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Investissements arabes : L'amorce de l'avalanche
Publié dans Finances news le 11 - 01 - 2007

* Longtemps orientés vers le Nord, les pays arabes se tournent aujourd'hui vers le Sud, notamment le Maroc.
* La conclusion par le Maroc de plusieurs accords de libre-échange conduit à s'interroger sur l'intérêt pour les investisseurs étrangers, y compris arabes, d’utiliser le Royaume comme plate-forme de production et d'exportation.
L’investissement étranger constitue l'un des principaux moteurs de croissance pour les années à venir. La mondialisation des échanges et des flux de capitaux s'est traduite par des restructurations des appareils productifs au niveau planétaire. Dans ce cadre, les investissements étrangers jouent de plus en plus un rôle de premier ordre dans ce processus de restructuration des systèmes productifs et d'intégration régionale. Ces investissements cherchent souvent, soit à pénétrer des marchés en forte croissance, soit à réduire des coûts de production en tirant profit des avantages comparatifs de chaque destination. Plus encore, le choix d'une destination ne se réduit pas souvent au coût du travail, mais est de plus en plus conditionné par la taille et le dynamisme du marché, les infrastructures et les conditions d'investissement offertes par le pays d'accueil. La conclusion par le Maroc de plusieurs accords de libre-échange conduit à s'interroger sur la possibilité et l'intérêt pour les investisseurs étrangers d’utiliser le Maroc comme plate-forme de production et d'exportation.
Nouvelle configuration
des investissements arabes
Ces dernières années, le Maroc a pu draîner d'importants volumes d'investissements étrangers qui, il faut l'avouer, ont été dopés par les grandes opérations de privatisation. Mais cela ne devra pas occulter que des améliorations notables ont été réalisées dans ce domaine. Si le Maroc était orienté auparavant vers les pays du Nord, le regard semble aujourd'hui tourné vers la région arabe.
« L'économie des pays du Golfe est jeune et dynamique. Elle n'a réellement démarré qu'après le boom pétrolier des années 70. La transition n'a été constatée qu'avec la naissance de groupes à haute valeur ajoutée », explique Zakaria Aakil, Directeur Général de Savola Maroc. « Ce n'est donc qu'une question de temps pour que de plus en plus d'investisseurs arabes viennent au Maroc. Après les attentats du 11 Septembre 2001, ils ont entamé une réallocation des fonds vers d'autres pays dont le Maroc.
Ils marquent leur intérêt essentiellement dans les secteurs du tourisme et de l'immobilier, secteurs à forte valeur ajoutée.
D'après Mohamed T. Al Hajri, du bureau d'information de l'Ambassade du Koweit au Maroc, les investissements arabes se répartissent en deux groupes : public et privé. L'investissement public s'effectue à travers des prêts destinés aux grands projets d'infrastructure et de développement tels que le réseau autoroutier, la construction de barrages, l'électrification… Dans ce sillage, le dernier investissement concerne l'axe autoroutier reliant Fès à Oujda. Par ailleurs, le Fonds Koweïtien pour le Développement a octroyé un don pour la construction d'un hôpital et d'un centre d'accueil des vieux à Asilah. Jusqu'à présent, le montant d'investissement injecté par le Fonds Koweïtien de Développement (FKD) se chiffre à 1 Md de $. Le FKD participe aussi à l'amélioration du logement à travers les investissements dans l'immobilier. A noter que le Koweït est présent depuis plusieurs années via le Consortium Maroco-Koweitien de Développement (CMKD).
Le Koweït n'est pas le seul pays arabe à investir au Maroc. Entre 2004 et 2006, trois opérateurs émiratis ont investi le Maroc : le groupe Jafzi, via sa filiale Jebel Ali Free Zone International, a choisi d'investir les zones franches. Les deux autres sont les plus grands holdings émiratis, Dubaï Holding et Al Emaar qui ont signé 8 mémorandums d'entente portant sur un investissement global de 9 milliards de $ étalé sur 10 ans.
L'aménagement du Bouregreg est le fruit d'une joint-venture entre le groupe CDG et Sama Dubaï.
Le projet est confié à une société de gestion détenue par le holding émirati (Sama Développement), sous le contrôle du Conseil d'administration de la coentreprise. En cours de finalisation, le plan d'aménagement fera l'objet d'une procédure d'homologation. Sama Développement est dotée d'un capital correspondant à 30% du total des investissements envisagés (compris entre 1,5 et 2 milliards de dollars, soit entre 13 et 19 milliards de DH), libérés en trois étapes.
Trois mégaprojets sont à l'actif du groupe Emaar au Maroc dont l'aménagement de la corniche de Rabat sur une superficie de 330 hectares avec un budget de 3,1 milliards de dollars. Le deuxième est celui du complexe résidentiel et touristique de Tanger sur 230 ha avec une enveloppe de 650 millions de dollars US. Enfin, le groupe s'intéresse à la ville ocre et plus particulièrement à l'Oukaïmeden où il érigera un projet touristique sur 600 ha pour 1,4 milliard de $.
Récemment, en marge des Intégrales de l'Investissement, un accord a été signé sous la présidence du Premier ministre concernant une convention d'investissement avec la société Qatari Diar for Real stat Investment, important aménageur-développeur au Qatar. Ce groupe, à l'instar des précédents, va lancer un complexe touristique et résidentiel au nord du Maroc, à Tanger, pour un montant de 335 millions de dollars. Ce projet comprend des hôtels cinq étoiles, des villes résidentielles et un golf de luxe, en plus de 3.000 chambres d'hôtel.
L'immobilier et le tourisme sont les deux secteurs phares qui attirent les investisseurs arabes, mais ils ne sont pas les seuls. D'autres comme l'agro-alimentaire, la finance, l'énergie sont des secteurs où les investisseurs arabes engagent le pas lentement, mais sûrement.


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