Cest durant la dernière quinzaine du mois daoût que le retour des MRE vers leur pays daccueil aura été le plus massif. En dépit des efforts déployés, il na pas été possible déviter larrivée au même moment et au même endroit de milliers de véhicules MRE. Quels enseignements pour lannée prochaine ? Le port de Tanger a entamé les préparatifs de lopération Transit 2004 dès le mois davril dernier. Le contrôle des véhicules, qui est une des tâches essentielles des services de la douane, sest passé cette année dans des conditions assez bonnes. De longues files dattente se sont constituées tout au long de la route menant au port de la capitale du Détroit. Lautre point de départ vers lEspagne, Sebta notamment, a également enregistré des chiffres importants en terme de transit. Les premiers chiffres concernant la phase de retour de Transit 2004 émanent des services de police de Tanger. Ainsi, ce sont quelque 631.946 MRE qui ont, au 30 août dernier, quitté le Royaume à partir de Tanger vers leur pays daccueil. Par rapport à la même période de lannée précédente, les services de sécurité du port indiquent quil y a une hausse de lordre de 19,59%. Près de 33.000 passages en une seule journée ! Pour des raisons inexpliquées, laffluence du retour avait tardé, cette année, à démarrer. En effet, jusquà la moitié du mois daoût, le nombre des entrées des MRE dépassait encore largement celui des sorties. Celles-ci ne dépassant pas la barre de 20.000 personnes par jour, nos MRE ont vraisemblablement préféré allonger leur congé estival. Résultat : dimportants problèmes dencombrement des routes, dembouteillages et de longues files dattente ont rendu lopération difficile. La dernière semaine du mois daoût a donc ainsi connu une forte affluence de nos compatriotes immigrés en partance vers lEurope, et ce avec des pics dépassant les 30.000 départs par jour. Le vendredi 27 août a été une journée «difficile» avec un chiffre record de 32.732 départs à bord de 6.045 véhicules. Cétait aussi une journée où se sont exprimées des craintes sérieuses par rapport à linsuffisance relative des structures daccueil. Les mouvements estivaux de MRE connaîtront probablement les mêmes effets en attendant lachèvement des travaux du port de Tanger-Med en 2007. Certes, les tracasseries administratives subies par nos concitoyens expatriés ont diminué de façon significative, mais le nombre des véhicules, des autocars et des personnes dépasse largement la capacité daccueil disponible. Les autorités portuaires de Tanger ont dû affecter, cette année, une enveloppe de 80 millions de DH pour le renforcement des docks et laménagement de deux quais afin dassurer la fluidité des passagers. Il a été également procédé à laménagement dun parking dune superficie de 75.000 m2. Pourtant, tous ces efforts se sont avérés insuffisants, cet été. Les MRE préfèrent toujours Tanger à Tétouan Il faut souligner que quelque 19 bateaux ont pris part à lopération de transit, assurant la liaison de Tanger avec les ports espagnols, français et italiens, et ce avec une moyenne de 36 voyages par jour. Quant aux fast ferries, ils ont effectué quatre rotations par jour. Cest dire si le désengorgement du port de Tanger passe nécessairement par une stratégie plus pragmatique tenant compte du renforcement du port par des ressources humaines suffisantes afin que les services de douane puissent travailler avec la rapidité et lefficacité requises. Hassan Kettani, chef de larrondissement douanier de Tétouan, assure de son côté que «jusquau 31 août 2004, 175.000 voyageurs ont pu transiter par la route de Tétouan-Fnideq», précisant que «ce sont nécessairement les contraintes du travail et des études qui ont obligé la plupart de nos MRE à vouloir transiter presque au même moment». À signaler que le bureau douanier de Bab Sebta a connu laffluence quotidienne de quelque 2.500 véhicules par jour. Ce nombre, insignifiant par rapport à ce qui est enregistré à Tanger, montre que nos compatriotes émigrés conservent une préférence particulière pour le transit à partir du Détroit. Il apparient donc aux pouvoirs publics duvrer davantage pour éviter que les espaces publics tangérois soient bondés par laffluence excessive de nos MRE.