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Bahia Amrani La «reporter» engagée
Publié dans Finances news le 08 - 03 - 2007

Qu’est-ce qui peut le plus décevoir Bahia Amarni, Directeur de publication du Reporter ? C’est qu’après neuf ans d’existence, un annonceur affirme qu’il ne connaît pas le support.
Invitée par l’équipe de Finances News Hebdo, Bahia Amarani pensait nous réserver une heure de son temps pour discuter de diverses questions. Mais de sujet en sujet, nos échanges ont duré trois heures qui ont permis de découvrir en elle la journaliste, mais surtout la politique et aussi l’enseignante universitaire qui a côtoyé les plus grands de la politique dans les couloirs de la Faculté. Une vraie mémoire de l’histoire politique contemporaine marocaine.
Face à sa physionomie radieuse et souriante, on se demandait bien de quoi pourra-t-on discuter avec elle ? Quels sont ses centres d’intérêt ? L’interrogation ne durera pas longtemps. Bahia Amarani est un gros calibre, sciences politiques, relations internationales et sciences administratives, sa formation est des plus solides. Et elle a autant façonné sa personnalité par les débats au sein de la Fac. «À l’époque, on débattait des régimes, de la liberté d’expression… Comme je faisais mon service civil à la Faculté de Droit, j’ai rencontré Mohamed Bennouna qui venait de créer la salle ONU, où les gens qui s’intéressaient à la question du Sahara pouvaient venir débattre et avoir des informations sur ce dossier. En parallèle, j’écrivais des articles sur la femme et la condition féminine publiés dans feu Al Maghrib, et je faisais les comptes rendus des conférences. On accueillait des conférenciers de grand calibre». C’est ainsi qu’elle a fait ses débuts dans la presse. Mais à l’époque, le Maroc accusait une absence de publication en dehors des journaux de partis politiques. «Il y avait cet ostracisme des journaux de partis et le leader politique ne s’affirmait pas sur la scène politique autant qu’il s’affirmait sur son journal», explique-t-elle, le regard sérieux et le ton grave. Maniant bien la langue de Molière, elle esquisse aussitôt un petit sourire avant de lâcher : «Les journalistes étaient essentiellement des militants et les non militants n’avaient pas le droit d’écrire en politique», souligne-t-elle.
A l’époque, le Maroc vivait une situation de face-à-face, voire de confrontation entre la Monarchie et le mouvement nationaliste. Quand vient 1984, l’un des grands desseins de Feu Hassan II était de créer un grand parti, l’Union Constitutionnelle, qui défende la régionalisation. L’UC avait cette prétention de créer un journal de parti tout en étant détaché. À l’époque, Bahia Amarani accusait déjà 7 ans d’expérience en tant que correspondante de la BBC au Maroc, de même qu’elle avait écrit des articles dans «Jeune Afrique» et un court passage à «l’Express», quand elle accueille la proposition de l’UC. Elle décide de faire le grand saut et crée «Le Reporter» sous format tabloïd.
Pendant neuf ans, Bahia Amarani a veillé au respect de la ligne éditoriale. «Ce sont des principes de base : proximité et information objective. Et surtout le travail de terrain et l’investigation», affirme-t-elle. Son objectif reste donc le même, avoir un journal qui se développe. Objectif atteint ? «Sur le débat d’idées, mes objectifs n’ont pas été atteints tels que je me les étais présentés. Les objectifs se reformulent au fur et à mesure. Mais dans ce métier, on apprend à militer et tant qu’on n’est pas encore arrivé au pied du mur, il faut batailler. C’est le virus du métier, il ne vous lâchera plus», reconnaît Bahia Amarani.
Etre femme dans ce métier ne l’a jamais vraiment freinée. «Le premier principe est de ne jamais dire que c’est un métier d’homme. Une femme ne peut exercer ce métier si elle se l’interdit elle-même. Surtout pour un métier d’idées comme le journalisme», martèle-t-elle. Habituée à modérer des conférences, Bahia est de plus en plus à l’aise dans son rôle et ne perd pas pied même quand on l’interpelle sur son indépendance vis-à-vis des annonceurs. Et c’est l’économiste qui se révèle, quelques mouvements de la main certes, mais rien ne laisse trahir une quelconque gêne ou un embarras. «La relation presse/annonceur biaise-t-elle l’indépendance d’un support ? C’est une question qui fait toujours débat partout dans le monde. Notre relation avec les annonceurs est strictement économique», justifie-t-elle.Fine politicienne qu’elle est, elle s’assigne une mission beaucoup plus importante que de se concentrer sur sa relation avec les annonceurs : « Le Maroc est un pays où la démocratie est en construction. Il faut mettre les principes fondamentaux de la démocratie, qu’il s’agisse de droits humains, politiques ou économiques. C’est ce qui cadre avec notre ligne éditoriale », souligne-t-elle. Et au cas où un produit présente des anomalies, elle opte pour la méthode consensuelle en contactant les concernés. « Les chefs d’entreprises réagissent sur le champ, puisqu’ils ont de plus en plus un niveau international et surtout ils réagissent face à la compétition », avance Bahia Amarani. Pragmatique, elle ne conseillerait pas de consommer marocain si la qualité ne suit pas. «Même aussi patriotique, je veux que le produit marocain soit choisi pour sa qualité. Les entreprises n’ont qu’à améliorer leurs produits, prospecter de nouveaux marchés et se préparer à la concurrence engendrée par le démantèlement des droits de douane», conclut-elle.
Qu’en pense-t-elle ?
Les législatives 2007 : «La politique, ce n’est pas que des slogans, c’est des objectifs chiffrés, des engagements bien précis. Je suis désolée de dire que je ne vois pas encore de véritables débats, enjeux ou engagements. Beaucoup se disent encore qu’à la dernière minute, ils sauveront la mise».
Journée mondiale de la femme : «Je trouve que c’est bien de rendre hommage aux femmes, mais je ne pense pas à moi ni à vous autres ayant réussi leur vie. Je pense à celles dont personne ne parle et qui font un travail extraordinaire, et aussi aux femmes marginalisées… Allez voir dans les carrières ce qu’elles subissent ! Et ce n’est pas sur le 8 mars qu’il faut compter mais sur le travail de terrain».
Oualalou et les privatisations : «On est quelqu’un quand on est dans l’opposition, mais on est différent quand on est au pouvoir. Ce sont les normes et les contraintes internationales qui dictent les règles du jeu. On dépend de l’agriculture, on est accroché au climat, même si on essaye de s’en détacher. On n’a pas de pétrole. Par contre, l’industrie est en train de progresser et on compte beaucoup sur les chantiers lancés, notamment les rentrées touristiques. Mais il faut diversifier les ressources pour ne pas devenir dépendant».
Les islamistes : « Je suis très croyante. Mais la foi n’est pas une affaire politique et ne doit pas l’être. Dieu et la religion sont un domaine privé».
La laïcité : « Je suis pour la laïcité, non pas comme la présentent les islamistes, mais la laïcité des grandes démocraties où il existe deux pouvoirs, le spirituel et le temporel. En face d’un politicien, je ne lui demanderai pas quelle est sa religion, mais ce qu’il va pouvoir faire pour le citoyen».


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