* L'Algérie s'arme lourdement en profitant de la manne pétrolière. * Le pays, principal obstacle à l'espace maghrébin. On peut changer tout, sauf la géographie», disait Napoléon. Le leader français savait ce que veut dire vivre tout près d'un voisin rival. Le Maroc, à l'instar de plusieurs pays du monde, a un voisin rival, voire hostile. L'Algérie avec qui nous avons plus de 600 kilomètres de frontières, une histoire et un destin communs, a, depuis son indépendance en 1962, cherché à nuire aux intérêts légitimes du Maroc. Une année après avoir chassé le colonisateur français, les Algériens ont attaqué par surprise des postes frontaliers marocains. Ces agressions ont provoqué la «Guerre des Sables » qui s'est soldée par une écrasante victoire des Marocains. Au lieu de tourner la page et de commencer de nouvelles perspectives pour l'intérêt des deux pays, Alger a préféré battre en retraite d'une façon discrète et lâche. Ce que la guerre ne peut faire, la guérilla le fera. La rancune algérienne n'a pas de limite. Dix ans après, le pays qui se présentait comme un parrain des mouvements révolutionnaires dans le monde, a confectionné de toutes pièces en 1973 le Polisario, le mouvement séparatiste sahraoui. Le pays, n'hésitait pas, à coups de milliards de dollars, à aider et à financer ces nouveaux seigneurs de la guerre pour perturber le processus d'intégrité territoriale du Royaume, notamment dans ses provinces du sud (Oued Addahab et Saguia Al Hamra). Dès sa création, le Polisario a bénéficié d'un soutien logistique et matériel sans précédent au point qu'il sera doté des dernières nouveautés en matière de défense contre les aéronefs, notamment les fameux missiles sol-air SAM 7. L'affaire du Sahara a plombé les relations entre les deux pays pendant des décennies. Chaque fois qu'apparaît une lueur d'espoir pour régler le conflit, Alger met les bâtons dans les roues et le processus est bloqué. Pour les observateurs et autres spécialistes en matière de géostratégie, l'Algérie est toujours une autocratie où l'armée est l'institution suprême. L'organisation, dernièrement, d'élections libres et multipartites, que ce soit pour les présidentielles ou pour les législatives, n'est que de la poudre aux yeux. Les militaires et les anciens chefs du Front de libération nationale (FLN) gardent le dernier mot sur tout ce qui se passe dans le pays. L'armée est omniprésente dans tous les compartiments de la vie des Algériens. Le secteur pétrolier, qui assure plus de 90% du PIB de l'Etat, est entièrement contrôlé par les militaires, même si la Sonatrach est une société civile dirigée par des militaires convertis en civils. Depuis trois ans déjà, le pays a largement profité de la flambée des prix pétroliers ; ce qui lui a permis d'engranger pas moins de 160 milliards de dollars et un excédent en devises de plus de 40 milliards de dollars. Ce surplus, au lieu de le destiner à couvrir les insuffisances dans plusieurs domaines, notamment les infrastructures de base, comme ont fait d'autres pays pétroliers, a été utilisé pour moderniser l'armement avec des chasseurs Mig 29 (Fulcrum) et des bombardiers Sukhoi 27 de fabrication russe. Le montant de la transaction est de 4,7 milliards de dollars, soit trois fois le budget de la Défense nationale. Contre qui s'arme l'Algérie ? En tout cas pas contre le terrorisme, comme le laissaient entendre les dernières déclarations des responsables algériens. On ne peut lutter contre les terroristes avec des chasseurs-bombardiers. Des armes conventionnelles connues pour leur utilisation dans des guerres classiques entre Etats. Il est clair que le pouvoir algérien dépense au détriment des intérêts du peuple algérien. Quand on pense que le taux de chômage au pays est de 30%, qu'une bonne partie de la population vit en marge de la société, que l'accès à l'eau potable est un luxe pour certains habitants, que les réseaux routier, autoroutier et ferroviaire ne desservent pas la totalité du pays, Plusieurs interrogations se posent sur les choix budgétaires du pays. Sont-ils rationnels ou du moins sont-ils logiques ? L'Algérie a-t-elle le droit à l'erreur ? Le pays, depuis son indépendance, n'a pas cessé de les cumuler. La révolution industrielle qui a «bouffé» des années durant une bonne partie des recettes pétrolières s'est soldée par un échec. «L'Algérie, le Japon de l'Afrique», un slogan que les dirigeants post-indépendance n'ont cessé de scander, ne sera qu'une utopie. Qu'en-est il du Maghreb ? 17 ans après sa naissance, l'entité n'existe que sur le papier. L'explication avait été prédite par feu Bourguiba, l'ancien président tunisien, des années avant la création de l'UMA : « L'Algérie ne veut pas d'un grand Maghreb, mais d'une grande Algérie».