* La bureaucratie handicape l'évolution du secteur et renchérit les prix. * L'Etat promoteur est un «fiasco» sur toute la ligne. La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) a dressé son premier bilan quelques mois après sa constitution et présenté ses perspectives d'avenir. Au grand complet, le bureau de la FNPI a tenu à rencontrer la presse dernièrement pour exposer les réalisations de la Fédération et mettre en lumière les contraintes d'un secteur en pleine croissance. Miloud Chaâbi est resté fidèle à ses habitudes. Dans son intervention, il a vivement critiqué les autorités. «Le Maroc a un déficit énorme en matière de logements et plusieurs projets sont bloqués à cause de la bureaucratie. Les efforts d'accompagnement de l'Etat n'arrivent pas à suivre le rythme des réalisations des promoteurs». Le Président de la FNPI a expliqué que «les organismes de construction publics, comme les Erac ou Al Omrane, se sont avérés un fiasco. Ils achètent le terrain à un dirham symbolique et vendent leur produit à des prix très élevés, et l'Etat paye par la suite les dérapages financiers et les déficits». Chaâbi a appelé l'Etat à «se désengager définitivement du secteur pour se consacrer exclusivement à la régulation et à l'organisation en laissant les promoteurs travailler». Il a aussi profité de l'occasion pour critiquer «l'entrée des promoteurs étrangers qui profitent de certains avantages, que les nationaux n'ont pas, et sans aucune contrepartie». Dans le même ordre d'idées, Youssef Iben Mansour, vice-Président de la FNPI, a montré, statistiques à l'appui, que Casablanca a connu une véritable régression des logements approuvés. «Entre 2005 et 2006, leur nombre a baissé de 38%, passant de 26.186 à 17.895 ; alors que ces logements ont atteint le niveau de 46.447 en 2003», a-t-il souligné. Il a précisé qu'«avec le manque de terrains, les promoteurs ont commencé à bouder certaines métropoles comme Casablanca ou Rabat pour d'autres villes comme Marrakech ou Agadir». Pour sa part, Saïd Sekkat, Secrétaire général de la FNPI, a mis en exergue les réalisations de la Fédération qui, en un laps de temps très réduit, est passée à la vitesse supérieure. «La FNPI a constitué plusieurs commissions qui ont participé à différentes rencontres avec les autorités et élaboré un plan d'action pour les périodes à venir», a-t-il indiqué. La question de la flambée de l'immobilier a été aussi soulevée. Pour Driss Nokta, vice-Président de la FNPI et Président de l'Association des promoteurs immobiliers du Grand Casablanca (APRIM), «le promoteur n'est pas responsable de la hausse des prix de l'immobilier, c'est la rareté du terrain et le renchérissement des cours des matériaux de construction qui en sont la cause. Le promoteur a un grand intérêt pour que les prix du logement soient abordables pour le consommateur, afin d'avoir un certain équilibre entre l'offre et la demande». Abordant la question de la pratique du noir dans les transactions immobilières, les membres du bureau de la FNPI ont rejeté en bloc la responsabilité. Pour Allali, «le promoteur est lui aussi victime de la pratique du noir, il achète le terrain dont une partie de la valeur est non déclarée ; le sable et certains matériaux de construction se vendent aussi sans facture. Il est en fin de compte la partie visible de l'iceberg, ce qui explique toutes ces critiques injustifiée à son encontre».