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Accidents de la circulation
Publié dans Finances news le 16 - 09 - 2004

Le débat sur le bilan des accidents de la circulation aurait-il dépassé le stade des bonnes intentions ?
L’introduction de la notion de «délinquance routière», synonyme d’un durcissement du régime juridique applicable aux conducteurs, est peut-être un tournant dans la politique poursuivie actuellement par les pouvoirs publics.
La corrélation étroite ne fait plus le moindre doute entre l’accroissement effroyable des accidents de la route et ce qui est communément qualifié d’«inconscience» des conducteurs par le CISR (Comité Interministériel de la Sécurité Routière). Le danger que représentent les conducteurs irresponsables mérite d’être sanctionné de la façon la plus sévère. Voilà pourquoi le Comité a commencé sa démarche de sensibilisation par le sommet de la hiérarchie judiciaire afin de l’inciter davantage à appliquer durement la loi.
Le ministère de la Justice organisera ainsi des réunions de sensibilisation au profit des juges. Une nouvelle lecture des articles 432, 433 et 334 du Code Pénal leur sera, en effet, proposée. Selon la gravité de l’accident, la sanction peut aller jusqu’à une longue contrainte par corps. L’article 432 note que «quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause, est puni de l’emprisonnement de 3 mois à 5 ans et d’une amende de 250 à 1.000 DH».
Finie, la présomption
d’innocence !
Dorénavant, les jugements jurisprudentiels ne devraient plus tempérer la portée de cet article. Au contraire, ils pourront la porter au double en cas de récidive ou lorsque des circonstances aggravantes, tel que l’état d’ivresse, existent. La présomption d’innocence, résultat de l’inattention du fautif, n’est plus permise. Les juges sont ainsi amenés à considérer l’élément intentionnel du «crime» du moment qu’un conducteur dépasse la vitesse légale.
Cette nouvelle interprétation des articles 432, et suivants, du Code Pénal n’est pourtant pas exempte de reproches d’un point de vue juridique. Ainsi, dans presque toutes les législations du monde (et la nôtre en fait partie), la responsabilité repose sur la notion de faute prouvée (article 77 du Dahir des Obligations et Contrats), de faute intentionnelle et de responsabilité «civile» consécutive à une faute (article 78 du même Code).
Le cas de la «délinquance routière» appelle donc une législation appropriée. Autrement dit, un texte spécial qui n’entre pas dans ce genre de considérations où le conflit des lois civiles et pénales profite aux délinquants. D’ailleurs, la confusion persiste d’autant plus que la dernière réunion du CISR a incité les forces de la Sûreté nationale et celles de la Gendarmerie royale à faire preuve de plus d’intransigeance. La question, souvent invoquée, de la corruption se trouverait par conséquent, elle aussi, au cœur du problème…
Les morts
augmenteraient
de 32 % si…
Déjà handicapés par l’absence de mesures relatives à la suspension du permis de conduire, les services de la police souffrent d’une dégradation des conditions d’exercice de leur fonction. Le comportement de «laisser-aller» dont ils sont souvent taxés doit donc être nuancé. Si la logique de l’inconscience des conducteurs est valable, elle est parfaitement admise aussi pour certains agents de la sécurité. D’où le fait d’évoquer, de plus en plus, la notion d’«éducation» comme résultante de ce fléau.
Se pencher uniquement sur ce problème de «culture du Marocain» risque de faire perdre de vue les problèmes essentiels. Une étude de la BEI (Banque Européenne d’Investissement) note que «le nombre des tués sur la route marocaine augmenterait de 32% d’ici 2012, pour atteindre près de 5.000 morts». Cela risque fort bien d’arriver, en effet, si aucune mesure sérieuse n’est prise.
Le durcissement de la loi ne devrait pas occulter le fait que le parc roulant de 1,8 million de véhicules, pour 30 millions d’habitants, représente un véritable danger compte tenu de l’état actuel des infrastructures routières. Toujours d’après la BEI, le risque d’avoir un accident au Maroc est 6 fois plus élevé qu’en France et 9 fois plus qu’en Grande-Bretagne. La seule agglomération du Grand Casablanca affiche plus de 20% des accidents de la circulation et plus de 10% du nombre des tués à l’échelle nationale.
Entre état d’esprit et
état des routes
La vétusté de la majeure partie du parc automobile est un fait saillant. La confusion sur le sujet s’accentue encore davantage lorsqu’on évoque les autres facteurs qui ensanglantent les routes du pays. Ainsi, la question des premiers secours n’est que rarement posée. Le ministère de la Santé se contente souvent d’énumérer les victimes sans trop s’émouvoir de «la vitesse» de ses interventions et leur caractère décisif parfois.
Le ministère de l’Equipement et du Transport ne peut pas être l’unique responsable de «l’éducation» ou de la qualité des secours apportés au citoyen accidenté. Pas plus que le ministère de la Justice n’est acculé à outrepasser la légalité sous couvert de durcissement de la législation en vigueur. Cette législation, que tout le monde espère voir mettre fin à l’anarchie meurtrière sur nos routes, n’est malheureusement pas apte à lever, seule, ce défi dantesque.
Beaucoup de conducteurs se verront probablement pénalisés parce qu’ils ont pris le risque de conduire. Les campagnes de sensibilisation, ou même cette «campagne» de durcissement de la loi qui vient d’être lancée, arriveront-elles à stopper l’hémorragie et à faire ramener le taux des accidents à des seuils acceptables ? Seuls l’état d’esprit du conducteur et celui des routes fourniront la réponse dans un proche avenir.


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