* La recrudescence des accidents de la circulation oblige les responsables à renforcer davantage les mesures de contrôle. * Une circulaire conjointe des ministères de la Justice et de l'Equipement et des Transports précisera les actions opérationnelles qui vont tenter de revenir aux normes. * Certaines peines peuvent être aggravées comme la conduite sous influence de l'alcool ou les cas de refus d'obtempérer. Le Comité International de Sécurité Routière (CISR) ne pourrait rester inactif face aux chiffres défiants et dramatiques enregistrés durant les huit premiers mois de l'année 2006. Par rapport à la même période de 2005, les accidents au Maroc ont augmenté de 3,06%. Les très mauvaises performances se reflètent au niveau des accidents corporels qui ont augmenté de +9,87% avec 870 tués et 2.832 blessés graves. Il faut remarquer que le CISR était plutôt «optimiste» durant l'année 2005 et les six premiers mois de l'année 2006 qui ont affiché une tendance nettement baissière des accidents de la circulation. Ce sont précisément les chiffres alarmants des mois de juillet et août qui ont obligé le comité à prendre cette initiative tendant à renforcer davantage les mesures de contrôle. Le programme de sécurité interurbain lancé il y a plus de 2 ans et demi aurait donc montré ses limites si l'on se réfère au non changement du comportement des conducteurs marocains. L'excès de vitesse est toujours considéré comme la première cause d'accidents. C'est donc une question de contrôle et de répression des comportements déviants plus qu'autre chose. Le comité a par conséquent décidé de mettre en uvre de manière immédiate un certain membre de mesures concrètes devant prévenir l'hécatombe routière. Selon le ministère de l'Equipement et des Transports, «les mesures de prévention vis-à-vis du transport de voyageurs» visent à «mener les actions de contrôles renforcées, systématiques et conjointes entre la police et le département de l'équipement, pour améliorer le niveau de sécurité du service de transport offert aux citoyens». Cette première grande mesure répond en fait au premier constat que l'on peut émettre à propos du transport des voyageurs : c'est le niveau où les accidents de la circulation produisent le plus de victimes et où «l'erreur humaine» apparaît dans ses aspects les plus meurtriers. Le CISR entreprend dans cette optique «d'immobiliser, jusqu'à cessation de l'infraction, tout autocar conduit par un chauffeur non déclaré sur la carte d'autorisation du véhicule comme conducteur permanent», au même titre que «tout autocar contrôlé en surnombre de passagers». D'autres mesures visant à garantir plus de sécurité aux voyageurs tenteront d'instituer la règle des deux conducteurs à bord de tout autocar «faisant un trajet de plus de 500 Km». D'un autre point de vue, les mesures prônées par le CISR, qui s'est réuni sous la présidence effective du Premier ministre Driss Jettou, tendent aussi à «renforcer les actions de contrôle en milieu urbain et en rase campagne et crédibiliser leur objectif préventif et dissuasif». Et, justement, cette question de crédibilité ou d'efficacité des mesures arrêtées refait surface dès lors que toutes les campagnes menées jusqu'à maintenant n'ont eu qu'un aspect temporaire. Le CISR veut cette fois optimiser le redéploiement des brigades mobiles dans les lieux où il y a une forte circulation de véhicules. Avec la précision que cette fois-ci ces brigades mobiles «seront visibles et apparentes aux conducteurs». C'est une donne particulièrement importante, car l'effet dissuasif espéré serait de nature à mener les conducteurs à réduire leur vitesse et à un respect strict du code de la route. D'autres mesures concernent la rétention du permis de conduire en cas d'infraction jusqu'au paiement de l'amende forfaitaire.