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Abderrahim Saher, le banquier musicien
Publié dans Finances news le 18 - 10 - 2007

Fidèle, c’est un terme qui correspond parfaitement à Abderrahim Saher, le Directeur régional pour le Maroc d’Arab Bank plc. Il a intégré la banque en 1978 pour ne plus jamais la quitter. D’abord en tant qu’attaché de Direction avant de gravir les échelons jusqu’au début de 2005 lorsqu’il est nommé à la tête de Arab Bank pour le Maroc.
Fidèle, c’est un terme qui correspond parfaitement à Abderrahim Saher, le Directeur régional pour le Maroc d’Arab Bank plc. Il a intégré la banque en 1978 pour ne plus jamais la quitter. D’abord en tant qu’attaché de Direction avant de gravir les échelons jusqu’au début de 2005 lorsqu’il est nommé à la tête de Arab Bank pour le Maroc.
Tout cela n’aurait peut-être pas eu lieu si à une époque de sa vie une orientation obligatoire n’avait été faite. Cela remonte à la période du collège. Brillant en mathématiques, il décroche la première note à l’examen de troisième année avec une prestation de 38 sur 40. Et malgré cette bonne performance, Abderrahim Saher avait opté pour la littérature française. Etant déjà très passionné de musique et rêvant de devenir artiste, voilà qu’il fut sélectionné parmi les brillants élèves pour se voir orienté vers la branche économique.
Un fait qu’il ne regrette pas parce qu’il n’était pas évident d’épouser une carrière d’artiste, mais c’est surtout la disparition subite de son père, alors qu’il avait treize ans, qui le rend très tôt responsable de sa famille dont il était l’aîné.
À cette époque, il sort subitement de l’inconscience de l’enfant qui aimait à bricoler des guitares avec des boîtes en fer et en guise de cordes des câbles de freins de bicyclette. «On démarre la vie avec des rêves, mais certains événements nous rappellent à la réalité».
Et bien qu’il mît son rêve en veilleuse, il n’a pas pour autant arrêté les cours jusqu’à obtenir un diplôme supérieur en musique. Bien au contraire, la musique est devenue pour lui, une vocation.
À la Faculté des sciences économiques, Abderrahim Saher, l’étudiant, est assez tempéré, pas du tout excessif. Et même si à l’époque la théorie marxiste subjugue les étudiants, il préconise la lecture et l’analyse loin de la fougue de la jeunesse afin de ne pas verser dans le fanatisme intellectuel.
«On ne pense plus à soi et on a envie de changer le monde. Moi, je suis resté au stade des idées loin de l’excitation collective que provoquait le marxisme. Je lisais et réfléchissais sur le fond de la pensée marxiste qui n’était pas facile à réaliser et qui contenait certaines failles. Mais j’en ai gardé l’essentiel : tout le monde est l’égal de tout le monde». Prendre un temps de réflexion à la chose était sacré, qu’il s’agisse de marxisme ou d’existentialisme, pour qu’il puisse établir ses propres repères et sa propre opinion sur la chose.
C’est ainsi qu’il a pu concevoir lui-même ses idées sur le marxisme sans se laisser entraîner par cette fougue. Il s’est construit une approche calme et sereine de ce qu’est le marxisme.
Il a été aidé en cela par une grande passion pour la lecture. C’est une vraie encyclopédie ce monsieur, et vous pouvez évoquer n’importe quel sujet il vous sortira des références à lire ou à découvrir. Il n’est pas d’ailleurs avare de son savoir; bien au contraire, il aime à débattre et à partager ses connaissances.
Ses lectures sont par ailleurs très larges, passant de la littérature à l’essai socio-politique, et aussi les livres d’Histoire. «Et puis, il y a la relecture. Ainsi, chaque lecture d’un même livre est différente de la précédente. Je me rappelle encore quand j’avais lu l’Etranger d’Albert Camus pour la première fois. Je n’avais pas saisi pourquoi ce livre constituait une révolution. Ce n’est qu’après relecture que j’ai compris. C’est un livre que j’ai relu 5 à 6 fois, et à chaque fois je redécouvrais pourquoi il était si intéressant».
Serein et très calme, Abderrahim Saher n’en demeure pas moins un directeur très rigoureux. «Disons qu’Arab Bank est passée par une phase de transition où il fallait améliorer la rentabilité. J’y ai apporté de moi-même d’abord et de certains collaborateurs. Je n’en suis pas pour autant autoritaire, mais à certains moments, il faut être rigoureux pour redresser la barre».
Depuis sa nomination à la tête de la structure pour le Maroc, tout le monde s’était mis à étudier l’anglais. Abderrahim Saher a également adopté une approche management qui se base sur la rigueur, l’identification des objectifs et la mobilisation des moyens nécessaires pour les réaliser.
Il résume son travail à animer et dynamiser l’équipe de façon à la faire adhérer à la mission de la banque de sorte que les objectifs soient atteints. Abderahim Saher ne se cantonne pas dans une conception dirigiste, puisque, pour lui, c’est celui qui a les meilleures idées qui s’impose.
Sa bête noire est la médiocrité et il n’y a pas d’autre défaut pour le mettre en colère.
«Il y a tout dans la médiocrité, c’est une gangrène. Et ma réaction est plus une recherche du salut qu’un choix délibéré. Et elle est dosée selon la situation».
In fine, bien que d’apparence calme et zen, Abderrahim Saher reconnaît être un grand nerveux qui évacue son stress en jouant du luth.
La musique est cette autre moitié de sa vie qui lui a valu bien des prix, notamment pour la composition de la musique de certains films comme celle du film «Les aventures de Haj Mokhtar Soldi», qui lui a valu le premier prix au Festival national du film de Marrakech.
Et bien qu’il avoue être parfois difficile à vivre, il s’est toujours efforcé de cultiver certaines qualités comme la modestie. À la maison, il est plutôt papa cool pour ses trois enfants Ghita, la pianiste, Khalil et Hiba. Il leur a laissé une grande marge de liberté pour choisir par eux-même ce qu’ils veulent faire de leur vie. Néanmoins, il y a mis une dose de rigueur de sorte à donner des repères à ses enfants.
«Il faut mettre en place des garde-fous sans pour autant étouffer les enfants. Après avoir négocié ces repères avec les enfants, chacun d’eux opère sa propre évolution».
Le cinéma constitue également pour lui, un loisir. Mais il ne s’agit pas forcément de films commerciaux mais plutôt de films d’auteurs. Un loisir qu’il satisfait durant les festivals ou quand il déniche des perles rares des cinémathèques, lors de ses voyages à l’étranger.
Abderrahim Saher a également un projet d’écrivain. Voilà des années qu’il cogite et qu’il mûrit ses idées. Et quand on a un background aussi important que le sien, franchir le pas de l’écriture n’est qu’une question de temps.
«Prenez l’exemple de l’écrivain américain Norman Rush, il est très connu et pourtant il n’a écrit que trois livres dans sa vie d’écrivain qu’il a démarrée tardivement». C’est tout le mal qu’on souhaite à Abderrahim Saher.
S’il y a une chose qu’il regrette dans sa vie, c’est d’avoir fumé pendant une certaine période. Bien qu’il ait arrêté depuis 14 ans, il regrette encore de s’être infligé cette autodestruction.
Quelque peu paresseux, il continue à composer quand il est acculé à le faire. Il avoue manquer terriblement de temps, mais il reconnaît qu’une composition implique un difficile travail de gestation. «La création n’est pas facile».
Stoïque, le sourire très candide, Abderrahim Saher est un personnage hors du commun qui a une approche philosophique de la vie. Il est même fascinant avec ce regard très profond qu’il porte sur la société, voire le monde où il vit. Il ne se vante pas pour autant de sa culture ou de ses réflexions ; bien au contraire, humble, il se dit enrichi de toutes les discussions engagées, aussi diverses qu’elles peuvent l’être.


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