Le succès d'une politique efficace de sécurité routière est tributaire de l'évolution des mentalités, la qualité des infrastructures et de l'harmonisation des mesures de sécurité. La Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Mohammed 1er d'Oujda a organisé, les 18 et 19 décembre, le congrès international RENSR'08 sous le thème «Renforcement de la sécurité routière» en partenariat avec le ministère de l'équipement et du Transport, le Comité national de prévention des accidents de la circulation et la Commune urbaine d'Oujda. Une thématique déclinée en dix sous thèmes pour contourner un fléau qui porte préjudice aux efforts de développement. Une quarantaine d'intervenants, venus de France, de Tunisie, de Jordanie, d'Algérie et d'Iraq en plus des chercheurs marocains, ont discuté de thèmes se rapportant aux accidents de la route, la stratégie de prévention, le comportement des usagers et les enjeux socio économiques, l'insécurité routière, le cadre juridique, les infrastructures routières et les nouvelles stratégies de sensibilisation et de bonne gouvernance routière. Intervenant lors de l'ouverture de ce colloque, Mohammed Meliani, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d'Oujda a affirmé que le Maroc se place parmi les pays qui connaissent les taux les plus élevés des nombres d'accident (58.924 en 2007). Des accidents qui ont causé la mort à 3838 conducteurs et ont blessé 12.406 citoyens ; engendrant aussi des pertes financières qui oscillent entre 12 et 14 MMDH. «Un pays en voie de développement ne peut se permettre de tels dégâts ; d'où la nécessité de repenser autrement nos approches», a ajouté M. Meliani. De leurs côtés, Azzedine Chraïbi, secrétaire permanent du Comité national de prévention des accidents de la circulation et Mohammed Benjelloun, chef de division au ministère de l'équipement et du Transport se sont focalisés sur les statistiques de cette année (jusqu'au 30 octobre). Il ressort de leurs communications que le nombre des accidents a dépassé les 56.000, enregistrant ainsi une hausse de 9, 98% par rapport à la même période de 2007, et de 19,95% en comparaison avec la période de la mise en œuvre du plan stratégique intégré d'urgence 2004-2007. De son côté, le nombre de personnes décédées sur la route a enregistré une augmentation de 10,62% par rapport à la même période de 2007 et a atteint les 3376 tués. Le nombre des blessés graves avoisine les 10.700 (+5,61%) alors que celui des blessés légers a dépassé les 72.800 (+12, 79%). Des chiffres alarmants qui ont poussé le ministère de l'équipement et du Transport à adopter une approche draconienne qui trouve son écho dans le nouveau code de la route à travers un dispositif de mesures préventives et pénalisantes. La généralisation du permis à bande magnétique ainsi que les cartes pour conducteurs professionnels soutiendra la mise en application d'un suivi rigoureux.