* Arsenal de mesures pour améliorer la compétitivité des entreprises * Mais les exportations peinent à décoller. Lévaluation des principaux indicateurs de compétitivité des exportations montre qu'en dépit des efforts des pouvoirs publics et malgré certaines réussites ponctuelles ou sectorielles, notre pays n'arrive pas à atteindre le niveau adéquat pour affronter la concurrence mondiale. La situation du commerce extérieur a été marquée, au terme des deux premiers mois de l'année 2007, par la réalisation d'un rythme de progression des importations (+9,3%) supérieur à celui des exportations (+6,8%). Cette situation s'est traduite par l'aggravation du solde commercial de 12,7% et par le repli du taux de couverture de 1,3 point pour se situer à 56,9% à fin février 2007. La croissance des exportations s'explique essentiellement par les bonnes performances des ventes à l'étranger des produits des phosphates et dérivés (+25,8%), suivis des produits du textile (+15,2%), des fils et câbles électriques (+85,3%) et des crustacés, mollusques et coquillages (+45,6%). Quant aux importations, leur progression est due principalement à l'appréciation des achats des produits finis de consommation (+15,3%), des biens d'équipements industriels (+11,2%) et des demi-produits (+10,4%). Quant à la facture pétrolière, elle a accusé une baisse de 11,5% après une hausse de 30,8% une année auparavant. Cette évolution traduit l'effet conjugué de la hausse de 5,7% des quantités importées et du recul des cours sur les marchés internationaux (en moyenne 55,6 dollars/baril au cours des deux premiers mois, contre 61,6 dollars/baril en 2006). Le Maroc a mis en uvre un arsenal de mesures qui visent l'amélioration de l'environnement des affaires et la compétitivité des entreprises marocaines, grâce auxquelles il a pu gagner six places dans le classement établi par le Forum Economique Mondial pour 2006. L'Etat a mis en place un dispositif de mesures incitatives qui ont été adossées par une politique industrielle active comme le Plan Emergence qui a pour leitmotiv de moderniser et de renforcer les secteurs industriels existants, comme le textile-habillement, et de favoriser l'émergence de nouveaux métiers mondiaux tels que les composants électroniques, la sous-traitance automobile et l'aéronautique ainsi que l'offshoring. D'autres mesures ont été par ailleurs introduites pour promouvoir l'investissement et les exportations marocaines, notamment à travers l'exonération totale de l'IS et de l'IGR pendant les cinq premières années au profit des entreprises exportatrices. Au-delà de cette période, les entreprises bénéficient de la réduction de 50% de ces impôts ainsi que de la suppression de la taxe d'inspection à l'exportation. Des mesures ont été introduites par ailleurs au niveau de la Douane et ont permis de réduire de manière significative le délai de dédouanement des marchandises. Trois types d'assurance à l'exportation sont offertes par la SMAEX en vue de soutenir l'activité exportatrice des entreprises marocaines : l'assurance-crédit, l'assurance-foire et l'assurance-prospection, la prise en charge des opérations de financement relatives à l'investissement et à l'innovation des activités privées via la mise en place de différents fonds. Sur le plan de la réglementation des changes, on assiste à un remplacement des mesures classiques de contrôle par d'autres plus libérales visant à encourager les exportations. L'opération d'exportation n'est soumise à aucune autorisation préalable et les exportateurs peuvent bénéficier d'une dotation en dirhams convertibles ou en devises fixée à 20% du montant des devises rapatriées. Le contexte mondial actuel, marqué par l'accélération du démantèlement des barrières à l'échange international et les délocalisations, offre des opportunités en matière d'extension du commerce extérieur. Mais les défis et les risques sont aussi omniprésents. Les chances et les risques font désormais partie intégrante de l'environnement dans lequel se meut un pays comme le Maroc qui a signé des accords de libre-échange d'ordre multilatéral, régional et bilatéral. Les pouvoirs publics ont, certes, mis en place des mesures incitatives qui toutefois nécessitent d'être complétées par la mise en place de conditions propices à l'amélioration des performances des exportations en continuant à assurer la stabilité du cadre macro-économique et en approfondissant les réformes structurelles et institutionnelles. D'après la DEPF, le pari de la compétitivité reste tributaire du développement du capital humain. Une importance particulière devrait être ainsi allouée à la formation des ressources humaines. Les efforts devront aussi être déployés en faveur de la recherche scientifique et l'innovation technologique. L'entreprise est aussi sollicitée à faire preuve de dynamisme en vue d'améliorer ses exportations. Elle doit ainsi améliorer la qualité de ses produits et développer les techniques modernes de management. Elle doit aussi intégrer la variable ressources humaines comme facteur incontournable de compétitivité.