* Le nouveau round des négociations agricoles entre le Maroc et l'UE n'a pas tranché définitivement les hésitations. * Une dernière rencontre est prévue pour février 2007, avant que le Maroc ne concède, pour la première fois, des réductions tarifaires liées à la libéralisation demandée de son agriculture. Les négociations sur l'agriculture et les produits agro-industriels n'ont pas encore pris fin. Le nouveau round de négociations qui s'est déroulé à Bruxelles a confirmé que les produits «sensibles», que l'UE veut absolument exporter vers le marché marocain, sont à peu près les mêmes que les exportateurs marocains veulent sur le marché européen. La difficulté des négociations n'est donc un secret pour personne. Que ce soit au niveau des négociations marocaines ou des lobbies qui exercent leurs pressions sur l'UE, surtout espagnoles. Moha Maghri, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et des Pêches maritimes constate, après la fin des négociations, que «le Maroc a tenu à préserver les intérêts du secteur agricole. L'offre marocaine va dans le sens d'un meilleur accès aux marchés européens». La partie marocaine exige toujours la levée de tous les obstacles non tarifaires afin que le vaste marché de l'UE soit plus accessible aux fruits et légumes marocains, le principal des produits exportés. Toujours est-il qu'à l'issue de ces négociations, une nouvelle rencontre a été programmée pour le mois de février 2007 au Maroc pour finaliser toutes les démarches qui ont été faites jusqu'à présent. La feuille de route euro-méditerranéenne, élaborée en avril 2005, indique en effet qu'un accord devrait être trouvé d'ici la fin de l'année 2006. Moha Maghri indique à ce sujet qu'actuellement «un comité technique a été créé afin de mieux accompagner les négociations. Ceci pour les doter de toutes les données utiles à leurs démarches». Il faut remarquer que 4 rencontres ont eu lieu entre les négociateurs marocains et leurs homologues européens au cours de cette année. Actuellement, il s'agit de se mettre d'accord sur un classement par groupe des produits agricoles selon leurs catégories. Ceci pour atteindre une libéralisation qui serait maîtrisée par les autorités marocaines. Inutile de rappeler qu'il s'agit d'un secteur à forte connotation sociale et qui conditionne, dans une large mesure, le PIB marocain. Au-delà du fait que l'offre européenne a souvent suscité les craintes de la part de professionnels au sein du secteur agricole, l'offre marocaine se caractérise par une prédominance des produits devant lesquels l'UE dresse le plus d'obstacles non tarifaires pour les stopper. Alors qu'il est attendu que le Maroc accorde des concessions tarifaires, cette fois-ci pour les produits agricoles frais, transformés et autres provenant de la pêche. Même si les parties aux négociations affichent souvent un ton optimiste à l'issue de chaque round de négociations, la prochaine rencontre prévue en février 2007 sera très décisive. Ceci est d'autant plus important que la partie marocaine doit toujours prêter une grande attention à tous les changements de réglementations décidés par l'Europe. Moha Maghri semble être conscient de ce problème et a demandé à ce que «le Maroc puisse être informé des réformes futures que prévoit l'UE pour l'organisation commune des marchés». L'accord n'est donc pas intervenu, vu que «la liste négative» n'a pas été achevée. Ce fameux document où doivent être mentionnés tous les produits dits «sensibles» que chaque partie veut absolument protéger. Ce sera probablement le grand souci des autorités marocaines lors de ces négociations qui sont parmi les conventions les plus difficiles à signer entre l'UE et son partenaire «historique», le Maroc.