser, à loccasion de la traditionnelle conférence de presse quil tient tous les ans avec les médias, le bilan de laction de la banque centrale tout au long de lannée 2007. Une année que le (tout-puissant) Gouverneur de lInstitut démission qualifie «dannée de rupture positive sur tous les plans». En effet, le bilan tiré par Jouahri tout au long de la rencontre fait état dune avancée sur tous les niveaux. À commencer par le taux dinflation qui sest limité à seulement 2% à fin 2007, contre 3,3% un an auparavant. «Cette réalisation est le résultat conjugué, explique-t-il, dune politique monétaire efficiente et dune politique budgétaire (menée par le gouvernement) de plus en plus rationnelle». La Banque centrale a, en effet, essayé tout au long de lannée de défendre son taux directeur, fixé à 3,25%, par le biais de ses interventions robustes sur le marché monétaire, marqué depuis février 2007 par le passage dune situation extrêmement liquide à une situation de sous-liquidité inhabituelle. La position de liquidité moyenne du système bancaire a en effet perdu 10 milliards de dirhams au cours de lannée 2007, passant dun excédent de 5,8 milliards de dirhams en 2006 à une insuffisance de 4,2 milliards de dirhams à fin 2007. Sur un autre plan, et durant la même année, toutes les banques publiques se sont conformées aux règles prudentielles de Bank Al-Maghrib. Les dérogations accordées aux banques étatiques (notamment les deux ex-OFS CIH et Crédit Agricole) ont été levées en juin 2007, donnant un signal fort de lindépendance et de lautonomie de la Banque centrale. Jouahri na pas laissé loccasion passer sans souligner, en disant à qui veut lentendre, quà partir daujourdhui «Bank Al-Maghrib va traiter lactionnaire public au même titre que lactionnaire privé». «On ne badine pas avec les règles prudentielles», avait-il déclaré. Sur le même registre de contrôle et de surveillance du système bancaire, Jouahri a soulevé le fait quil a été procédé, en étroite collaboration avec le Groupement Professionnel des Banques Marocaines, à la mise en place du gros des règles de Bâle II. Ceci étant, lascension fulgurante des crédits à léconomie, notamment ceux destinés au logement, na pas échappé à lil vigilante de BAM qui invite les banques à plus de prudence sur lévolution des crédits immobiliers au vu des risques que cela comporte en cas de retournement brutal de conjoncture. Jouahri a pointé également du doigt quelques banques qui financent 125% des besoins de la clientèle qualifiant de telles pratiques dextrêmement dangereuses. Bank Al-Maghrib a demandé en ce sens au secteur bancaire la mise en place dun code déthique sur le financement du secteur immobilier et lengagement dune réflexion approfondie sur les mécanismes de garanties Les banques ne doivent surtout pas être exposées au-delà de ce qui est permis ! À noter que lencours des crédits à léconomie a progressé de 29% à 423 milliards de dirhams. Une expansion qui est due principalement à la montée fulgurante des crédits immobiliers qui se sont littéralement envolés de +33% à 107,5 milliards de dirhams!