* La réforme du système de conduite au volant est l'une des grandes innovations du Code de la route. * Le durcissement des sanctions viendra-t-il à bout de la délinquance routière ? Ayant subi un sérieux revers pendant l'année 2006, la politique de sécurité routière devrait réactiver toutes les finalités qu'elle s'était fixées au départ. Et spécialement sur le volet de la refonte du système de conduite au volant. Dissuader les conducteurs de changer leurs comportements s'est avéré être une tâche quasi impossible avec un modèle de permis qui se contente de pénaliser les contrevenants tout en leur permettant de circuler ensuite, sans aucune restriction. Il faut dire que le CNPAC s'est arrêté longuement sur cet aspect de la réforme de l'enseignement de la conduite et de l'examen du permis de conduire. Des mesures qui tendent justement à baliser le chemin à l'introduction du permis à points et l'instauration d'un permis professionnel. Actuellement, c'est le chantier où il va falloir le plus travailler, vu que le durcissement des sanctions et le renforcement des moyens humains et matériels de contrôle se sont avérés insuffisants pour stopper l'hémorragie. Il faut souligner que 50% du budget du département de l'Equipement et du transport est alloué à l'amélioration des infrastructures routières et des voiries urbaines. Un montant qui inclut l'harmonisation de la signalisation et le traitement des points noirs ; à côté de la construction de murets de protection. Ce qui veut dire que toutes les voies d'une réforme de la circulation automobile sont épuisées et qu'il faudrait se focaliser sur le système de conduite. Lors de l'Assemblée Générale du CNPAC, tenue le 15 février courant la question semble réoccuper le devant de la scène parmi les grandes priorités qui s'imposent pour redresser les chiffres alarmants enregistrés en 2006. Une convention entre les Fédérations de transport des voyageurs et l'OFPPT a été signée pour la formation de 1.000 conducteurs au cours de l'année. Une autre convention a été signée avec l'Association professionnelle des cimentiers afin de mieux appliquer les engagements relatifs au respect des charges autorisées. Dans le même registre de l'amélioration du système de conduite, le CNPAC compte mettre en place «des modules de formation et de stages de sécurité routière, la réforme de l'examen pratique, l'autorisation de l'examen et l'allongement de la période probatoire à deux ans», comme mesures venant s'ajouter au nouveau régime du permis à points et l'instauration du permis professionnel. Les nouvelles mesures qui seront mieux définies lors de la prochaine session parlementaire d'avril accompagnent les permis à points (24 points pour les détenteurs actuels et 12 points pour les futurs conducteurs) d'importantes amendes coercitives. La durée de validité d'un permis de conduire ne sera donc plus illimitée. Le permis à vie sera donc dépassé et abrogé par le nouveau Code de la route dont l'adoption n'est plus qu'une question de temps. A signaler qu'il est attendu que les détenteurs du nouveau permis pourront disposer de 12 points et devront subir une période probatoire de deux ans. La perte du dernier point est synonyme de retrait de permis ; et on devra attendre deux ans avant de pouvoir repasser l'examen de conduite. Ces mesures attestent que les responsables marocains insistent sur l'élément «jeunesse» des conducteurs. Car l'amélioration du parc automobile marocain s'accompagne certainement d'un rajeunissement des conducteurs. Les mesures attendues veulent instaurer une discipline rigoureuse afin que le Code de la route devienne une réalité concrète. Il reste à savoir si le contrôle et les sanctions vont aller dans le sens d'une crédibilisation de ces actions. Car, qu'on le veuille ou non, la corruption est l'un des éléments qu'il faudra aussi prendre en considération pour la réussite du nouveau dispositif.