La course aux Mairies a confirmé, si cela en Était besoin, que notre classe politique est trop loin d'être représentative du peuple marocain. Après la campagne Électorale qui a précédé le scrutin du 12 septembre dernier et dont la propagande a été obsolète, l'Élection des maires des grandes villes a connu des querelles même entre les partis formant la coalition gouvernementale. Les citoyens marocains ont tous vu sur la Deuxième chane 2M cette mascarade politique qu'a connue le siége de la Wilaya de Rabat lors de l'Élection du maire de la capitale du Royaume. La première chose qu'on peut dÉduire, c'est qu'il y avait un bras de fer entre les candidats du Mouvement Populaire (MP) et ceux de l'Istiqlal et l'USFP dans les villes en question. Signalons que le MP est un parti qui fait partie de la coalition gouvernementale présidée par le technocrate Jettou. Cela veut dire qu'il n'y a pas d'homogénéité entre les partis politiques formant le gouvernement marocain. Et cela se répercute bien sur sur le rendement de l'Équipe Jettou. On se demande pourquoi il n' y avait pas d'alliance entre les partis de la majorité gouvernementale, surtout entre le PI et l'USFP. Il s'avère que l'intérêt personnel chez nos politiciens devance l'intérêt général du pays. Driss Lachgar, membre du bureau politique de l'USFP, criait ce jour-là à haute voix pour dénoncer, selon lui, les pratiques non démocratiques de certains membres des partis qui ont participé à l'Élection du maire de Rabat. On se demande pourquoi Driss Lachgar n'a pas crié aussi fort pour dénoncer les scandales financiers du CIH et de la CNCA quand il a ÉtÉ président de la commission parlementaire chargée d'enquêter sur ces Établissements. Après l'euphorie qui a succédé à l'annonce des résultats du scrutin du 12 septembre, les deux partis dits historiques (USFP et PI) n'ont récolté que plus de critiques de la part d'un bon nombre de citoyens. Sur les six villes qui auront un Ç Conseil de la ville È prÉsidÉ par un maire, l'USFP et le PI n'ont gagné aucun siége. A Casablanca, la capitale Économique du Royaume, ni Khalid Alioua, de l'USFP, ni Karim Ghellab, de l'istiqlal, n'ont ÉtÉ capables de s'accaparer le siége de la mairie de Casablanca. En fait, ce sont les voix du PJD qui ont ÉtÉ décisives dans ce vote. Ë qui incombe la responsabilité ? Le discours de changement que les autorités véhiculent depuis longtemps ne semble pas rÉel. Les hommes changent, mais les anciennes pratiques persistent encore. Même s'il y a une volonté Royale d'aller de l'avant, les partis politiques ne suivent pas, même s'ils prétendent avoir le souci du changement et du développement du pays. Feu Hassan II avait déclaré dans l'un de ses discours que la démocratie nécessite l'existence de dÉmocrates. Avons-nous des démocrates au sein de nos partis aujourd'hui ? Après l'expérience de l'Alternance sur laquelle les Marocains ont nourri beaucoup d'espoir, on n'arrive pas à faire la différence entre les partis administratifs et ceux dits dÉmocratiques. D'ailleurs, on se demande comment nos politiciens osent qualifier leurs partis de Ç démocratiques È alors que leurs pratiques n'ont aucune relation avec la dÉmocratie. a fait plus d'une décennie que Feu Hassan II et après lui SM le Roi Mohammed VI demandent aux politiciens de revoir leurs cartes, de s'auto-critiquer et de lancer une mise à niveau au sein de leurs partis. Mais rien de cela n'a ÉtÉ fait. On a assisté en 2002 à la naissance d'une vingtaine de partis qui n'ont rien apporté de plus au processus démocratique du Maroc. L'achat de voix, le phÉnoméne de l'absentéisme au sein du Parlement ainsi que le Ç nomadisme politique È sont des pratiques qui persistent toujours au Maroc. Le discours des partis politiques n'influencera jamais les citoyens marocains tant que les mentalités de nos politiciens ne changeront pas.