* Les actions sont taxées à 15%. Les OPCVM actions à 20%. * Une différence de taux dénuée de tout sens, selon les professionnels du marché. * Un impact éphémère sur les sociétés de gestion de portefeuilles, selon un courtier de la place. Des raisons inexplicables pour une information qui a sidéré un grand nombre de professionnels. La différence de taxation des plus-values sur les cessions dactions et dOPCVM actions na point été comprise par la communauté financière et semble déroger au principe même de celle-ci. Alors quon sattendait à une imposition de 15%, une fois la Loi de Finances votée, linformation savère tout autre. La taxe sur les plus-values réalisées sur les actions est bel et bien de 15%, comme prévu, mais celle sappliquant aux OPCVM actions a été portée de façon hasardeuse à 20%... Tout en sachant que les OPCVM devraient être taxées de la même manière que les actifs qui les composent. Pourquoi donc cette différence ? Et quel impact aurait-elle sur le marché? Les raisons diffèrent dune bouche à lautre. «Le manque de concertation avec les professionnels du domaine a fait en sorte que le résultat est aujourdhui dénué de toute logique», estime ce patron dune société de gestion de la place. Selon certains, cest une omission du gouvernement qui a cédé à la pression des lobbies (banques, industriels et institutionnels) en ce qui concerne la taxe des plus-values réalisées sur les cessions dactions. Celle-ci a ainsi fait baisser cette taxe de 20% (prévue initialement dans le projet de Loi de Finances) à 15% sans prêter attention à la taxe des OPCVM actions. «Il sagirait donc et tout simplement (tout bêtement) dun oubli», salarme ce gestionnaire. Cela dit, y aurait-il une logique qui sous-tendrait cette taxation à deux vitesses? Nombre de professionnels contactés par nos soins ont affirmé le «caractère irrationnel» de cette mesure. Plus loin, du côté des députés de la Nation, aucune explication na été trouvée si ce nest «un oubli et le résultat dun travail bâclé» ! Maintenant que les choses sont faites, y aura-t-il un impact sur les OPCVM et les sociétés qui les gèrent ? Celles-là perdraient-elles des clients incités à gérer eux-mêmes leurs portefeuilles actions afin de bénéficier des 5% de différence ? Daprès Lahcen Daoudi, député PJD et membre de la Commission des finances au sein du Parlement, la différence de 5% nest pas du tout si significative. «Les grands comptes traiteront toujours avec les OPCVM, faute dalternatives de placement», explique-t-il. Pour ce qui est des particuliers, un courtier de la place estime que leffet de cette mesure sera plus ressenti sur le (très) court terme. «Certains clients se retireraient, certes, en ce début dannée pour tenter dinvestir eux-mêmes sur le marché boursier. Mais cela ne durera au maximum quun trimestre pour quils reviennent vers les organismes de placement qui leur permettent une meilleure diversification du portefeuille et un risque extrêmement faible», explique-t-il.